Arrestation, expulsion
Faire du chiffre demande que l'on de regarde pas autour. En effet, devant unr loi, il
n'y a pas de problème de conscience .
Agissant ainsi (demande-t-on les papiers à qui n'est ni jeune, ni maghrébin ?), les ministres montrent qu'aucune parole humaine, même silencieuse, n'est intimidante.
Que notre silence des cercles de silence soient encore plus interpellant, même s'ils n'intimident pas le gouvernement !
N'oublions pas Alea Eddine ElJaadi, ni tous les jeunes dans sa situation.
Arrestation sur le faciès et expulsion hors d'Europe. Ce n'est pas ainsi qui nous concevons le dialogue entre les frères de la Terre. Lire dans "Le Progrès" du vendredi 19 juin 2009.
20 ans, sans papier, Alea était hébergé par un militant d'origine juive, partie civile au procès Barbie, au discours tranché. Explications
Alea Eddine ElJaadi, 20 ans, de nationalité marocaine, a été expulsé jeudi matin par avion, à destination de Casablanca. Il était en France depuis cinq ans. Il a été interpellé par la police mardi soir, lors d'un contrôle dans le quartier Mermoz à Lyon. Son cas illustre le parcours des jeunes étrangers qui se retrouvent en situation irrégulière à leur majorité. L'administration leur refuse un titre de séjours, considérant qu'ils ne justifient pas d'un cadre familial ou d'une activité salariée stable. Il serait une cinquantaine dans cette situation dans l'agglomération lyonnaise, selon Réseau éducation sans frontière (RESF) qui dénonce avec force ces expulsions. Et pour qui le cas du jeune Alea Eddine est emblématique.
Le jeune homme a d'abord été accueilli chez une tante à Lyon, où il a suivi des études de plâtrier et obtenu un CAP. A sa majorité, en 2007, son lycée professionnel, à Bron, se mobilise pour lui éviter une première expulsion. Il termine son année scolaire mais en août 2008 il retourne au centre de rétention administrative de l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry. Là, un juge des libertés et de la détention décide de l'assigner à résidence. RESF met en place des relais pour assister les jeunes gens qui se fondent dans une existence clandestine. Le jeune homme est pris en charge.
Au cours d'une réunion, il croise Georges Gumpel, 72 ans, qui raconte : «J'ai été d'accord pour l'héberger chez moi, on a bien fait, le lendemain les flics débarquaient chez sa tante.» D'origine juive, Georges Gumpel a été un enfant caché pendant la guerre pour échapper au nazisme. Il a été hébergé à Lyon et en Haute-Loire. Il a été partie civile au procès de Klaus Barbie, car son père figurait parmi les victimes du convoi de déportation du 11 août 1944.
Après une vie professionnelle de fleuriste à Paris, Georges Grumpel est revenu à Lyon il y a quelques années. C'est un militant hyper-actif, membre de l'Union juive française pour la paix (UJFP) qui a pour particularité de soutenir les associations pro-palestiniennes, de contester vertement l'Etat d'Israël. Présent dans nombre de manifestations, Georges Gumpel tient un discours qui dépare.
D'ailleurs, il n'hésite pas à comparer son passé d'enfant juif caché à la situation du jeune Marocain qu'il hébergeait. «Je vois une concordance politique et morale à garder ce jeune garçon, je ne dis pas que la finalité est la même mais les méthodes sont comparables, on utilise des fichiers, on expulse et on se désintéresse de leurs sorts.»
« Je ne comprends pas cette débauche de moyens utilisés pour expulser un jeune majeur qui ne demandait qu'à suivre sa formation» estime Catherine Tourier, membre du RESF-69, «il m'a dit qu'il avait été maltraité avant de prendre l'avion, depuis nous n'avons plus de nouvelles.»