L’art, revelation d’amour

Publié le par Michel Durand

Un pôle “artiste” dans l’agglomération lyonnaise, un service selon l’Évangile

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Invité à réfléchir sur la réforme territoriale du diocèse de Lyon voulue par l’évêque de Lyon, Philippe Barbarin, je tente de placer au sein de l'organisation des paroisses, le souci pastoral des personnes qui sont loin de L'Église, des pauvres, des ignorants, des pêcheurs… comme l'exprimerait Antoine Chevrier.

Il se trouve que sur la paroisse Saint-Polycarpe des Pentes de la Croix rousse (je pense au territoire), résident de nombreux artistes, créateurs dans tous les secteurs artistiques : arts plastiques, musique, danse, théâtre, littérature. Il y a aussi beaucoup d'architectes, de graphistes, de journalistes, et nombreux sont celles et ceux qui vivent et travaillent sur le même quartier. Rappelons également que celui-ci est marqué, depuis les Canuts du XIXe siècle, par des courants syndicaux et anarchistes pas vraiment tournés vers l'acceptation de l'Église. L'Histoire donne suffisamment d'arguments pour comprendre les aversions ressenties.

Curé au sein de cette population non désireuse de fréquenter les offices dominicaux, que faire ?

Les locaux de l'église St-Polycarpe et les bâtiments de la maison paroissiale offrent de nombreuses possibilités d'accueil soit pour du théâtre, soit pour des expositions, soit pour des rencontres ; alors, pourquoi ne pas offrir notre collaboration en ce domaine ? Non pour prêter sans condition des espaces sous-occupés, mais pour créer avec les artistes des projets œuvrant au développement humain, spirituel de l'homme. Bref, je me suis souvent exprimé en ce sens sur ce blog.

Dans sa visée pastorale de proximité, œuvrant en lien avec les autres paroisses voisines, je pense judicieux de faire de St-Polycarpe un pôle “artiste” spécifique. Certes, le public invité à venir en nos murs dépasse largement le quartier. Il s'étend sur toute l'agglomération. Mais n'est-ce pas-là une heureuse initiative d'évangélisation que de vouloir s'adresser à un public spécifique, amateur d'art ? Un public que prime abord, nous ne rencontrerons pas dans une eucharistie dominicale ?

L'évêque a une large conscience de la nécessité de cette ouverture comme il en témoigne par sa longue présence, nettement bien appréciée par les créateurs, au cours, par exemple d'une inauguration ; comme en septembre  2011 pour l’inauguration de la Biennale d'art sacré actuel qui connaîtra en septembre 2013 sa neuvième édition.

Dans un document rédigé et publié sous son autorité en juillet 2012, il est écrit : "Nous devons passer d'une pastorale d'encadrement à une pastorale d'engendrement, de proposition de la foi." Le dialogue avec le monde artistique entre dans cette dynamique et, curé en ce lieu, je me dois d'être à l'écoute de ce qui se vit en ce secteur. Ne pouvant agir seul, il est souhaitable que le service "arts, cultures et foi" y soit associé. Il le fait, selon les termes des documents de travail pour la réforme territoriale, selon une responsabilité fonctionnelle, le curé assumant la responsabilité hiérarchique. Lisant cela, je trouve totalement adéquate la participation de "Arts, cultures et foi", aux activités organisées par l'Association "Confluences-Polycarpe" pour la mise en place d'expositions et d'événements culturels. Confluences-Polycarpe est accueilli par la paroisse St-Polycarpe. C'est alors, selon cette structure, le curé qui surveille la bonne marche des initiatives pour qu'elles s'inscrivent dans une tâche d'évangélisation. Ainsi est-il écrit dans le document de travail pour la réforme territoriale : “Le diocèse de Lyon veut s'engager résolument dans une dynamique d'évangélisation, de proposition de la foi en suscitant de nouvelles  initiatives pastorales qui sont comme autant de chemins nouveaux pour l'annonce de l'Évangile. Cette dynamique missionnaire diocésaine doit veiller à la fois à prendre en compte les initiatives des communautés chrétiennes et à faire en sorte que les initiatives diocésaines soient portées aussi par les paroisses". C'est là que s'exerce la responsabilité fonctionnelle du service en union étroite avec la responsabilité hiérarchique du curé.

À ma rapide réflexion, j'ajouterai encore, l'engagement de l'évêque à respecter la vocation spécifique d'un curé, membre d'une institution religieuse. La collaboration avec une paroisse voisine ne peut que renforcer l'engagement d'une communauté particulière qui a reçu mission d'être au plus proche des gens : pauvres, exclus, en quête de sens malgré une défiance radicale enracinée dans l'Histoire vis-à-vis de l'Église. C'est en ce sens que s'exprime le numéro de cette rentrée 2012-2013 de "Bonne Nouvelle sur les pentes", une feuille paroissiale distribuée dans des boites à letters du quartier.

Publié dans Art

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