Celui qui est en Christ est une créature nouvelle et vit une réalité nouvelle alors, que chaque jour soit un jour nouveau de fête
Quand on arrive à 80 ans, le trésor que l'on a trouvé en ce monde, sur cette terre, est audacieusement protégé et admiré. Mais on pense également à l'autre Trésor, celui de la gloire éternelle. L'inconnu que Jésus désigne du mot "Royaume". Ainsi dans l'évangile de ce jour :
Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ.
Je souhaite aujourd'hui vous parler de Gaston Dayanand dont je viens de recevoir sa lettre mensuelle. Gaston est un laïc consacré du Prado. Il protège merveilleusement bien le trésor humain découvert en Inde tout en se tournant sans cesse vers l'inconnu Dieu, le Maitre du Royaume.
Pour avoir plus d’information sur son trajet missionnaire à la Suite du Véritable disciple selon l’école d’Antoine Chevrier, venir ici, ou ici, puis : Les racines des palétuviers, ou encore… La cité de la joie, et ICOD : centre inter-religieux de développement et ici
Signalons enfin que nous ne pouvons pas parler de Gaston Grandjean (son nom de naissance) sans citer en même temps et sur le même terrain François Laborde. Voir ci-dessous, fin de page, la vidéo
En fait, je ne parlerai pas de Gaston ; les liens indiqués ci-dessus le feront beaucoup mieux. Je donne à lire des extraits de sa dernière lettre qui justement parle de l’approche du Royaume sans oublier l’actuel Royaume présent chez les personnes avec qui nous vivons.
Ainsi en parle-t-il, à mon avis, dans sa lettre de juillet 2017.
L'intégralité de la lettre de Juillet 2017 se trouve en "fichier joint".
CHRONIQUE BENGALIE 204 - JUILLET 2017
Juillet a débuté d'une manière extrêmement fastueuse, du moins à mon sens. Il est vrai qu'il ne m'en faut pas beaucoup pour que mon cœur se réjouisse de la joie des autres ! Mais pour ce festival asiatique... !
Six juillet : pour tout dire, j'ai exulté lorsque j'eu pris connaissance du discours que Malala, la petite pakistanaise Nobel de la Paix, mais vivant à Birmingham pour échapper à la mort promise par les tontons macoutes talibans vient de proclamer :
Je termine aujourd'hui ma scolarité. Et demain, je débute le collège pour obtenir la Graduation. Mon esprit jubile, mais mon cœur est fort triste, car dès aujourd'hui, des centaines de millions de jeunes filles dans le monde devront dans le même temps arrêter leurs études que leurs parents ne peuvent pas payer. Je jure de consacrer toute ma vie pour que toutes - oui TOUTES - les filles du monde puissent aller jusqu'à un Degré académique supérieur. Dès demain, je débuterai un "Twitter" régulier dans lequel je décrirai mes trois buts :
Toutes les filles doivent aller à l'école ;
toutes les filles doivent obtenir un degré;
toutes les femmes du monde doivent obtenir l'égalité. (…)
On se réjouit qu'enfin, une cause digne de l'humanité puisse voir le jour avec cette gosse si pleine d'idéal ! Et que les filles du Foyer "Malala d'ICOD" en prennent de la graine ! Quant à nous les adultes de tous âges, que faisons-nous réellement pour que dans nos pays - même occidentaux - nos filles de nouveaux pauvres aillent à l'école, tout comme celles des Maghrébins, ou des immigrés récents. Comme ce serait beau si chacun patronnait une fillette démunie ! Joyeux anniversaire, petite sœurette !
