Incarnation - résurrection ; actif - passif
J'ai cherché à comprendre pourquoi et je n'ai pas trouvé. Pourquoi de telles pensées ?
Cette semaine et la semaine passée ma méditation fût souvent placée face à une différence entre Noël, mystère de l'incarnation, et Pâque, mystère de la résurrection.
Incarnation
Dieu, après avoir parlé aux hommes de façons diverses et partielles, ainsi par les prophètes, décida de venir lui même nous adresser la parole. (lire la lettre aux Hébreux 1, 1ss)
Dieu nous parle, dit Antoine Chevrier. Ecoutons-le.
L'incarnation du Verbe réclame notre écoute. Or, il est impossible de dormir et d'écouter. La venue du Verbe divin dans le langage des hommes nécessite une intense activité de notre part. Nous devons écouter. Traduire ce qu'il a dit dans un dialecte particulier en une langue que nous comprenons. Attitude active, intelligente, prenante qui interdit tout littéralisme et fondamentalisme. Il y a nécessairement un effort à fournir pour que nous puissions resituer la Parole dite dans son contexte.
Autrement dit, comment la Parole du Christ pourrait-elle m'atteindre, si je ne l'écoute pas très attentivement afin de la mettre en pratique dans ma vie de tous les jours. Surtout, si je me sens, par la suite, appelé à redonner cette même Parole.
Résurrection
Par contre, le salut offert à la résurrection, semble requérir plus de passivité de la part des hommes. Seul Dieu sauve. Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume des cieux... Dieu sait ce dont nous avons besoin... La foi sauve et non les « œuvres ». Tu ne m'aimerais pas si Je ne t'avais aimé le premier.
La contemplation du ressuscité me semble donc d'un autre ordre humain que celui de l'écoute du Verbe. Plus attentive à l'attente obéissante de ce qui adviendra.
Il n'y a que la foi. Seule la foi sauve.
Mais n'est-ce pas là tout le paradoxe chrétien ! L'homme est situé entre sa capacité d'atteindre Dieu (par lui-même) et la nécessité de la grâce (don purement gratuit de Dieu) pour obtenir l'unique bonheur.