Repos et temps gratuit de prière. (suite du texte d'hier)

Publié le par Michel Durand

Bien que je ne puisse pas témoigner d'une vie de prière sans faille, j'affirme qu'il est indispensable de s'arrêter plusieurs fois dans la journée, pour, en un lieu adéquatement préparé à cet effet, consacrer gratuitement du temps a Dieu. Quand il m'arrive de parler de l'intérêt de l'emploi salarié à temps partiel, c'est en partie pour souligner que la désabsolutisation du travail est le préalable nécessaire à la redécouverte de l'Absolu véritable. Avoir, au cours de sa journée le temps de rendre grâce.

Si je vis seul, la prière sera individuelle. Elle ne peut plus l'être dès que nous sommes plusieurs croyants à vivre sous le même toit ou réunis dans la même salle. C'est pour cela que je dis que la prière, sans négliger l'acte individuel, intime, méditatif, doit avant tout être liturgique. La prière des psaumes de l'office divin ne s'imagine guère autrement que communautaire. Or, que voyons-nous, dans les communautés sacerdotales ? Des hommes qui font prier communautairement les autres, mais qui ne savent pas prier ensemble, qui n'osent pas louer le Seigneur à plusieurs. Quel manque de simplicité rencontrons-nous quand, occasionnellement, nous prions entre prêtres ! Je ne voudrais pas manquer de respect, ni être injuste pour ceux qui, seuls dans leur chambre, prient régulièrement avec leur bréviaire. Au contraire, je les admire et je voudrais pouvoir bénéficier de leur fidélité, car l'indispensable prière individuelle m'est vraiment aride. C'est le combat dont parlent Jésus et Paul ; prier sans cesse.

Le monde d'aujourd'hui a besoin en son sein de priants qui, par leur prière même, l'aident à prier. Prier pour soi. Prier pour les hommes, seul et communautairement, c'est-à-dire liturgiquement. Rendre grâces pour toutes les merveilles de Dieu et inviter à cette « action liturgique » tous ceux qui le veulent. Ils s'associeront à notre prière sans que nous soyons obligés de les diriger, de présider à leur louange. Prêtres, nous serons frères avec eux pour que monte vers Dieu notre action de grâce.

Je ne cache pas que c'est grâce au Renouveau charismatique que j'ai pris conscience de la force de la prière liturgique et personnelle. C'est de lui que je tiens cette simplicité, cette attitude d'enfant qui laisse courir sa spontanéité, dans la demande et la louange, même si auparavant je manifestais un goût pour vivre cette attitude priante. Les rencontres de communautés de prière tant à Paris qu'à Lyon - sans oublier Vézelay - m'ont incité à toujours vouloir progresser dans cette prière communautaire où tout le corps s'exprime.

«  Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux. »

Prier selon la tradition de l'Église, avec des psaumes, des chants, des poèmes...

Prier dans la beauté, en un lieu "consacré" : musiques, cierges... fleurs, icônes,

Prier dans la vie : rappels des événements vécus, intercessions pour les besoins du monde ; prière universelle ;

récits de ce qui se fait pour le Royaume ;

Prières d'action de grâce ;

Méditation où l'on cherche à devenir le signe visible, corporel, le sacrement de l'union des personnes divines aux personnes humaines...

Heureusement que Taizé, le Renouveau, les monastères, les communautés rurales et urbaines existent !

Heureusement que nombre de prêtres, dans leur grand âge, témoignent d'un profond attachement aux « exercices spirituels ». Si ceux-ci apparaissent, sous certains aspects, un peu désuets, les rénover ne signifie pas les supprimer.



Publié dans Il y a 30 années...

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