L’Eglise est appelée à renaître.
Je viens de recevoir ce texte de Nathalie et je m'empresse de vous le communiquer. En fait, plusieurs versions existent de ce texte.
Je vous en livre une un peu différente de ce que jai reçu ; mais l'idée de fons est la même.
" n'ayer pas peur" et " lancer vos filets en eaux profondes "
bien amicalement à tous
nathalie et chris
Le groupe Parole :
La levée de l’excommunication des évêques intégristes, les propos négationnistes de Mgr Williamson, l’incroyable affaire de Recife et la polémique sur le
préservatif et le sida ont suscité des débats passionnés chez les catholiques.
Certains ont saisi cette occasion pour rappeler qu’un schisme silencieux s’opère sous nos yeux et que ces erreurs de gouvernement l’aggravent : des millions de catholiques ne se sentant pas compris ou pris en compte dans leurs quêtes personnelles quittent en effet l’Eglise « sur la pointe des pieds ». D’autres se sont sentis interpellés au plus profond d’eux-mêmes, réveillés en quelque sorte, et convoqués à réaffirmer leur attachement au concile Vatican II.
Mais n’est ce pas aussi l’occasion de réaffirmer notre amour pour Jésus Christ et son Eglise et, en tant que catholiques, notre appartenance aimante à cette Eglise ? Elle est l’assemblée des hommes et des femmes que la Parole de Dieu convoque pour former un peuple. Parce qu’elle est unie au Christ, elle est signe de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain.
Cette Eglise n’est pas un pur esprit ! Elle est incarnée : le mystère du Christ est parvenu jusqu’à nous grâce à la foi de nombreuses générations, à la succession apostolique et au sang des martyrs. Savons-nous qu’au XXème siècle plus de trois millions de croyants de toutes confessions chrétiennes ont été persécutés, torturés et exécutés, partout dans le monde, souvent dans l’anonymat ? Ils sont morts parce qu’ils étaient chrétiens.
Certains ont saisi cette occasion pour rappeler qu’un schisme silencieux s’opère sous nos yeux et que ces erreurs de gouvernement l’aggravent : des millions de catholiques ne se sentant pas compris ou pris en compte dans leurs quêtes personnelles quittent en effet l’Eglise « sur la pointe des pieds ». D’autres se sont sentis interpellés au plus profond d’eux-mêmes, réveillés en quelque sorte, et convoqués à réaffirmer leur attachement au concile Vatican II.
Mais n’est ce pas aussi l’occasion de réaffirmer notre amour pour Jésus Christ et son Eglise et, en tant que catholiques, notre appartenance aimante à cette Eglise ? Elle est l’assemblée des hommes et des femmes que la Parole de Dieu convoque pour former un peuple. Parce qu’elle est unie au Christ, elle est signe de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain.
Cette Eglise n’est pas un pur esprit ! Elle est incarnée : le mystère du Christ est parvenu jusqu’à nous grâce à la foi de nombreuses générations, à la succession apostolique et au sang des martyrs. Savons-nous qu’au XXème siècle plus de trois millions de croyants de toutes confessions chrétiennes ont été persécutés, torturés et exécutés, partout dans le monde, souvent dans l’anonymat ? Ils sont morts parce qu’ils étaient chrétiens.
Attirer l'attention de la hiérarchie sur des questions graves
Comment aussi ne pas s’émerveiller de tous ceux qui se sont engagés dans
la société poussés par leur expérience de Dieu ? L’Europe a pu se construire après guerre parce que des chrétiens ont investi leur sens évangélique de l’humain dans un travail créatif, capable de
contribuer à inventer une société nouvelle pour réponde aux problèmes de l’humanité à un moment donné. Ce qui s’est passé hier en Europe se passe ailleurs aujourd’hui. Et peut se passer encore
dans notre société, d’autant plus que l’Eglise nous a donné, avec le Concile Vatican, au moins trois orientations majeures.
Le concile nous invite en effet d’abord à regarder du côté de la source, c'est-à-dire de la présence agissante de Dieu dans le déroulement de l’Histoire. Il nous propose ensuite de poser un regard neuf sur le monde fait de sympathie et d’écoute : en rejoignant les joies et les espoirs des hommes nous pouvons nous mettre à l’écoute des signes des temps. Il encourage enfin à une relation nouvelle aux autres confessions et religions.
L’Eglise est donc dans l’histoire. Ce qui signifie que, si elle vit de l’esprit de Dieu, elle est aussi humaine, donc pécheresse. Sans nous écarter de cette appartenance et parce que nous aimons notre Eglise, nous voulons attirer l’attention de sa hiérarchie sur des questions graves de plusieurs ordres.
Le concile nous invite en effet d’abord à regarder du côté de la source, c'est-à-dire de la présence agissante de Dieu dans le déroulement de l’Histoire. Il nous propose ensuite de poser un regard neuf sur le monde fait de sympathie et d’écoute : en rejoignant les joies et les espoirs des hommes nous pouvons nous mettre à l’écoute des signes des temps. Il encourage enfin à une relation nouvelle aux autres confessions et religions.
L’Eglise est donc dans l’histoire. Ce qui signifie que, si elle vit de l’esprit de Dieu, elle est aussi humaine, donc pécheresse. Sans nous écarter de cette appartenance et parce que nous aimons notre Eglise, nous voulons attirer l’attention de sa hiérarchie sur des questions graves de plusieurs ordres.
De gouvernement, de discipline, sur le fondement communautaire...
