La pédagogie du mouvement repose sur trois piliers : l'enquête, la méditation, la révision de vie.
Je viens de découvrir un article dans le journal La Croix qui donne d’utiles compléments à cette méditation.
Je vous invite à lire ci-dessous.
La Croix vendredi 05/03/2010
L'ACI, sur le chemin du renouveau
Le conseil national de l'Action catholique des milieux indépendants se déroule ce week-end à Paris. Le mouvement revendique la pertinence de sa
pédagogie et de sa spiritualité
« Il n'est pas facile de définir en quelques mots ce qu'est l'Action catholique des milieux indépendants, reconnaît Claude Thiéry, 57 ans, conseillère conjugale et familiale à Nevers, engagée depuis 35 ans avec son mari à l'ACI, et coresponsable diocésaine depuis 15 ans. Notre milieu est difficile à cerner car il recouvre une grande diversité de personnes. Notre fondatrice, Marie-Louise Monnet, la sœur de Jean Monnet, qui avait été interpellée par la mise en route de l'Action catholique et notamment de la JOC, disait que ceux qu'on appelle la bourgeoisie étaient cantonnés aux bonnes œuvres, l'animation des patronages, mais n'avaient pas de lieux pour réfléchir sur ce qu'on vit. Elle était persuadée qu'on peut partager en profondeur et s'évangéliser mutuellement quand on est avec ses semblables. L'ACI permet de s'asseoir autour d'une table, de prendre le temps de se dire ce qu'on vit, d'analyser, de faire le lien avec notre foi. L'équipe de base est ainsi, dans la durée, un lieu qui nous façonne, nous aide à demeurer attentif au monde, à agir avec d'autres, à prendre place dans les débats de société. »
Mouvement d'Église fondé en 1941, l'ACI rassemble aujourd'hui 15 000 membres qui se retrouvent régulièrement au sein de 1500 équipes. La pédagogie du mouvement repose sur trois piliers : l'enquête, la méditation, la révision de vie. « Cette manière d'évangéliser nos vies demeure pertinente et l'est peut-être davantage encore aujourd'hui, explique Sabine Dufresne-Gindre, 53 ans, ingénieur documentaliste, bénévole et administrateur à Asmae (l'association créée par Sœur Emmanuelle), engagée dans l'ACI depuis 16 ans et coprésidente du mouvement. Lors de chacune de nos rencontres, nous approfondissons un thème défini par le mouvement : cette année, les migrations, après la bioéthique l'an dernier. Nous nous documentons sur le sujet, en partant aussi de notre propre expérience, pour le relire en équipe. Cela nous permet de quitter nos idées toutes faites. La méditation de l'Écriture nous fait également entrer dans une démarche de connaissance, avec le désir de reconnaître Dieu au cœur de notre existence et de l'actualité du monde. La révision de vie consiste à faire le récit devant l'équipe d'un événement qui nous touche, pour ensuite chercher à discerner la présence de Dieu aussi bien dans les joies que dans les creux de nos existences. »
Patrice Monnot, 58 ans, avocat et ancien bâtonnier du barreau de Bourges, canoniste diplômé de la Faculté de théologie catholique de Strasbourg, coprésident de l'ACI, voit dans cette attention à la vie une dimension essentielle de la spiritualité de l'ACI. « Raconter sa vie gratuitement à d'autres est déjà un acte de foi en l'humanité de l'homme, dit-il. Faire le récit de sa vie en équipe bouscule, déplace celui qui raconte mais aussi celui qui entend et nous fait découvrir que nos chemins humains sont le lieu même de la rencontre avec Dieu. Cette relecture dans la durée nous transforme. On dit souvent que l'ACI nous fait passer du "je" au "nous". Elle nous fait aussi passer du "nous" à un "je" renouvelé, où se construit une relation personnelle à Dieu. Pour certains d'entre nous, l'ACI est le seul lien avec l'Église. »
L'ACI, depuis son rassemblement national de Clermont Ferrand, prend les moyens de son renouveau, avec notamment des propositions pour les 30-40 ans comme celle qui a rassemblé 200 jeunes d'Île-de-France pour un week-end à Jambville. « L'une de nos priorités, précise le P. Jean-Pierre Houillon, prêtre du diocèse de Saint-Denis et aumônier national de l'ACI, reste d'inventer comment rejoindre les nouvelles générations qui n'ont souvent aucune connaissance de l'Écriture et de la tradition de l'Église. »
Martine de SAUTO