Le Monde et l'Eglise
regard ad intra et ad extra de l'Eglise
Je continue ma réflexion suite à la lecture de la lettre pastorale de Philippe Barbarin.
Alors que l’on devrait unir l’orientation théologique de Lumen Gentium : le Christ, lumière des nations à celle de Gaudium et spes : l’Église dans le monde de ce temps, il se trouve bien souvent qu’on les oppose.
J’ai recherché les critères susceptibles d’indiquer le choix d’une théologie plutôt que d’une autre. Et, pour cela j’ai relu les notes qui indiquent les sources de la réflexion.
Sur les 155 notes, il y a beaucoup de références aux textes ecclésiaux : papes, évêques, conciles, prêtres, religieux et relativement peu sur des auteurs contemporains de la société civile : philosophes, sociologues, économistes… Je suis donc en manque de repère pour déterminer le profil d’une pensée.
Citons quand même les quelques noms glanés ici ou là.
Gabriel Rosset, fondateur à Lyon du foyer Notre-Dame des Sans Abris est abondamment cité.
Jean Philippe Revel, Théologiens dominicains de l’école de Toulouse, Fribourg et du séminaire d’Aix-en-Provence, ne cite jamais les ouvrages des années 2000 (Paul de Clerck, Henri Bourgeois) mais ceux des années 60.
Philippe Barbarin semble donné sa prédilection aux groupes de réflexion que ne sont pas idéologiquement marqués. À propos de l’écologie, je lis, page 82 : « De nombreux groupes de réflexion et de prière se constituent, en particulier chez les jeunes, pour vivre, loin des enjeux idéologiques de cette question, un véritable engagement écologique chrétien ». Et de citer Jean Bastaire puis Damien Gangloff, fondateur de l’association CORE. À mon avis, ces deux personnes ne sont pas les plus représentatives de la réflexion sur l’environnement, même en milieu chrétien. Est-ce que ceux qui ne sont pas cités –je pense au groupe « chrétiens et pic de Pétrole » qui a tenu en janvier 2009 son premier colloque à Lyon en présence de Philippe Barbarin- seraient noyés dans l’idéologie ? Dans ce cas ne seraient pas idéologisés ceux qui soutiennent le capitalisme libéral ou ne s’y opposent pas et seraient idéologiques ceux qui l’interrogent radicalement. Jean Bastaire développe des idées qui tiennent la route, certes, mais ne va pas au fond du problème alors que le poétique devrait s’engager dans le politique. Le C.OR.E (Christian ORganization for Ecology) indique sur son site que les « dernières nouvelles » datent de septembre 2009. Je ne vois pas en cette association un lieu de recherche profonde et durable. J’espère me tromper et que leurs engagements ne soient pas que pour la protection de l’environnement « vert », l’écologie des espaces et des oiseaux (en Sibérie).
Pour rester dans le domaine de l’écologie et des questions politiques soulevées, je passe de suite aux paragraphes où l’on parle d’économie.
Sont cités dans ces pages
Benoît Laplaize, capitalisme intégral
Henri Hude, croissance et liberté, éthique et politique
Muhammed Yunus, vers un nouveau capitalisme
L’économie de communion (Focolari)
Iginio Giordano, la rivolta morale ; Tommaso Sorgi...
Une promenade sur internet donne idée de l’orientation de ces auteurs.