Le dimanche est une occasion de repos, de loisirs, de créativité, de rencontres, de tout ce qui échappe à la production, à la consommation

Publié le par Michel Durand

Aux îles Marshall, la surface se situe à peine 1 mètre au-dessus du niveau de l'eau ce qui les rend vulnérables face aux marées de plus en plus importantes qui menacent d'engloutir l'archipel.

Aux îles Marshall, la surface se situe à peine 1 mètre au-dessus du niveau de l'eau ce qui les rend vulnérables face aux marées de plus en plus importantes qui menacent d'engloutir l'archipel.

 

Temps de repos pour tous ! Solidarité humaine oblige.

source de la photo

En quête du Royaume !

Je continue ma méditation d’hier et je note que les demandes liturgiques pour atteindre cet état de béatitudes éternelles sont multiples. Encore ce matin à l’office de laudes :

Dieu qui nous as fait parvenir au début de ce jour, sauve-nous aujourd’hui par ta puissance : que nos cœurs ne s’abandonnent pas au péché, mais que, par nos pensées, nos paroles et nos actes, nous cherchions la justice du Royaume.

La justice, la vérité du Royaume, c’est l’adéquation de la pensée humaine à celle de Dieu telle que nous la percevons par le Christ Jésus.

Amour, fraternité, solidarité. Qu’as-tu fait de ton frère ? Autant lire tout Matthieu 25 :

- le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces…

- C’est comme un  homme qui partait en voyage…

- Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche...

Pour qu’il y ait dans notre monde un vrai partage, il convient de savoir mettre des limites à nos désirs d’avoir, de consommation et en conséquence de production.

Dominique Méda, après de nombreux autres auteurs, l’exprime très clairement dans son récent ouvrage : La mystique de la croissance, comment s’en libérer, Flammarion, champ actuel, 2014. Voir ci-dessous sa conférence donnée à l’école normale supérieure de Rennes.

L’hebdomadaire La Vie, dans son numéro du 23 au 29 octobre 2014, aborde largement la question du vouloir plus, en favorisant, par exemple, le travail du dimanche. Ainsi, pour le philosophe des religions Frédéric Rognon, la dérégulation du travail dominical a quelque chose à voir avec le refus des limites et le fantasme de toute-puissance. Je le cite : « Vouloir étendre les possibilités de travail est une tendance à la démesure. Les philosophes grecs appelaient déjà ça l'hubris, le refus des limites, des régulations. Pour favoriser le vivre ensemble, il est important d'avoir un minimum de cadres communs, même dans une société laïque, avec un temps pour travailler et un temps pour se reposer. Les projets qui vont dans le sens d'une dérégulation du travail dominical constituent une régression majeure, sur tous les niveaux, éthique, anthropologique, philosophique, théologique. C'est une fuite en avant, qui conforte la tendance de l'homme à vouloir toujours plus, et à faire fi de ses propres limites. L'homme se divinise lui-même ».

Et encore : « Nous sommes des êtres de rythmes, biologiques, mais aussi anthropologiques. La structuration collective des sociétés a toujours consacré l'alternance de travail et de repos. Dans toutes les sociétés humaines, le temps de repos est un invariant. Outre le culte, pour les chrétiens, le dimanche est une occasion de repos, de loisirs, de créativité, de rencontres, bref, de tout ce qui échappe à la production, à la consommation. Notre époque est la seule qui ait à ce point idolâtré le travail, jusqu'à travailler le dimanche ».

Je me retrouve pleinement dans cette pensée. N’est-ce pas ce que déjà j’écrivais, il y a plus de 10 ans ?. Voir sur ce blog ICI   et     ICI   et    encore ICI …..

Je feuillette encore le numéro de La Vie de cette semaine et je lis ceci :

« LA VIE. La révolution numérique est souvent perçue comme une solution à la crise économique. Vous critiquez vigoureusement cette idée. Pourquoi ?

EVGENY MOROZOV : Le constat est le même aux États-Unis et en Europe, où les technologies sont perçues comme une façon de développer l'économie, voire comme la solution à la crise. On a épuisé toutes les options et la solution serait de louer son appartement sur la plate-forme Airbnb ou bien d'être chauffeur chez Uber. Les gens croient que c'est une façon de s'en sortir, mais c'est une illusion. Ils pensent résoudre leurs problèmes financiers, mais cela induit des effets pervers, comme lorsque vous injectez trop de crédit dans une économie. Ce « solutionnisme » technologique a pour objectif de dissimuler la véritable crise. Dans la Silicon Valley règne une grande précarité. Les gens cumulent plusieurs emplois sans pouvoir se défendre, car les syndicats disparaissent.

LA VIE : Vous êtes sévère è l'égard des gouvernements qui, selon vous, laissent faire. Mais ont-ils les moyens de réagir?

E.M. Les chefs d'État célèbrent l'innovation et se rendent en délégation dans la Silicon Valley pour y donner des conférences TED (Technology, Entertainment, Design, ndlr) et serrer la main des chefs d'entreprise. Le problème, c'est qu'ils laissent la Silicon Valley diriger notre vie quotidienne, et qu'on peut se demander ce que gouverneront bientôt les chefs d'État. Imaginez le pouvoir de Google et de Facebook dans dix ans. Rien dans ce que j'ai vu des gouvernements américains et européens ne laisse penser qu'ils sauront jouer leur rôle et faire face à ces géants. Préserver le rôle de l'État nécessite des décisions. L'enjeu, c'est de récupérer la souveraineté sur les outils et les données.

Nécessaire retournement

Sobriété, simplicité ! Il nous faut « rompre, écrit Dominique Méda, avec une partie des croyances qui sont devenues nôtres avec l’avènement de la modernité : le caractère intrinsèquement bon de la maximisation de la production, le progrès confondus avec l’augmentation des quantités, de l’efficacité et de la puissance ; la passion du luxe et de l’enrichissement personnel ; la satisfaction individuelle érigée en critère principal d’évaluation. »

 

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