Béatitudes pour le Nouvel An
Que dire pour souhaiter une bonne nouvelle année ?
Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d'excuses : ils deviendront sages.
J’ai déjà dit beaucoup de choses dans mes textes précédents, ainsi dimanche 1er janvier 2012
Mais aujourd’hui je reçois ce message de Bernard Ginisty et j’ai envie de vous le transmettre. Il nous évoque Joseph Folliet à propos de qui nous avions réalisé une exposition à Confluences.
Demain je vous communiquerai le témoignage d’une personne effectivement victime de la crise. Les travailleurs sociaux qui œuvrent dans des structures associatives ne recevant plus de subventions sont licenciés. Ce contexte de non travail n’est pas celui de la décroissance, mais de lé récession ? Voir ici sur ce sujet.
L’année 2012 s’annonce plutôt morose avec une crise qui n’en finit pas. Le chômage ne cesse d’augmenter. Beaucoup de nos concitoyens redoutent un déclassement social tandis que notre pays vit dans la crainte de perdre sa fameuse note triple A qui causerait un accroissement du poids de la dette dans les comptes publics de la France. Des sondages internationaux nous apprennent que les Français sont les champions du monde du pessimisme alors que d’autres sondages plébiscitent le mode vie de notre pays qui font qu'il reste toujours la première destination touristique mondiale.
Flamboyant de Nouvelle Calédonie
Photo envoyée par Jean-Marie Delthil.
Voir demain son témoignage.
Il est d’usage à l’aube d’une année nouvelle, de nous adresser mutuellement des « vœux ». Pour exprimer les miens, je ferai appel à un grand Lyonnais, Joseph Folliet (1), pétrie de spiritualité franciscaine, fondateur de la Chronique Sociale et un des promoteurs des Semaines sociales. Il a rédigé des Béatitudes qui nous invitent à conjuguer l’humour et la vigueur spirituelle. Dans ces temps difficiles, ces deux attitudes devant la vie me paraissent plus que jamais nécessaires.
« Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser.
Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière : il leur sera épargné bien des tracas.
Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d'excuses : ils deviendront sages.
Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter : ils en apprendront des choses nouvelles.
Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux : ils seront appréciés de leur entourage.
Heureux êtes-vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les choses sérieuses : vous irez loin dans la vie.
Heureux êtes-vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace : votre route sera ensoleillée.
Heureux êtes-vous si vous êtes capables de toujours interpréter avec bienveillance les attitudes d'autrui même si les apparences sont contraires : vous passerez pour des naïfs, mais la charité est à ce prix.
Bienheureux ceux qui pensent avant d'agir et qui prient avant de penser : ils éviteront bien des bêtises.
Heureux êtes-vous si vous savez vous taire et sourire même lorsqu’on vous coupe la parole, lorsqu’on vous contredit ou qu'on vous marche sur les pieds : l'Evangile commence à pénétrer votre cœur.
Bienheureux surtout vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous rencontrez : vous avez trouvé la vraie lumière, vous avez trouvé la véritable sagesse. »
Bonne et heureuse année à tous !
(1) Joseph Folliet (1903-1972) est né à Lyon. A 20 ans, il s'initie à l'apostolat social avec son ami Marius Gonin, fondateur de La Chronique sociale et l'un des promoteurs des Semaines Sociales. La politique l'intéresse tout autant que la question sociale. Il rejoint La Jeune République de Marc Sangnier. En 1926, il passe une licence d'histoire. Lors d'un voyage à Assise, il découvre le message franciscain et fonde en 1927 Les Compagnons de Saint François. Il s’engage dans le journalisme comme rédacteur en chef de l'hebdomadaire Temps Présent. Il dirigera la Chronique Sociale de France de 1937 à 1964. Durant la dernière guerre, il participe à des mouvements de la Résistance et aux Cahiers clandestins "Témoignage Chrétien". Après la guerre, il fonde avec Georges Hourdin l'hebdomadaire "La Vie catholique illustrée". Il relance les Semaines sociales de France et coopère activement à la naissance du mouvement "Pax Christi" dont il sera le vice-président. En 1962, il est nommé expert auprès du Concile Vatican II. En 1968, il reçoit l'ordination sacerdotale des mains de Mgr Ancel, supérieur de l'Institut du Prado auquel il appartiendra jusqu'à la fin de sa vie. Joseph Folliet est l'auteur d’une soixantaine d’ouvrages dont son autobiographie "Ferme propos", publié en 1955.