S'informer et voter, sans porter de jugement sur le capitalisme ?

Publié le par Michel Durand

Texte du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France

(29 avril 2009)


Que l'on soit inviter à voter, c'est logique.
Mais que dire d'un système
dont les bases de fonctionnement semblent ne pas être négociables ?


Les évêques invitent à une vie plus sobre. Mais peut-on le faire sans interroger fondamentalement les politiques qui mènent le monde ? Dans leur texte, aucune interrogation sur le capitalisme ou libéralisme économique. Ce serait pourtant le lieu. Qu'en pensez-vous ?

Toujours la frilosité de l'Eglise.
Pourtant en 1982 : « Pour de nouveaux modes de vie »

Et en 1967 : « Mais un système s'est malheureusement édifié sur ces conditions nouvelles de la société, qui considérait le profit comme motif essentiel du progrès économique, la concurrence comme loi suprême de l'économie, la propriété privée des biens de production comme un droit absolu, sans limites ni obligations sociales correspondantes. Ce libéralisme sans frein conduisait à la dictature à bon droit dénoncée par Pie XI comme génératrice de "l'impérialisme international de l'argent ". On ne saurait trop réprouver de tels abus, en rappelant encore une fois solennellement que l'économie est au service de !'homme. Mais s'il est vrai qu'un certain capitalisme a été la source de trop de souffrances, d'injustices et de luttes fratricides aux effets encore durables, c'est à tort qu'on attribuerait à l'industrialisation elle-même des maux qui sont dus au néfaste système qui l'accompagnait. Il faut au contraire en toute justice reconnaître l'apport irremplaçable de l'organisation du travail et du progrès industriel à l'œuvre du développement ». Paul VI, Populorum Progressio, 26.

Communiqué des évêques de France, 29/04/09

Déclaration en vue des élections européennes


S'informer et voter

Les élections des membres du Parlement européen auront lieu, en France, le dimanche 7 juin prochain. Même si les sentiments des Français à l'égard de l'Europe restent partagés, ces élections revêtent un enjeu d'importance, surtout dans les circonstances actuelles.
Le Parlement européen est le seul organe de l'Union européenne à être élu au suffrage universel direct, depuis 1979. Voter est toujours un devoir pour le citoyen mais, pour ne pas se tromper d'enjeu, cela nécessite une information sérieuse.

Promouvoir la paix
Depuis plus de cinquante ans, le développement de l'Union européenne a été un facteur de paix et de prospérité pour l'ensemble des pays qui en ont été les fondateurs ou qui l'ont rejointe, au fil des élargissements. Aujourd'hui l'Europe est confrontée, comme le reste du monde, à la crise financière et à ses graves conséquences économiques. Bien des peurs, des crispations identitaires ou des tentations de repli sur les particularismes nationaux ou régionaux peuvent se faire jour, alors que l'issue ne peut se trouver que dans la concertation et dans une plus grande solidarité, compte tenu de l'imbrication de plus en plus forte de nos économies.
 
Développer la solidarité
Derrière la crise financière se profile aussi une crise de société. Une société individualiste creuse l'écart entre riches et pauvres et accentue l'exclusion des plus faibles. La solidarité doit s'exprimer dans un modèle social qui respecte pleinement la dignité de tout homme, en particulier du plus faible, dans chaque pays comme au sein de l'Union. L'homme n'est pas seulement un consommateur ou un producteur mais il porte aussi des valeurs sociales, familiales, culturelles et spirituelles.

Nous ne pouvons pas réclamer uniquement la solidarité pour nous-mêmes ou la limiter aux frontières de l'Union. Elle doit aussi se concrétiser dans l'action extérieure de l'Europe, dans sa politique de développement, des migrations et de l'environnement.
 

Changer nos modes de vie
La construction d'un tel modèle de société ne se fera pas spontanément et aucun Etat ne peut le faire seul. Cette construction demande des changements importants dans nos modes de vie et de consommation. Elle implique donc des décisions et des arbitrages politiques courageux, au niveau national comme au niveau européen.

Aujourd'hui plus que jamais, il est important que la France envoie au Parlement européen des femmes et des hommes de conviction qui s'engagent à y défendre le respect de tout homme et de tout l'homme.

Les évêques de France
 

 

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Le défaut majeur de ce texte est qu'il fait de la crise actuelle une crise morale, celle de l'individualime excessif. Mais les responsables financier, qui ont spéculé sur des titres pourris, ont fait leur travail : le travail qu'exigeait d'eux un sytème économique dont l'unique finalité est la recherche du profit maximum. Les états européens mènent un politique qui va exactement dans le même sens : ils déversent des millards sur des institutions financières qui s'empresseront de reproduire les mêmes mécanismes.Et cela alors que pétendait-on les "caisses étaient vides" pour assurer les besoins élémentaires du logement, de l'éducation, de la santé. L'un des rares textes qui dénoncent les véritables fuateurs de crise est celui du "groupe Lamenais" : "<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> Je pense que votre commentaire a été coupé. il manque la citation du groupe Lamenais. Un théologien jésuite, Belge, indique, comme vous, que ce n'est pas une crise morale que l'on pourrait résoudre<br /> avec la bonne volonté individuelle, mais une crise systémique non réformable. Je présenterai un jour cet article de la nouvelle révenue théologique. Mereci de nous en dire plus sur le groupe<br /> Lamenais.<br /> <br /> <br />