Une expression évangélique, malgré tout

Publié le par Michel Durand

Voici deux témoignages à la suite du culte culturel donné ce 2010-0006.jpgmercredi 30 juin dans l’église du Bon Pasteur ; église inutilisable tant que la Mairie de Lyon n’aura pas évacué ce qui reste des panneaux installés par l’Ecole des Beaux-Arts et rétablis l’électricité. 

- Sans doute sous les effets de la surprise et de l’étonnement je ne vous ai pas assez dit à vous et aux artistes combien j’ai apprécié le moment que nous avons passé ensemble hier soir. Pouvez-vous leur transmettre mes remerciements pour les instants de grâce et d’allégresse qu’ils nous ont offert en partage en nous révélant dans son dénuement l’hospitalité d’un lieu. 

Encore merci, pour hier et pour demain.

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- J’ai trouvé le spectacle aussi intelligent qu’émouvant : il remet en lumière l’actualité du message évangélique, avec beaucoup de justesse et de délicatesse.

1 - Dans la démarche d’abord : réunir, relier (religio) des artistes et des hommes d’Eglise, qui, parfois, se regardent en chiens de faïence ; aimez-vous les uns les autres, vous aussi ;-)

2 - Dans le déroulement ensuite : les artistes ont occupé l’espace et symboliquement, pourrait-on dire, pris possession des lieux à travers leur création, en explorant les moindres recoins de l’église ; la danseuse se dressant sur l’autel après y avoir reposé son corps inerte provoquera-t-elle une forme de résurrection du site ?

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3 - Sur le fond enfin : ce type de spectacle invite à s’interroger sur un renouvellement des pratiques liturgiques. Il n’est bien sûr pas question de tabula rasa mais à côté de l’existant (qui reste fondamental), pourquoi ne pas tenter de développer, en parallèle, des initiatives de ce genre, qui permettent de rompre un peu avec le « ron-ron » du rituel, et donnent corps aux Textes de manière plus visible, surtout envers ceux qui n’y sont pas a priori sensibles ? J’ai trouvé que la mise en scène rendait beaucoup plus attentif aux mots de Saint Jean, même si cette épître reste pour moi assez mystérieuse dans sa formulation de départ qui dérange par son pessimisme apparent : « n’aimez pas ce monde » (il paraît, m’a dit le p. Durand, que les Allemands ont traduit par « n’aimez pas ce qui est mondain », qui semble plus juste). Je pense qu’il est au contraire nécessaire « d’affronter » le monde ou plutôt, de s’y confronter.

Le spectacle d’hier en était une belle illustration.

 Encore bravo.

 

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