Au Sahara – image de mondialisation.
Une fois de plus, pendant mon
congé annuel (février 2012) j’ai pu constater combien la terre n’était désormais qu’un tout petit pays. Les gens circulent à pied, en camion, en bateau, par avion. Si les Portugais ont détourné
vers le XVe siècle le trafic transsaharien vers mers et océans, actuellement les routes terrestres revivent. De nombreux « sans-papiers » subsahariens vivent dans la vallée du
M’Zab. Ils forment une main-d’œuvre appréciée tant dans les constructions des maisons que dans le travail de la terre. Il me semble que beaucoup s’installent dans les jardins de la palmeraie en
échange d’un travail de jardinage et de cultures maraîchères. Le téléphone mobile est aussi un signe de la mondialisation accomplie. Le monde entier, via l’internet se trouve invité au
traditionnel thé vespéral à la palmeraie.
L’Europe, pour se protéger des migrations non désirées, ferme ses frontières et les Algériens souffrent de ne pas pouvoir obtenir de visa. J’ai rencontré plusieurs commerçants mozabites qui disent que pour eux, finalement, ce n’était pas grave. Avant, ils achetaient en France ; maintenant, ils se tournent vers l’Asie. Ils trouvent de bons produits en Turquie (robinetterie, textiles,…) et ils vont faire leurs achats en Chine ou ailleurs (textiles, voitures,…).
Le commerce international a toujours existé autour de la Méditerranée ; il est désormais mondial. Un Mozabite (habitant du M’Zab) m’a expliqué ses voyages en Chine, ses achats, le suivi d’un container (mot anglais – conteneur sous la forme française) : débarquement à Alger, transport par camion (…) jusqu’à Ghardaïa et, éventuellement, plus au sud vers l’Afrique noire.