Soutenir l’exilé est un devoir de base. Avec la grève de la faim, la désobéissance civile, arrive l’admiration d’un acte atteignant son but
L’accueil de l’étranger est largement développé dans la Bible.
C’est un thème majeur qui redit souvent que nous sommes tous des migrants. En ce sens, l’accueil du migrant est inscrit dans les droits humains les plus fondamentaux qui puisent leur source dans le Code d’Hamurabi.
Rappelons-nous les Dix commandements qui précisent l’égalité de tous : le jour de repos, tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville.
Quand les États ne respectent pas cette dignité fondamentale de l’être humain, quand il ne voit pas dans un enfant, un mineur étranger non accompagné, un enfant qui mérite protection quelque soit son origine, sa religion, son orientation politique ou sociale, il est bon de se rappeler que des personnes s’engagent corps et âme pour que soient respectés les droits élémentaires des personnes en situation de détresse.
Je regarde autour de moi et je vois :
- des gens comme Cédric Hérrou
À son propos « La Cour de cassation a retenu ce "principe de fraternité" et annulé en décembre 2018 sa condamnation, renvoyant l'affaire devant la cour d'appel de Lyon, qui l'a relaxé mercredi. "C'est le triomphe de la raison et du droit", s'est félicité Me Sabrina Goldman, l'une des conseils du prévenu. "Pourquoi s'acharner sur quelqu'un qui n'a fait qu'aider ? Comment considérer ce qu'il a fait autrement qu'une action humanitaire ?" » Voir ici
- desdes gens comme Véronique de Marconnay et Eric Durupt qui remercie tous ceux que s’engagent pour que l’accueil des exilés s’améliore : « sans vous on ne serait pas là aujourd’hui, sans vous Madama n’aurait pas été libéré ». Voir ici. Et ici.
- des gens comme Patricia Hyvernat et Henry-Pierre Hyverant, son mari qui ont fait le maximum pour soutenir Yaya. Voir ici.
- des gens qui s’engagent dans des grèves de la faim et interrogent dans leur corps les pouvoirs publics.
L’action des associations de soutien aux migrants est importante ; celles-ci connaissent les lois et agissent là où il importe d’agir. Je pense à RESF, très présente sur le terrain
Et l’action des personnes, des individus est aussi déterminante. Je pense à celles et ceux qui accueillent dans leur appartement. Ils accompagnent au quotidien les demandeurs d’asile en Europe. Cela peut durer plusieurs années. Ces accueillants mettent en œuvre l’application des droits humains fondamentaux, quel que soit le regard de voisins pas toujours bienveillants.
Et alors je pense à la tenue des cercles de silence. Ils montrent à tous les citoyens et aux élus le devoir de respecter le droit humain de l’accueil de tout exilé. Quand l’État est en défaut, le particulier assume le devoir et agit sur les gouvernants pour que change leur politique.
À l’issue du dernier cercle de silence à Lyon, j’écrirai : Au cercle de silence de ce mois, nous avons distribué moins de 200 papiers, environ 180. Beaucoup de refus du tract. Des gens qui passent sans même regarder. Des gens qui semblent signifier d’un geste qu’ils ne sont pas concernés. Certains disent : « ils n’ont qu’à rester chez eux ". Avec votre action, vous êtes dans l’erreur. En accueillant, vous créer un appel d’air . Les migrants que vous accueillez vivent sans rien faire avec notre argent. Qu’ils retournent dans leur pays. Mais j’ai aussi entendu : Merci pour votre courage. Merci pour eux. Ce cercle a au mois le mérite de montrer à tous le problème du non-accueil des étrangers. Il sensibilise l’opinion. Et comme d’habitude, des photos ont été prises avec des téléphones.
Quand les médias parlent des actions des citoyens conscients de missions dans le respect des droits humains fondamentaux, lutte contre l’individualisme ambiant, cela est un plus évident. Voir le témoignage d’Aix-en-Provence.