J’espère un changement important qui place dans l’écologie radicale à tendance politique
Carte du monde composée avec les images prises par Suomi NPP, le satellite de la NASA, en avril et en octobre, et diffusée le 5 décembre. (AFP PHOTO / NASA Earth Observatory/NOAA NGDC)
J’avoue ne pas savoir répondre et cela handicape largement le chemin à prendre dans mon espérance d’un demain plus juste. Je ne dis pas meilleur ou heureux, mais seulement juste, vrai, aimant, fraternel.
Certes, j’espère un changement conséquent qui place dans l’écologie radicale à tendance politique. Pour que le monde de demain vive, il ne suffit pas de peindre en vert nos anciens modes de vie consuméristes, mais modifier profondément ceux-ci en atteignant la racine des problèmes qui engendrent les dysfonctionnements depuis le non-accueil des migrants en attente d’une vie digne jusqu’à la surveillance des pratiques industrielles causes des troubles climatiques. Un lien systémique associe les personnes contraintes à quitter leur terre natale, avec le risque de mourir en Méditerranée, au gaz à effets de serre.
Une révolution est en effet nécessaire pour que, dans les pays où la circulation des marchandises devient une loi évidente de l’économie, soit reconnue la libre circulation de toutes personnes et pas seulement des ressortissants “industrialisés”. On n’atteindra pas cet horizon avec les actuels modes de gouvernance orientés par la croyance en un progrès technique et économique sans limites. La croissance du PIB est un absolu. Un dieu. Mammon. À cette illusion nous objectons en plaçant en première ligne la croissance humaine liant le matériel (indispensable pour une sortie de la misère) au spirituel, la fleur de l’Homme. Celle-ci est solidarité, fraternité.
Quand un État expulse d’un terrain, d’une place, d’un squat des familles qui y avaient organisé leur abri, il est dit qu’il n’y a pas de logements pour tous. Mensonge. La politique partisane afin de protéger l’illusoire croissance préfère détruire au lieu d’assainir les lieux de vie éjectant les personnes sur le trottoir.
Quand les expulsions d’immeubles s’exécutent en absence de proposition de relogement, pourquoi, ne pas agir dans le sens du Droit au logement opposable ?
Alors que je vois des familles dans la rue avec des enfants en bas-âges et des jeunes scolarisés, alors que je parle avec eux, admirant leur désir de vivre en France en qui ils voient, malgré tout, un pays de liberté, mon espérance imagine l’intelligence simplement humaine des pouvoirs publics apte à ouvrir les locaux vides : écoles, casernes, logements d’enseignants de l’enseignement public, immeubles privés ou non… vides depuis de longues années et, de ce fait réquisitionnables.
Non ! Ces “clandestins” n’ont pas droit à vivre en Europe, dans des États qui ne font qu’appliquer la loi. En France, le préfet indique qu’il n’a rien d’autre à faire que de veiller à l’application de la loi, car si ce n’était pas ainsi, ce serait le chaos ; or le chaos n’est jamais acceptable. Certes, mais la Loi dont on parle à la préfecture n’est pas celle du Droit universel respectant l’Homme. C’est la relative loi de la politique gouvernementale d’un État dont on constate les incohérences européennes.
Dans cette ligne, voilà ce que l’on observe aujourd’hui : non prise en compte des situations de maladies ; non-écoute des attentes d’enfants scolarisés, bien intégrés dans leur école ; non-attention du danger rencontré dans le retour au pays d’origine ; non-regard systématique de la dimension humaine de chaque personne ; non prise en compte des besoins élémentaires de personnes jetées à la rue par les forces de l’ordre… Tout cela ne peut qu’interroger notre conscience et nous solliciter à ne pas suivre des directives qui s’opposent aux droits humains fondamentaux. Révolution ou évolution ? En tout cas, désobéissance civile.