Sept juillet : Célébration d'un autre Nobel de la Paix, les 82 ans du Dalaï Lama à Dharamsala. Oh, toute simple, mais le monde entier a presque bloqué l'ordinateur de son monastère, à commencer par le Président indien, puis son Premier ministre, qui l'ont appelé "le plus honorable hôte de l'Inde". La plupart des Chefs d'État du monde, paraît-il, l'ont félicité. Depuis plus de 58 ans qu'il est exilé en ce pays, il n'a jamais connu la controverse, bien que sa présence ait déclenché non seulement la guerre sino-indienne de 1962, et ait constamment empêché les bonnes relations avec la Chine qui le vilipende comme un "séparatiste, renégat, traître, belliciste et criminel sous une toge de moine". Bien d'autres épithètes lui ont été attribuées, car les Chinois attrapent une jaunisse (!) dès qu'il met ses pieds à moins de 50 km de la frontière du Tibet... euh, excusez, de la Chine, surtout de l'Arunachal Pradesh entre le Bhoutan et l'Assam qu'ils revendiquent comme ayant toujours été partie intégrale de l'Empire du Milieu. Bref, le 'Milieu' semble vraiment large pour nos amis chinois ! Mais imperturbablement, notre saint bouddhiste poursuit son chemin de paix et de réconciliation partout où il pense la présence de son beau sourire pacifiant nécessaire. Joyeux anniversaire, grand frère!
Huit juillet : naissance il y a 45 ans, du 'Prince de Kolkata', Sourav Ganguly, l'homme le plus aimé et respecté, voire adulé, du Bengale. Il m'avait invité l'an dernier à une séance de TV où il avait lancé sous les applaudissements de milliers de jeunes : "Mais quand vous êtes arrivé à Kolkata il y a 44 ans ni moi ni vous tous dans cette salle, n'étaient déjà nés ! Et vous êtes devenus "Dadagiri", le grand Frère de tous !" L'exagération n'étouffant jamais les plus hautes personnalités (en l'occurrence du sport et des médias) le titre m'est resté pour un certain temps, mais a vite disparu... Encore que de temps à autre, une personne ou une ONG arrive pour me le rappeler et se mettre au service d'ICOD. Et pour faire bon poids, il a invité la jeune fille de Gopa, Kéka, à étudier gratuitement la danse professionnelle à la célèbre chaîne de TV pour laquelle il travaille. Elle sera payée après son diplôme dans quelques mois. Et ICOD sera à nouveau patronné pour quelques séances avec les gosses. Mais sans moi, je l'ai juré ! Cet homme est d'une grande bonté et sympathise à toutes les grandes causes, bien qu'il vienne d'être appelé à devenir un des quatre responsables du cricket indien ce qui, en terme de gros sous, équivaut presque (à mon tour d'exagérer!) à un poste à la FIFA helvétique ! Joyeux anniversaire, mon jeune frère !
Festival asiatique en faveur d'une humanité plus belle, terminé. Ce n'est pas tous les jours loin de là que les événements d'Asie peuvent s'en glorifier !
Neuf juillet : en consultant les journaux, je n'ai rien vu de spécial ce jour-là. Mais mes amis avaient une autre idée, et mon manque de notoriété a été compensé par la présence de plus de mille personnes pour célébrer mon huitante, octante ou quatre-vingtième anniversaire avec une fanfare absolument inutile et qui m'a fait râler. Mais on m'a dit, bien que poliment : "Tais-toi, tu n'as rien a dire. Aujourd'hui, c'est nous qui parlons !" Et l'escargot est rentré dans sa coquille. J'ai baissé la tête pour montrer ma désapprobation, mais on me l'a relevée pour me montrer le programme de la journée :
Primo, prière générale au "Temple de la divine Miséricorde", super-plein à craquer.
Secundo, Camp de Don du sang dans la nouvelle salle d'attente. (...)-
Tertio, repas géant préparé la nuit précédente par nos collaborateurs ouvriers, hommes et femmes pour toute cette foule, ce qui a pris plus de deux heures de mangeaille.
