Les gens du village trouvent que Jésus se compromet trop. Ils ne veulent pas avoir de problèmes parce que l’un d’eux attirent des foules

Publié le par Michel Durand

Jésus guérissant les malades de Rembrandt Van Rijn (1606-1669)

Jésus guérissant les malades de Rembrandt Van Rijn (1606-1669)

« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance » (Gn 3, 9-15)

Près du Seigneur, est l’amour ; près de lui, abonde le rachat. (129, 7bc)

« Nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons » (2 Co 4, 13 – 5, 1)

« C’en est fini de Satan » (Mc 3, 20-35)

 

"Le prince de ce monde va être jeté dehors. C’en est fini de Satan". (Mc 3, 20ss)

Je dirai que c’est bien ce que nous souhaitons tous. Nous voulons la disparition de toutes formes de mal. Que de maux, de calamités autour de nous ! Que de violence ! Je prends au hasard une information du Midi-Libre : Un adolescent de 15 ans a été retrouvé mort dans les toilettes de son lycée. L’enquête montre qu’il était suivi par le service de la vie scolaire à propos de « son mal-être ». Il aurait été sujet de plusieurs moqueries de certains élèves et s’était plaint de harcèlement à la direction du lycée, rapportent plusieurs élèves. Nous lisons aussi ce genre de fait divers : règlement de compte à armes blanches dans un quartier à cause du trafique de le drogue. Et il y a les guerres toujours meurtrières.

Que faire ?

Nous avons ce dimanche 9 juin les élections au Parlement européen.

À Scy-Chazelles (en Lorraine), lieu de vie et de sépulture de Robert Schuman, le 8 avril 2024, des évêques ont souligné le devoir de choisir la personne en pensant à la solidarité. Ils concluent leur déclaration avec ces mots : « L’humanisme européen est un humanisme basé sur le respect de la personne et sur la solidarité. La personne, avec sa spécificité et ses projets, est au centre de l’Union européenne, qu’il s’agisse de l’enfant, du jeune, de l’adulte, de la personne âgée, du bien-portant ou du malade, de l’autochtone ou de l’étranger, de l’homme ou de la femme. Pour réaliser le respect de la personne, la solidarité est indispensable. Elle permet de soutenir et de relancer ceux qui sont dans la pauvreté, dans la maladie, dans la déprime, dans la marginalisation. La solidarité implique la sécurité sociale afin de soutenir la famille et de permettre son bien-être, de veiller à l’éducation, de payer les personnes au chômage ou dépendant de l’assistance publique, de soigner celles malades et celles handicapées. La justice, l’écologie intégrale  et la législation sociale sont le socle de l’humanisme européen.

La créativité, la spiritualité, la fraternité et, pour nous chrétiens, l’esprit évangélique donnent à notre Europe ce souffle nouveau dont elle a besoin. Puissions-nous, au moment de déposer nos bulletins dans l’urne, être conscients que nous votons pour un projet d’espérance ».

J’ai conscience que cette citation est trop longue dans le cadre d’une homélie. Je la donne  en invitant à lire l’ensemble de la déclaration. Le lien est ici.

Revenons à Capharnaüm et lisons, relisons l’évangile de Marc (3, 20-35) en pensant à notre devoir de citoyen électeur.

"Jésus revint à la maison"

Je le vois fatigué, inquiet de ce qui se passe dans le monde, de ce qu’il perçoit de l’attente des foules. Jésus est le Fils de l’Homme, venu pour sauver tout le monde. Il affirme son autorité jusqu’à contester les interdits religieux, par exemple, l’interdiction de travailler le sabbat. Il touche ainsi à l’autorité divine. Oui, il est l’autorité de Dieu comme le montre les guérisons.

"Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour que la foule ne l’écrase pas. Car il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. Et lorsque les esprits impurs le voyaient, ils se jetaient à ses pieds et criaient : « Toi, tu es le Fils de Dieu ! " (3, 10).

Les notables religieux et politiques de Jérusalem sont troublés par les paroles de cet influenceur Jésus. Alors, ils descendent de Jérusalem à Capharnaüm pour diaboliser le petit campagnard nazaréen. « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jn 1,16). Non ! Donc :

"Il est possédé par Béelzéboul."

Ce chef des démons était une divinité païenne adorée par les Philistins. Le nom signifie « seigneur des mouches ». Les juifs l’ont changé pour devenir « seigneur du fumier ».

Même les gens de son village commence à trouver que Jésus se compromet un peu trop. Les voisins ne veulent pas avoir de problèmes parce que l’un des leurs est suivi de plus en plus par des foules. (Voir A. Sansfaçon  et aussi ici.

 

On n’aime pas les fauteurs de troublequi disent trop nettement la vérité et invitent à changer de mode de vie, une nécessité en situation de crise. Alors, on va dire : il a perdu la tête !

Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »

Non, Jésus n’est pas devenu fou. Celles et ceux qui le suivent n’ont pas perdu la tête. Ils ont tout simplement compris que pour être dans la ligne de Dieu, il importe de voir en l’autre un frère, une sœur, un humain à soutenir. Et je repense aux élections européennes.

Jésus dit :

"Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère."

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