Lettre d'octobre de Robert
R. BEAUVERY, 18, rue Sœur Bouvier, 69005 LYON
Octobre 2010
Aux frères et sœurs,
amis et membres de communautés religieuses
Ainsi qu’aux internautes inconnus
Vous acceptez, depuis bientôt deux ans, d’intercéder auprès de Dieu
Afin que je porte l’épreuve du cancer humblement, évangéliquement
Un grand merci !
Vos messages, écrits ou téléphonés me sont bienfaisants
EVOLUTIONS :
Lors des précédentes hospitalisations ; en 97, 2004, 2008-2009, je possédai encore un fond de santé somatique qui me permettait une certaine aisance psychique, intellectuelle, spirituelle qu’actuellement je ne possède plus, du moins au même niveau, pour vivre la nouvelle hospitalisation et seule la force venue d’en-Haut, théologale, peut y suppléer. C’est l’intention que je confie à votre prière fraternelle ainsi que ma préparation à le recevoir fructueusement : un travail de conversion est nécessaire et, en particulier, celle qui incite à être présent à l’instant présent sans retour en arrière et, surtout, sans impatience.
L’EDUCATION SUR LE TAS :
Dans une des multiples salles d’attente du Centre anti-cancéreux Léon Bérard, nous sommes trois, assis autour d’une table ronde, encombrée de journaux et magazines : une patiente, accompagnée d’un homme ; deux séniors, elle plus jeune que lui ; bien vêtus, classiques, dont la conversation relève d’un certain milieu culturel…. L’homme, le compagnon ou l’époux ? – qui essaie de s’occuper à faire des mots croisés – lui prend délicatement la main et la met dans la sienne ; elle en exprime l’accueil par un vrai sourire. Certes ! elle est bien présente, ici et maintenant, physiquement… cependant, n’est-elle pas aussi présente ailleurs, dans un autre lieu par l’imagination et dans un autre temps, par anticipation ? De fait, elle manifeste des signes physiques qui le laisseraient à penser, comme une incessante mobilité corporelle : du bassin, des bras, des mains, de la tête, des yeux qui se fixent souvent sur la porte de cabinet du docteur, comme en attente, impatiente, de son ouverture et qu’arrive enfin son tour d’y entrer.
Une telle impatience prive la patiente d’être totalement, simplement, de corps, de cœur et d’esprit, présente à l’espace occupé et aux personnes qui l’entourent. L’instant présent, original et unique, le seul qui puisse être en relation avec l’Eternité n’est pas suffisamment investi.
CONCLUSION :
Pris sur le vif, le comportement d’une patiente m’aide à prendre acte de mes propres impatiences et de leurs néfastes conséquences. Il entre dans mon éducation sur le vif. Aidez-moi à être patient, présent à l’instant présent, à recevoir la force d’En-Haut.
Bien fraternellement
Robert Beauvery