La lumière de la foi éclaire toutes nos relations humaines, qui peuvent être vécues en union avec l’amour et la tendresse du Christ
Besançon - Cercle de silence en soutien aux demandeurs d’asile
Dans de certains milieux plutôt militants, on dit que le clivage droite-gauche n’existe plus. Le monde moderne qui doit se construire, attentif à la protection de la nature, au respect de l’homme, à sa dignité, n’a que faire de ces querelles politiciennes ringardes. Il n’y a plus de prolétariat, il n’y a plus de gauche, il n’y a plus de droite. Est-ce si vrai que cela ?
Les Veilleurs dans leur démarche pour la défense de la vraie famille ont-ils raison de qualifier d’archaïque le regard syndical qui tente de défendre l’ouvrier contre le pouvoir d’un employeur à la solde du capital ? Ouvrier de tous les pays, unissez-vous !
Personnellement, je ne pense pas que l’on puisse dire que les clivages entre gauche et droite et entre libéraux et sociaux n'existent plus. Qu’il existe une tendance libérale libertaire ne permet pas de gommer la tension employé – employeur. Une étude à suivre, donc, notamment à l’aide des recherches du laboratoire que nous tiendrons de nouveau en 2013-2014 à l’Espace Saint-Ignace avec le groupe Chrétiens et Pic de Pétrole (CPP). J’ai trouvé à ce sujet de très bonnes pages dans les textes de Jacques Ellul et je me permets d’affirmer que la dernière encyclique de Benoît XVI, ou la première de François, apporte des éléments fondamentaux de réflexion qui montrent que l’égalité des hommes, leur fraternité, n’est pas encore acquise. Les chrétiens, dans leur engagement de foi, se doivent de l’établir sur terre. Sans cesse, Dieu nous pose la question : « qu’as-tu fait de frère ? » « qu’as-tu fait de ton voisin, l’étranger ? »
En conséquence, il me semble que l’on retrouve le clivage droite-gauche dans ces questions de l’accueil ou non-accueil du migrant, de celui qui n’appartient pas à notre famille. Regardons l’histoire récente de notre pays ?
Quels sont les catholiques qui, dès l'origine, se sont opposés à Pétain et à la collaboration avec l’Allemagne Hitlérienne ?
Quels sont les catholiques qui ont compris dès le début l’impasse de la guerre coloniale en Algérie – et entre d’autres terres colonisées par les puissances occidentales ?
Quels sont les catholiques qui ont subi des procès pour leur aide aux populations algériennes ?
Quels sont les catholiques qui viennent en aide aux personnes déplacées, sans papiers, sans droits, sans logements ?
Qui participent aux Cercles de Silence pour dénoncer l’existence et les mauvaises conditions dans les centres de rétention, les convocations et attentes à la Préfecture ?
(Dans les témoignages, ci-dessus, je place un focus sur les "catholiques" ; cela ne signifie pas que les cerlces de silence soit exclusivement confessionnels. Au
contraire, ils existent depuis plus de 4 ans grâce à toutes les tendances : gauche ou droite ?)
Un Veilleur (contre le mariage pour tous) déclare ne pas participer au cercle de silence parce que personne ne devrait avoir à quitter son pays d’origine soit pour des questions économiques, soit pour des questions de liberté personnelle. Les frontières sont effectivement une nécessaire protection, car un monde sans frontière n’est pas souhaitable. N’est-ce pas ici, la permanence du clivage droite-gauche ? Les pauvres (le prolétariat) d’un pays pauvre ou sans liberté ne peuvent venir déranger les riches d’un autre pays.
La lecture de l’encyclique Lumen Fidei m’annonce une autre attitude :
« Au fil de l’histoire du salut, l’homme découvre que Dieu veut faire participer tous, en tant que frères, à l’unique bénédiction, qui atteint sa plénitude en Jésus, afin que tous ne fassent qu’un. L’amour inépuisable du Père commun nous est communiqué, en Jésus, à travers aussi la présence du frère. La foi nous enseigne à voir que dans chaque homme il y a une bénédiction pour moi, que la lumière du visage de Dieu m’illumine à travers le visage du frère. »