samizdats
Suite à mon texte sur Paul Gosselin, publié le 31/12/2008, j'ai voulu en savoir plus sur le concept de « Samizdat ». Ce que j'ai découvert renforce mon idée de publication hors circuit commercial pur.
L'auteur au travail (mais pas toujours dans des endroits aussi pitoresques...)
Un peu de révision de manuscrit aux Galets, (Natashquan Québec - été 2007).
Dans l'Encyclopædia Universalis 2005, j'ai appris l'origine russe du mot « Samizdat ».
Il faut se plonger dans la première moitié du XXe siècle.
Le mythe de l'édification communiste donne lieu à un certain nombre de campagnes idéologiques : campagne anticléricale et athée (1958-1961), mobilisation pour la « participation des travailleurs au maintien de l'ordre dans le pays », campagne contre les « parasites » et autres « individus vivant de revenus non salariaux », campagne anticorruption. Les limites du « dégel culturel » se font sentir sur les milieux intellectuels. L'interdiction faite à Boris Pasternak, en 1956, de publier son roman Le Docteur Jivago, puis de recevoir le prix Nobel de littérature qui lui est décerné en octobre 1958, révèle les limites de la déstalinisation dans la sphère culturelle. Cas exemplaire de ces limites, l'affaire Pasternak précipite une crise de conscience de l'intelligentsia russe. Cet épisode marque, pour beaucoup, le début d'une renaissance morale. La fin des années 1950 voit l'apparition des premiers samizdats, revues dactylographiées clandestines qui naissent dans les milieux de jeunes poètes, écrivains, philosophes, historiens, participants des rassemblements du samedi sur la place Maïakovski à Moscou.
Cela rejoint la définition que donne Wikipédia : Le mot russe samizdat se traduirait par auto-édition (formé de сам, le pronom réfléchi et издательство qui signifie édition). Le samizdat est utilisé par dérision envers le Gosizdat : les « éditions d'État » officielles du régime soviétique.
Samizdat souligne la nécessité d'une information libre, selon l'expression de ce site Samizdat.net : L'information veut être libre ! Le quotidien a bout portant. Mais, il est difficile de parler de ce media car il est en train de se modifier.
L'entreprise canadienne, où Paul Gosselin se trouve bien au centre, entre dans cette mouvance. Et cela est étonnant, car on est plus habitué à voir des évangélistes du côté du pouvoir en place que dans la dissidence, dans l'autoédition par désir de dire librement ses avis philosophiques, politiques, sociétals.
Notes
Les nouveaux samizdats
Le journaliste Jean-François Kahn, à qui on demande s'il est pessimiste sur l'avenir de l'indépendance de la presse:
"Oui, parce que nous sommes au début d'un processus. Là-haut, ils sont convaincus que leur relative impopularité est due à une trop grande liberté des médias. Qu'il faut donc y mettre le hola. Sarkozy le dit ouvertement. Cela va donc s'aggraver et, du coup, la crise des médias classiques va considérablement s'accentuer à l'avantage d'Internet qui joue un peu le rôle des samizdats* en Russie brejnévienne".
*Samizdat était un système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS, de manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel.