Au service de toutes et des tous
Jeudi Saint
Je n'ai pas beaucoup de temps, ces jours à consacrer à mon blogue ("gue", j'y tiens, c'est quand même plus français). Je vous invite à lire le texte de mon homélie de ce jeudi saint dont voici un extrait :
Comment accueillir en nous le Christ ?
Voilà la grande question que nous devons nous poser.
« A quoi devons-nous, dans notre communauté humaine et ecclésiale, renoncer pour accueillir l?immense nouveauté du Christ ?
Ou encore :
Qu?est-ce qui doit recommencer pour que commence, chez nous, la venue du Seigneur ?
Et je me pose ces questions sans aucune abstraction. Les élections que nous préparons sont directement concernées par notre accueil de Dieu en Christ.
Jeudi-Saint. Qu?est-ce qui se commence autour de cette table festive alors que Jésus exprime qu?il a vraiment désiré prendre, dans la joie, ce dernier repas avec ses disciples les plus proches, les Douze apôtres. Qu?est-ce qui se commence à la dernière cène ?
La Passion, bien sûr, comme nous allons le rappeler, demain (vendredi saint), devant le corps du Christ mort, exposé à notre contemplation. Nous méditerons sur les souffrances mortelles du Christ qui se demande dans le jardin des oliviers, au plus noir de ce vendredi, pourquoi Dieu l?abandonné. Or, dans cet abandon commence aussi le peuple nouveau ; un peuple qui prend naissance dans la communion au Christ abolissant dans l?humanité entière toute sorte de division.
Abandon ? renaissance.
A quoi devons-nous mourir pour que naisse le monde ?�
Surtout, je vous adresse un poème qui m'as été donné, dans le cadre ce blogue, par Jacques Lancelot, prêtre, qui a vécu en Amérique Latine, secrétraire du CEFAL (Comité épiscopal France - Amérique Latine).
Il prit le pain… et le tablier de service
St Jean, dans son Evangile, ne relate pas l’institution de l’Eucharistie. Il met à la place le lavement des pieds. L’Eucharistie a donc une dimension de service, une dimension sociale. Le service du frère fait partie de l’Eucharistie. J’ai voulu relier les deux.
Jésus, au cours du repas, le Jeudi Saint,
s’est levé de table, a déposé son vêtement.
Il prit un linge, versa de l’eau dans un bassin
et commença à laver les pieds de ses disciples.
Jésus, à cette même table, au cours du même repas
prit le pain, rendit grâce et le partagea avec ses disciples
en disant : « Ceci est mon corps ! »
Aujourd’hui, Jésus prend le pain
et me le donne en nourriture.
Il prend ensuite le tablier de service
et me le passe à la ceinture.
Avec ce Pain, Seigneur Jésus, viens nourrir en nous la force d’aimer !
Et chaque matin, viens nouer à notre ceinture, le tablier de service.
Nous sortirons alors et travaillerons à humaniser un morceau de notre monde.
Ton Esprit le divinisera et en fera ton Corps et ton Sang consacrés.
Mais en attendant
Je te vois Jésus, sous les traits des immigrés.
Ils le sont, comme toi en terre d’Egypte, tu l’as été.
Ils courent le monde en quête d’une terre plus hospitalière
que celle qu’ils ont laissée dans l’insécurité ou la misère.
Terre qui, pourtant leur était si chère !
Les portes de nos pays leur sont fermées
Mais avec l’énergie du désespoir, obstinés,
ils entrent... la peur au ventre,
avec pour seule richesse, quelques bonnes adresses.
Ils frappent, et là,
des hommes, des femmes les reçoivent, en tablier de service.
Ils ont même commencé d’apprendre le russe, l’arabe et l’anglais,
pour les accueillir dans leur langue et débroussailler leurs papiers.
Je te vois Jésus, sous les traits des prisonniers.
ils le sont aujourd’hui, comme tu l’as été.
Privés de liberté, ils ont soif de visites et de respect.
Et je vois des hommes et des femmes,
paisibles et sereins qui se sont avancés,
ils ont noué le tablier de service et sont entrés,
cette semaine encore, rendre visite à leurs frères prisonniers.
Prenez et mangez
Ils sont mon corps.
Je n'ai pas beaucoup de temps, ces jours à consacrer à mon blogue ("gue", j'y tiens, c'est quand même plus français). Je vous invite à lire le texte de mon homélie de ce jeudi saint dont voici un extrait :
Comment accueillir en nous le Christ ?
Voilà la grande question que nous devons nous poser.
« A quoi devons-nous, dans notre communauté humaine et ecclésiale, renoncer pour accueillir l?immense nouveauté du Christ ?
Ou encore :
Qu?est-ce qui doit recommencer pour que commence, chez nous, la venue du Seigneur ?
Et je me pose ces questions sans aucune abstraction. Les élections que nous préparons sont directement concernées par notre accueil de Dieu en Christ.
Jeudi-Saint. Qu?est-ce qui se commence autour de cette table festive alors que Jésus exprime qu?il a vraiment désiré prendre, dans la joie, ce dernier repas avec ses disciples les plus proches, les Douze apôtres. Qu?est-ce qui se commence à la dernière cène ?
La Passion, bien sûr, comme nous allons le rappeler, demain (vendredi saint), devant le corps du Christ mort, exposé à notre contemplation. Nous méditerons sur les souffrances mortelles du Christ qui se demande dans le jardin des oliviers, au plus noir de ce vendredi, pourquoi Dieu l?abandonné. Or, dans cet abandon commence aussi le peuple nouveau ; un peuple qui prend naissance dans la communion au Christ abolissant dans l?humanité entière toute sorte de division.
Abandon ? renaissance.
A quoi devons-nous mourir pour que naisse le monde ?�

Il prit le pain… et le tablier de service
St Jean, dans son Evangile, ne relate pas l’institution de l’Eucharistie. Il met à la place le lavement des pieds. L’Eucharistie a donc une dimension de service, une dimension sociale. Le service du frère fait partie de l’Eucharistie. J’ai voulu relier les deux.
Jésus, au cours du repas, le Jeudi Saint,
s’est levé de table, a déposé son vêtement.
Il prit un linge, versa de l’eau dans un bassin
et commença à laver les pieds de ses disciples.
Jésus, à cette même table, au cours du même repas
prit le pain, rendit grâce et le partagea avec ses disciples
en disant : « Ceci est mon corps ! »
Aujourd’hui, Jésus prend le pain
et me le donne en nourriture.
Il prend ensuite le tablier de service
et me le passe à la ceinture.
Avec ce Pain, Seigneur Jésus, viens nourrir en nous la force d’aimer !
Et chaque matin, viens nouer à notre ceinture, le tablier de service.
Nous sortirons alors et travaillerons à humaniser un morceau de notre monde.
Ton Esprit le divinisera et en fera ton Corps et ton Sang consacrés.
Mais en attendant
Je te vois Jésus, sous les traits des immigrés.
Ils le sont, comme toi en terre d’Egypte, tu l’as été.
Ils courent le monde en quête d’une terre plus hospitalière
que celle qu’ils ont laissée dans l’insécurité ou la misère.
Terre qui, pourtant leur était si chère !
Les portes de nos pays leur sont fermées
Mais avec l’énergie du désespoir, obstinés,
ils entrent... la peur au ventre,
avec pour seule richesse, quelques bonnes adresses.
Ils frappent, et là,
des hommes, des femmes les reçoivent, en tablier de service.
Ils ont même commencé d’apprendre le russe, l’arabe et l’anglais,
pour les accueillir dans leur langue et débroussailler leurs papiers.
Je te vois Jésus, sous les traits des prisonniers.
ils le sont aujourd’hui, comme tu l’as été.
Privés de liberté, ils ont soif de visites et de respect.
Et je vois des hommes et des femmes,
paisibles et sereins qui se sont avancés,
ils ont noué le tablier de service et sont entrés,
cette semaine encore, rendre visite à leurs frères prisonniers.
Prenez et mangez
Ils sont mon corps.