Pour une véritable Eglise missionnaire

Publié le par Michel Durand

Partenariat et compagnonnage : de nouveaux modes de « faire Église ». Un analyseur : des pratiques de l’aumônerie hospitalière (23 juin 2010).

AUMONERIE

L’équipe de l’aumônerie de l’hopital et quelques bénévoles
se sont retrouvés autour d’une table
pour partager la galette des rois.

  

 

Il m’est arrivé d’entendre un cadre de l’Église catholique dire que la transmission de la foi ne posait aucun problème. L’évangélisation était irrémédiablement très simple.

En effet, selon lui, il suffit que les parents prient à l’intérieur de la maison familiale. Les tout petits enfants, les enfants voient les parents prier et ils sont ainsi évangélisés. Ils prient à leur tour.

J’aurais bien aimé demander à cet évêque comment allait, selon lui, se réaliser la transmission de la connaissance du Christ (et de la foi) dans une famille où les parents, tout en étant chrétiens, n’ont pas l’habitude de prier. En fait, la situation de la conférence ne permettait pas ce genre de question. Mais je suppose qu’il aurait expliqué qu’il convenait d’inviter les parents à la prière domestique d’une part et liturgique d’autre part. Alors, les enfants, voyant prier les parents, adhéreraient au Christ.

Cette conception pastorale est celle du groupe de prière. Elle est l’invitation à entrer dans une église pour y prier. Il faut inviter, par exemple les jeunes, à venir aux catéchèses qui peuvent se tenir dans de grands groupes et prier. Processions, pèlerinages, rencontres JMJ, catéchèses par l’évêque, nouvelles évangélisations…

C’est dans cette ligne que l’on confiera une église à une communauté de prière pour qu’elle l’anime.

Mais tout ceci n’est pas de l’évangélisation, c’est-à-dire une action apostolique à l’adresse des personnes qui sont hors de l’Église. Tout ceci est de la catéchèse, une explication de l’Évangile adressée a des gens qui sont acquis au Christ. La toute première évangélisation est d’une autre nature.

La vraie mission d’évangélisation

En conclusion, je dirai que l’annonce du Christ aux personnes dont l’Église se trouve éloignée n’est pas possible avec cette pastorale de l’intimité domestique, de l’interne ecclésiale.

En face d’elle, je place la mission, l’envoi en terres (sociologiques) inconnues. Depuis « France, Pays de mission », les réflexions et engagements des chrétiens sont abondants. C’est toute la théologie de l’incarnation développée par les prêtres ouvriers, les militants chrétiens. On dit que cette attitude pastorale n’est plus du tout tendance. Elle ne fait pas recette. Pourtant, à mon avis, elle est bien ce dont le monde et l’Église d’aujourd’hui ont besoin. Face à une théologie descendante, dogmatique (cadre de l’acte pastoral précédent), se place une théologie à partir de la pratique développée notamment par Christophe Théobald dont j’ai quelques fois parlé dans ce blog.

Madame Agathe Brosset, Université catholique d’Angers, en donne un exemple  : Partenariat et compagnonnage : de nouveaux modes de « faire Église ». Un analyseur : des pratiques de l’aumônerie hospitalière (23 juin 2010). Elle souhaite que son « travail puisse réconforter, éclairer, signifier l’expérience ecclésiale et pastorale de communautés insérées dans ces lieux divers où se rencontrent des personnes en souffrance, en errance, en exclusion ; de communautés vivant la précarité de la foi et de l’espérance ; de communautés trouvant leur assise dans la rumination de la Parole de Dieu ».


Publié dans Eglise

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