Libéralisme économique et libéralisme moral ne veulent connaître de la vie que ses dérisoires pics de jouissance
Un ami me communique un article publié sur liberté politique à propos du libéralisme qui semble ne pas être dans la ligne éditoriale du site. En témoigne un commentaire : « Ah non ! Pas vous ! Il est étonnant de vous voir publier un article aussi ignorant des théories libérales que des résultats obtenus dans les pays libéraux et dans les pays qui ne le sont pas. »
Je reçois cet article avec ce commentaire : « Très intéressant même si je ne suis pas d'accord avec certains passages. »
Je vous invite à le lire.
Benoît XVI, lit-on en introduction, invite à quitter la civilisation de l'avoir pour entrer dans celle de l'être… Nous sommes appelés à un travail de refondation dans notre vie personnelle, sociale et politique, notamment en dégageant et promouvant les vertus propres à cette nouvelle civilisation, comme celles de l'amitié ou de la sobriété.
Se laisser enseigner, sans crainte, par d'autres cultures.
L’ « avoir ne compte pas, l’être seul compte ! ».
Voici quelques extraits :
Nous dévorons notre environnement, qu’il soit matériel, naturel ou social, et notre gloutonnerie nous conduit à tout ignorer des biens dont nous usons, des personnes que nous rencontrons. Dans l’univers libéral-libertaire, les richesses du monde n’ont plus qu’une valeur transitoire, quand elles en ont encore une. Ainsi, les montagnes de nos déchets et de nos rejets atmosphériques, notre insatiable besoin d'énergie et de ressources tirées du sol et dont nous privons à jamais les cent générations qui prendront notre suite traduisent la disparition de tout scrupule et l'émergence d'une "culture" de rapine.
C’est que le libéralisme par peur du manque est un obscurantisme : non seulement il ne prend pas le temps de la connaissance désintéressée, mais il a théorisé son interdit. Ainsi, si les Lumières nous ont fermé d’autorité les portes de la métaphysique, le libéralisme lui nous a poussé à la désertion de notre vocation artistique, tolérée uniquement dans sa version commerciale avec le design, et dans sa version marchande sur le marché de l’art où viennent se prostituer peintres et sculpteurs. Il a enfermé nos quêtes mystiques dans les limbes de l'histoire [4] et seuls les produits dérivés de nos religions intéressent nos contemporains. Il nous interdit même d’aimer, en nous programmant à la jouissance immédiate, laquelle nous renvoie aussitôt à nos solitudes insolubles. Il nous interdit enfin de dialoguer entre pensées différentes en prônant le relativisme absolu : chacun reste dramatiquement clos sur sa vérité et son petit monde intérieur. Libéralisme économique comme libéralisme moral ne veulent connaître de la vie que ses dérisoires pics de jouissance, qu’il faut sans cesse stimuler par des artefacts toujours plus violents. Le libéralisme nous ouvre comme seul horizon la liberté du drogué qui ne dure que le temps de la picouse.
Nous sommes appelés aujourd’hui à dépasser toutes nos peurs et à retrouver le chemin de la vie. À expérimenter que nous ne possédons rien, mais que tout est à notre disposition. Pourvu que nous gardions les mains ouvertes, qui laissent couler l’eau bienfaisante et savent procurer la caresse amoureuse. Dessaisissement de soi pour réapprendre à vivre et à aimer. La crise ne nous appelle surtout pas à nous crisper sur ce qui est en train de redevenir poussière.
l’Eucharistie. Le Christ en s’offrant en nourriture nous transforme en Lui sans nous détruire : tout l'inverse du processus d'accaparement qui caractérise notre actuel rapport au monde et aux autres. C'est l’être tout-entier du Fils de Dieu qui est donné. Il nous appelle à être à sa suite nourriture offerte pour le monde, ce que sont de manière visible nos prêtres, ce que chacun est appelé à être par sa vocation sacerdotale de baptisé. Notre relation à la nature, aux autres et à nous-mêmes doit donc partir de la contemplation du mystère eucharistique. Et de fait, l’objection de croissance dont nous nous réclamons aujourd’hui est un mouvement d’élévation-révélation de notre identité, quand la croissance économique et l'obsession productiviste sont une chute-trahison de notre nature.
Anne Josnin pour la Fraternité des chrétiens indignés, le 16 mars 2012
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