Les artistes en attente d’un lieu pérenne qui concrétise à Lyon le dialogue de l’Église avec les arts contemporains pour plus de spirituel
Claire Crespy-Cuerq, Demain, détail, bas relief de terre cuite, BASA 2015 Lyon Saint-Polycarpe - Photo Hugues Delescluse - tekoaphoto
Les membres de l’Association Confluences-Polycarpe font don à l’Église de plus de vingt ans de dialogue avec des plasticiens désireux de montrer dans un lieu sacré le fruit de leurs travaux. Ils offrent la biennale d’art sacré actuel en route vers sa 11e exposition pour 2017.
Attaché à ce don, fut exprimé d’année en année, le désir qu’un lieu marqué de transcendance soit durablement mis à la disposition des créations artistiques de tout genre. Il s’agissait, concrètement, de pérenniser à Saint-Polycarpe la biennale : conférences, concerts, expositions et de faire de cet « outil patrimonial » un lieu référentiel de l’ouverture de l’Église au mode artistique.
Tel n’est plus le cas, faute d’engagement de l’Église en cette politique missionnaire.
Depuis septembre 2014, il est évident que l’ouverture sur le monde artistique n’est pas reçue par la nouvelle personne chargée de la pastorale paroissiale. La communauté ne porte plus le dialogue avec les artistes qui fréquentent l’espace culturel Confluences-Polycarpe. En conséquence, la BASA 2017, ne pourra avoir lieu en cette Maison-Eglise et les espaces vides depuis des décennies risquent de retrouver leur vacuité.
Début décembre 2015, sentant arrivée cette situation j’ai écrit mes méditations que, en toute vérité, je livre maintenant.
1 -
Appelons-la biennale d’art sacré actuel, l’œuvre de Confluences.
Unanimement, il est affirmé que celle-ci doit se maintenir. Elle le peut à condition que lui soit accordé durablement
- un bâtiment-église muni de grands espaces correctement équipés et éclairés dont l’architecture, propice à l’élan transcendant, ajoute une dimension spirituelle aux œuvres exposées,
- un suivi d’agents pastoraux de l’Eglise afin que, dans le dialogue avec les artistes créateurs et les visiteurs, le cap soit maintenu : art sacré contemporain (actuel).
Le seul sujet religieux n’engendre pas obligatoirement le spirituel ou le sacré impulsant l’humain vers une transcendance, non pour une évangélisation revêtue de prosélytisme, mais pour le dévoilement de l’annonce du Sauveur qui agit dans le monde, dans l’Esprit, avec le Père.
2-
L’évêque de Lyon, Philippe Barbarin, a présidé les rencontres d’artistes et de visiteurs qui se sont concrétisées par diverses expositions, dont les biennales d’art sacré actuel.
L’association Les amis de confluences a régulièrement suivi l’évolution de l’engagement de ses membres dans la préparation, la mise en place et le prolongement des évènements. Elle a fourni les moyens financiers, techniques, logistiques, humains et spirituels des opérations. Œuvrant au service de l’Église à Lyon dans sa mission d’annonce de l’Évangile en ce secteur artistique, Confluences n’a pu agir que grâce à l’apport par le diocèse d’un bâtiment-église, édifice historique de qualité qui offre aux œuvres créées un écrin valorisant, les imprégnant de transcendance, de sacré et de sens spirituels. Le dialogue, tant avec les plasticiens qu’avec les visiteurs se laissant émouvoir par les œuvres créées passe par une juste mise en valeur des peintures, sculptures, installations offertes à la vue du public. L’éclairement de chaque pièce doit être, cas par cas, judicieusement agencé. Aucune exposition n’est possible en dehors de cet idéal.
- À ce jour, Confluences, ayant connu plusieurs lieux d’exposition depuis 1988, remet à l’Eglise son acquis, ses contacts, son savoir-faire.
Nous savons que les artistes sont en attente de tel lieu d’exposition et de dialogue avec l’Église. Ils souhaitent support et accompagnement. C’est pour cela que nous espérons que les biennales d’art sacré actuel par le biais des services ecclésiaux perdureront et que les membres de Confluences sauront s’adapter aux nouvelles situations.
Textes communiqués au président de Confluences le 8 décembre 2015
- Dans le passé proche, la biennale devant quitter l’église de la Sainte-Famille, ville de Villeurbanne, et l’Espace Saint-Jean dans la cinquième lyonnais, j’ai considéré comme providentielle ma nomination de curé à la paroisse Saint-Polycarpe, quartier à haute densité culturelle. Découvrant ces immenses salles inoccupées, j’ai immédiatement perçu la chance que cela représentait pour les artistes et les visiteurs amateurs d’art spirituel.
- Aujourd’hui, nous pouvons espérer que la bienveillante Providence agisse de même en ce début d’année 2016 et qu’un lieu adéquat sera proposé afin de rendre visible durablement l’ouverture de l’Eglise à cette dimension culturelle de l’humanité.