Qui est Dieu ? Croyons simplement, mais avec force, que Dieu est et qu'il sera tel qu'il a été, car Dieu est immuable en amour et sagesse

Publié le par Michel Durand

Dans l'image de Dieu Trinité, ne pas oublié le crucifié.

Dans l'image de Dieu Trinité, ne pas oublié le crucifié.

 

Voici ma méditation de ce jour destinée à la prière eucharistique dominicale. Une reprise d'homélies nouvellement adaptées aux réalités actuelles.

La Sagesse a été conçue avant l’apparition de la terre (Pr 8, 22-31)
Psaume 8 : « Qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui ? »
« L'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit. » (Rm 5, 1 à 5)
« Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)

La tradition ecclésiale a prolongé la célébration de la Pentecôte par des méditations théologiques susceptibles de nous aider à pénétrer le mystère de Dieu. Mystère ? Un quelque chose d’incompréhensible à la raison humaine, mais qui peut nous être révélé dans un acte de foi soutenu par l’intelligence.

Cela a donné le dimanche de la Sainte Trinité, aujourd’hui 22 mai il y aura le dimanche du Très Saint Sacrement. Puis celui du Sacré Cœur de Jésus.

Qui peut scruter les profondeurs de Dieu ? Comment sonder l’immensité divine ? Que dire de la vie éternelle ? De la résurrection des corps ? De la présence de l’Esprit Saint dans la vie d’un enfant à l’occasion d’un baptême, aujourd’hui celui de Léa après l’eucharistie ? Que signifie célébrer l’unicité d’un unique Dieu en trois personnes : Père, Fils et Saint-Esprit ? Des personnes qui sont égales, différentes et de même nature. Comment traiter toutes ces questions sans ignorer notre quotidien, surtout en ces semaines où de graves questions de société de posent à nous alors que nous demeurons incapable d’y répondre : migration, travail, énergies renouvelables, nucléaires, etc.

Vers le 11e siècle, la fête de la Trinité était déjà répandue dans les diverses communautés chrétiennes. Mais ce n’est qu’en 1334 qu’elle fut officiellement célébrée dans toute l’Église.

La Fête du Saint-Sacrement fut également instituée au Moyen-Age et les processions de la Fête-Dieu apparaissent à la fin du XIIIe siècle. Désormais inconnu dans nos quartiers. Nous gardons peut-être le vague souvenir d’un prêtre qui portait l’Eucharistie au milieu de rues pavoisées et tapissées de pétales de roses par les enfants.

Pour répondre à ce vaste questionnement : théologique, traditionnel, sociétal –mais sommes-nous encore en chrétienté pour pouvoir imposer à l’État nos lois ?- je m’inspire largement d’une instruction de Saint Colomban sur la foi (Office des lectures, jeudi 7ème semaine).

Il écrit « Dieu est partout, tout entier, immense. Partout il est proche, selon le témoignage qu'il donne de lui-même : je suis, dit-il, un Dieu proche, et non un Dieu lointain. Le Dieu que nous cherchons ne demeure donc pas loin de nous : nous l'avons parmi nous si nous en sommes dignes. Il habite en nous comme l'âme dans le corps, si du moins nous sommes pour lui des membres sains que le péché n'a pas tués. À cette condition, il habite vraiment en nous, lui qui a dit : J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux. S'il nous fait la grâce d'habiter en nous, nous sommes véritablement vivifiés par lui, comme ses membres vivants. En lui, dit l'Apôtre, nous avons la vie, le mouvement et l'être.

Mais qui pourra suivre le Très-Haut jusqu'en son être inexprimable et incompréhensible ? Qui scrutera les profondeurs de Dieu ? Qui risquera de traiter de l'origine éternelle de l'univers ? Qui se glorifiera de connaître le Dieu infini qui emplit tout et enveloppe tout, pénètre tout et dépasse tout, embrasse tout et se dérobe à tout, lui que personne n'a jamais vu, tel qu'il est ? Que nul n'ait donc la présomption de sonder l'impénétrable profondeur de Dieu, le quoi, le comment, le pourquoi de son être. Cela ne peut n’être ni exprimé, ni scruté, ni pénétré ».

À chacun d’entre nous (et à moi-même) je redis à la suite de Colomban : « Croyons simplement, mais avec force, que Dieu est et qu'il sera tel qu'il a été, car Dieu est immuable. Qui donc est Dieu ? Père, Fils et Esprit Saint, Dieu est un. Ne demandons rien de plus au sujet de Dieu… Si quelqu'un veut comprendre ce qu'il doit croire, qu'il ne s'imagine pas pouvoir le faire davantage par des raisonnements que par la foi ; car la sagesse divine ainsi recherchée se retirera plus loin encore ».

Alors que nous sommes écrasés par tant de situations (voir revue de presse 1  &  2) poussant à la révolte -je pense aux absences de justes débats dans une société qui se déclare démocratique-, «  recherchons donc la suprême connaissance non en discutant, mais en menant une vie parfaite, non par la langue, mais par la foi qui jaillit d'un cœur simple et n'est pas le résultat des conjectures d'une docte impiété ». La foi en la grâce de Dieu, en la résurrection, en un Dieu aimant au point de venir dans notre chair nous parler ne se démontre pas par des mots, mais se montre dans notre vie quotidienne. C’est sur ce terrain que seront vaincus les adorateurs de l’argent déifié par les prêtres du capital en leur assemblée de grands actionnaires.

Dieu -Père, Fils et Esprit- existe, vit cette relation amoureuse d’Êtres parfaits de toute éternité ; et il a voulu dans notre temps se dire avec nos mots d’hommes et de femmes de la Terre.

Le Père a manifesté le Fils...Tu es mon Fils bien-aimé (Matthieu, 3,17).

Le Fils a manifesté le Père… Je vis dans le Père et le Père vit en moi (Jean 14,11).

Le Père et le Fils manifestent l’Esprit... L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom vous enseignera tout. Et il vous rappellera tout ce que je vous ai dit (Jean 14,26).

Ne cherchons pas « l'ineffable (ce qui n’arrive pas à se dire) par des raisonnements, il s'éloignera davantage » de nous. Regardons-le par la foi. Contemplons dans le silence. Le silence est la seule parole valable devant l’incompréhensible. Alors arrivera la Sagesse. Visible à notre porte. La Sagesse, la Vérité est « atteinte (obtenue) dès l'instant où l'on croit à l'invisible, sans pour autant le comprendre. Puisque Dieu est invisible, nous devons croire en lui ; et cependant, Dieu peut être vu en quelque manière par le cœur pur ». Je ressens en cet acte de foi, l’essentiel de toute action révolutionnaire non violente. 

Les visions d'un Dieu -Trinité célete ne peuvent correspondre au réel divin

L'Adoration de la Sainte Trinité" (1640) de Johann Heinrich Schonfeld, musée du Louvre

L'Adoration de la Sainte Trinité" (1640) de Johann Heinrich Schonfeld, musée du Louvre

Publié dans Eglise, évangile

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