Confluences 2009
Après une année d'observation, Confluences, vivant désormais ses activités à St Polycarpe, suite à la précédente Assemblée générale, s'est engagée à poursuivre son action.
Voici le projet d'un éditorial possible pour le trimestriel de janvier 2009. Il donne à penser sur l'actuel état d'Esprit des membres actifs de l'association ou sur mes propres sentiments.
Inauguration de l'exposition de Roger Garin
Bien que tout ne soit pas encore totalement stabilisé, Confluences s'ouvre sur 2009 avec une nouvelle dynamique. L'assemblée Générale relative à l'année 2007 a permis de témoigner d'une conversion réussie et la pratique de cette année 2008 a tracé les nouveaux chemins possibles. Ceux-ci seront largement exposés au cours de l'Assemblée Générale concernant 2008 que nous souhaitons tenir à la fin du premier trimestre à venir.
Disons dès maintenant que des expositions peuvent se tenir régulièrement à l'espace culturel Saint-Polycarpe. Nous avons eu les œuvres de Roger Garin, Jacques Cadet, Gilles Baise, Claire Bruny, Odile Daventure, Estelle Dessez, Favrene, Monique-Eliane Lelièvre, Colette Millly et nous aurons celles de Macha Chmakoff, Georges Gaillard. Ouvert en fin de semaine, les après-midi, il y a eu suffisamment de visites pour nous encourager à tenir des permanences. Et avec plus de notoriété, le nombre de visiteurs ne peut qu'augmenter. Je lance à ce propos un appel. Qui souhaite accompagner les expositions en devenant guides et conférenciers ?
Comme nous le disions rue Saint-Jean, notre vocation n'est pas de promouvoir un artiste même si notre action soutient son travail, mais ensemble, nous nous associons pour « dire quelque chose à la rue ». Dégager un sentiment, exprimer une pensée, offrir une conviction... Le dialogue autour d'une œuvre plastique est le meilleur moyen pour pénétrer au plus profond de l'œuvre. Dans cet échange s'expriment des paroles aptes à édifier une humanité renouvelée. Les artistes, grâce à leur sensibilité propre, donne nt à penser face à ce que nous vivons. ils prophétisent sous le poids de l'économisme mondial qui ne s'arrête pas d'imposer ses méfaits. Relisons la participation d'Albert Rouet dans « L'Eglise et l'art d'avant-garde » : « J'appelle "œuvre d'art", écrit-il (p. 107), celle qui me fend, qui me traverse, pour que j'accepte d'aller au mystère qui m'habite. Vie et mort y coexistent et ce rappel dérange. L'œuvre d'art est alors existentiellement indispensable. Au-delà du matérialisme et du spiritualisme, elle m'oblige à me déterminer. Elle exige. Tel est bien, à mon sens l'enjeu du mystère ».
Ce serait parfait si, cet été, l'espace était occupé par une œuvre forte dégageant un sens fort, propre à humaniser. Appels aux candidats. Les galeries de la rue Burdeau, la Mapra, des artistes indépendants auraient-ils besoin de ces murs chargés de mystères ? Nous pourrions également recevoir cet été, dans la fraîcheur permanente du lieu, des ensembles musicaux, créer, par exemple, le festival estival de musique sacrée des pentes.
Quoi qu'il en soit de nos rêves, nous préparons à recevoir la 7ème biennale d'art sacré actuel : filiation. Ce sera pour le dernier trimestre 2009. Vu les dossiers de candidatures reçus, l'évènement sera de taille.
L'Eglise de Lyon, par le biais du service Arts, cultures et foi, est partenaire de la biennale. Déjà, nous travaillons ensemble des projets allant dans le sens d'un élargissement vers d'autres arts que les arts plastiques. Est ainsi prévu une création musicale ; mais il pourrait y avoir aussi du théâtre, des lectures publiques, du cinéma ; bien sûr, le tout étant rassemblé pour cette édition sous le thème « filiation ». Ainsi, après « la Chair et Dieu », « Jardins intérieurs », « Filiation » continuerait un chemin, dans le sillon des biennales depuis 96, digne d'illustrer une conviction de Philippe Barbarin dans sa lettre aux artistes : « La création artistique peut aussi s'apparenter à une lutte contre le temps et la mort. Elle est un repère essentiel pour tous ceux qui construisent la cité et donnent des fondements pour que la vie et l'avenir soient possibles. L'artiste est le modèle secret et la référence intérieure de l'artisan. Le travail de clarification étant pour l'essentiel accompli, la création n'est plus liée à tous ces empêchements intérieurs et peut s'enraciner dans une terre profonde, vaste et généreuse. L'artiste est façonné par son œuvre de la même manière qu'il la façonne ; il répète, crée, recrée ».
Mais, l'art contemporain n'existerait pas si, avant lui, il n'était pas précédé par de nombreux créateurs. Personne ne part de zéro. La recherche universitaire, par exemple, cite toujours les recherches précédentes. Et les textes officiels d'Eglise utilisent de nombreuses pages pour rappeler les déclarations antérieures. Il appartient au genre littéraire des papes, ainsi dans leurs encycliques, de prouver qu'ils se situent dans la droite ligne des prédécesseurs tout en apportant quelques modifications, améliorations. Paternité et Filiation.
C'est dans la reconnaissance du passé que nous sommes heureux de proposer, cette année encore, de superbes voyages. Notre axe se maintient : découverte du bâti et de son décor en mettant l'accent sur l'iconographie chrétienne. Et nous nous efforçons de situer l'art chrétien ans son environnement rural, urbain, voire industriel. En effet, quand un monument chrétien voit le jour, c'est toujours en réponse à un besoin humain et en fonction des techniques pratiquées. Même si l'on peut passer tout son temps à l'intérieur d'une église tant il y a de choses admirables à voir, nous savons que les abords sont également à découvrir. Ce que ne manquent de faire les membres de Confluences dans la préparation de leurs voyages.