Des questions de gouvernement d’abord. Des dysfonctionnements
apparaissent à tous les niveaux : de la Curie aux conférences épiscopales en passant par les synodes diocésains. L’ecclésiologie de communion n’est pas assez développée et vécue, d’où une
faiblesse de la collégialité et une peur manifeste dans l’exercice de la subsidiarité. L’Eglise apparait comme une hiérarchie pyramidale, ce que le monde moderne, à raison pensons-nous,
rejette.
Des questions disciplinaires ensuite. Les questions des divorcés remariés, la morale sexuelle depuis Humanae Vitae et le statut d’infériorité des femmes dans l’Eglise représentent un poids trop lourd à porter pour de nombreux catholiques. Pourquoi un tel statu quo ?
Des questions sur le fondement communautaire de l’Eglise : des communautés vivantes de proximité tablant sur une prise en charge par les chrétiens eux-mêmes choisissent elles-mêmes leurs responsables en accord avec l’évêque. Cela ne remet pas en cause le ministère fondamental du prêtre, mais bien au contraire le place au cœur de sa mission (Parole et Eucharistie). L’expérience du diocèse de Poitiers est une tentative heureuse dans ce sens. Pourquoi n’est-il pas mieux connu ? Etudié ? Expérimenté ailleurs sous cette forme particulière ou sous une autre ?
Des questions disciplinaires ensuite. Les questions des divorcés remariés, la morale sexuelle depuis Humanae Vitae et le statut d’infériorité des femmes dans l’Eglise représentent un poids trop lourd à porter pour de nombreux catholiques. Pourquoi un tel statu quo ?
Des questions sur le fondement communautaire de l’Eglise : des communautés vivantes de proximité tablant sur une prise en charge par les chrétiens eux-mêmes choisissent elles-mêmes leurs responsables en accord avec l’évêque. Cela ne remet pas en cause le ministère fondamental du prêtre, mais bien au contraire le place au cœur de sa mission (Parole et Eucharistie). L’expérience du diocèse de Poitiers est une tentative heureuse dans ce sens. Pourquoi n’est-il pas mieux connu ? Etudié ? Expérimenté ailleurs sous cette forme particulière ou sous une autre ?
Autour du renouveau des ministères
Des questions autour du renouveau des ministères enfin, à la faveur de
l’apparition de nouvelles formes d’engagement d’authentiques disciples du Christ capables d’être en unité à l’Evêque (et au presbyterium) et à la communauté d’appartenance. Une analyse
théologique et ecclésiologique de « ce qui se passe » aujourd’hui s’impose. Faudrait-il attendre que des laïcs souhaitent présider l’Eucharistie pour l’engager ?
Le monde change, et vite. L’Eglise n’a pas à avoir peur d’aller à contre courant dans certains débats de société et de fonder sa pensée sur le sens de l’homme en alliance avec Dieu. En même temps, dans ce monde qui change, pour mieux répondre aux besoins des hommes, son mode de présence et d’action est appelé à changer, son langage à évoluer et la vie communautaire à renouveler son expression.
Une telle mutation ne se fera pas sans que l’Eglise consente à mourir à certains aspects de ses modes de vie pour renaître à d’autres, plus ajustés au monde d’aujourd’hui. Mourir est difficile. Cela suppose de consentir à la perte et à l’abandon tout en croyant qu’une vie nouvelle est donnée. C’est pourtant ce type de passage que nous appelons de nos vœux.
N’est-ce pas le cœur du mystère chrétien ? Cet acte de foi et d’abandon requiert aussi de croire que l’existentiel a engendré l’institution et non l’inverse ; croire en Dieu ne suffit pas. Il faut aussi croire en la vie, espérer, se risquer dans un avenir incertain, afin d’ouvrir des chemins nouveaux.
Groupe Paroles
Guy Aurenche, Jean-François Bouthors, Jean Delumeau, Laurent Grzybowski, Monique Hébrard, Elena Lasida, Paul Malartre, Gabriel Marc, Bernard Perret, Marie-Christine Ray, Jean-Pierre Rosa, Gérard Testard
Le monde change, et vite. L’Eglise n’a pas à avoir peur d’aller à contre courant dans certains débats de société et de fonder sa pensée sur le sens de l’homme en alliance avec Dieu. En même temps, dans ce monde qui change, pour mieux répondre aux besoins des hommes, son mode de présence et d’action est appelé à changer, son langage à évoluer et la vie communautaire à renouveler son expression.
Une telle mutation ne se fera pas sans que l’Eglise consente à mourir à certains aspects de ses modes de vie pour renaître à d’autres, plus ajustés au monde d’aujourd’hui. Mourir est difficile. Cela suppose de consentir à la perte et à l’abandon tout en croyant qu’une vie nouvelle est donnée. C’est pourtant ce type de passage que nous appelons de nos vœux.
N’est-ce pas le cœur du mystère chrétien ? Cet acte de foi et d’abandon requiert aussi de croire que l’existentiel a engendré l’institution et non l’inverse ; croire en Dieu ne suffit pas. Il faut aussi croire en la vie, espérer, se risquer dans un avenir incertain, afin d’ouvrir des chemins nouveaux.
Groupe Paroles
Guy Aurenche, Jean-François Bouthors, Jean Delumeau, Laurent Grzybowski, Monique Hébrard, Elena Lasida, Paul Malartre, Gabriel Marc, Bernard Perret, Marie-Christine Ray, Jean-Pierre Rosa, Gérard Testard