Plus on est riche ou qualifié, plus on migre légalement, plus on est pauvre et surtout sans relations, plus la migration devient illégale
cercle de silence de Lyon, place des Terreaux, 9 mai 2018
Avec ces photos, je reprends l’existence des cercles de silence, dont celui tenu mercredi dernier à Lyon. Plus d'info ici.
Déjà 10 ans ! indique la vidéo ci-dessous.
Et qui peut dire que nos manifestations silencieuses arrivent à modifier le comportement des gouvernements ?
Au sujet de l’accueil des migrants, Michel Jouard* écrit parlant de la solidarité : « Je suis convaincu que la majorité des Européens demeurent intelligents, tolérants, accueillants et solidaires, en particulier la plupart des jeunes. De nombreux signes le montrent. L’apparente hégémonie médiatique des partis populistes et xénophobes ne doit pas brouiller notre vision. Malheureusement, la majorité des dirigeants politiques, par manque de clairvoyance et de courage, ne déterminent leur action qu’en fonction de ce signal ».
Si un solide noyau de personnes reste debout en silence durant une heure, d’autres répondant à notre appel, se tiennent 5, 10 min, 20 min en cercle manifestant de la sorte l’appel à la conscience qu’à travers la France nous lançons.
Depuis environ deux ans, des jeunes se rejoignent le cercle. Certains tenant leur vélo en main. Ce mercredi, une mère avec 3 enfants de moins de 11 ans a tenu comme un atelier pour bien comprendre le sens de ce silence. Ils sont restés au moins 20 min.
En additionnant tous ces divers modes de participation, je peux dire que nous avons été une soixantaine à crier la nécessité de mieux accueillir tous migrants.
« La tâche des citoyens éclairés et solidaires est d’œuvrer à faire évoluer ces mentalités et à impulser des changements de politique, sans avoir peur de ramer à contre-courant. Il est absolument nécessaire d’établir des relations de confiance, d’égalité et de coopération avec les pays et les peuples du Moyen-Orient ainsi que ceux de l’Afrique, afin de favoriser l’émergence d’un monde plus juste, plus solidaire et plus pacifique » écrit Michel Jouard.
* Michel Jouard, De la domination coloniale au rejet des migrants, L’Harmattan, novembre 2017
Catherine Wihtol de Wenden, Pour accompagner les migrations en Méditerranée :
« Un régime tendant vers la liberté de circulation pourrait faire de la Méditerranée un laboratoire de mobilité à l’intérieur de l’espace méditerranéen. Les migrants deviendraient ainsi les acteurs de la régulation des migrations, par leurs décisions de partir ou rester avec la possibilité de circuler et de s’installer dans la mobilité comme mode de vie. Les instruments en sont l’assouplissement du régime des visas à des catégories de bénéficiaires plus nombreuses, la délivrance de visas à entrées multiples, la facilitation de création d’entreprises sur les deux rives et de l’accès à la double nationalité, aux titres de séjours pluriannuels, la suppression des murs et des camps, des programmes d’échanges accrus d’étudiants euro-méditerranéens avec accession au marché du travail au sortir de leurs études, le développement du tourisme sud-nord et nord-sud sur l’ensemble de la région. Il s’agit de démocratiser la mobilité au sud alors qu’aujourd’hui, plus on est riche ou qualifié, plus on migre légalement, plus on est pauvre et surtout sans relations, plus la migration se fait dans l’illégalité. »