Quarto, réception géante au grand Hall, avec tout d'abord, ce dont j'en ai absolument une sainte horreur, les cadeaux. (…)
Avec tous ces cadeaux, on aurait cru se trouver à un mariage… Mais la mariée était trop belle, et n'est pas venue. (…)
Question d’amis : qu’est-ce que cela signifie pour vous (pour toi) d'avoir 80 ans ?
Réponse :
Ma foi, cela demanderait réflexion ! Je pense parfois que "je ne vieillis pas, mais que je mûris, et que si c'est embêtant de vieillir, c'est la seule façon de vivre longtemps". Blague à part, car je suis dans un pays où les octogénaires sont une infime minorité, probablement moins de 2% de la population. Ceux qui restent sont surtout des femmes, car elles sont plus solides que nous les hommes. La moyenne de vie tourne encore autour de moins de 70. On est d'ailleurs considérés comme "Senior Citizen" (citoyens) dès 65 ans. C'est tout dire. À 80, on devient "super-senior" et je ne trouve que fort rarement des gens plus âgés que moi dans les meetings ou réunions, sans parler des villages. Il est d'ailleurs difficile en Europe de penser que 80 ans est un très grand âge quand on constate le nombre grandissant de nonagénaires (même dans ma famille élargie) comme d'ailleurs de centenaires. Pour moi pour qui la vie a toujours été belle, je dirai que plus on vit, mieux on vit. Mais c'est faire fort peu de cas des vieillards que le grand âge plonge dans une misère noire... et dans un état de santé déplorable, car ils n'ont pour la plupart vécu que des vies difficiles et sans aucune assurance.
Quoi qu'il en soit de la réalité de la vie indienne, un seul coup d'œil en arrière suffit pour chanter un Magnificat sortant du fin fond des entrailles (selon l'expression hébraïque) pour ces presque 81 ans de bonheur, depuis ma conception en passant par ma naissance, puis par ma jeunesse favorisée (par rapport à ma famille ouvrière) et par le privilège extraordinaire que j'ai reçu en ayant acquis tant d'expériences en Belgique, puis en France. Car c'est là que j'ai rencontré le Prado, tout d'abord dans les corons miniers du Pas-de-Calais dès 1961, puis dans les slums et les usines de Saint-Denis en 64 où, comme manœuvre avec mes collègues maghrébins et africains noirs, j'ai appris à la fois à connaître, apprécier et aimer le monde immigré, dans le même temps que des prêtres (je pense aux Pères Ancel et Arnold en priorité) et des frères extraordinaires (certains vivent encore!) m'ont mis en contact direct avec… le Jésus-Christ des opprimés. Enfin ! Un peu tard il est vrai, alors que je prétendais aimer Dieu depuis l'âge de six ans... sans l'avoir rencontré intimement par l'Évangile, grâce au piétisme dogmatique des séminaires pré-Vatican II.
Et malgré tous les obstacles rencontrés avant ou après Saint-Denis, et Marseille, la route s'est enfin ouverte pour l'Inde avec l'appel inattendu du Père Laborde.
Et où depuis 1972, je n'ai fait que recevoir grâce sur grâce, après avoir traîné mes espadrilles d'infirmier dit "aux pieds nus" depuis le slum de Pilkhana devenu la Cité de la Joie avec les merveilleux "Jésus" écrasés, mais souriants rencontrés là, aux grands zigzags ruraux - dans les rizières dorées du delta à la suite des inondations diverses, puis dans les jungles marécageuses des îles des Sundarbans au milieu des cyclones dévastateurs où règnent les tigres mangeurs d'hommes, au Jhikhira du grand gandhien brahmane Mukherjee, ou au SHIS du maoïste Woheb converti à la non-violence de l'amour, des terres arides des adibassis Santals de Bankoura jusqu'au fief hindouiste de Bélari où mes amis sannyasis (moines hindous) m'ont accueilli en frère. Puis enfin ICOD, entouré de ses hameaux Dalits (intouchables) si soupçonneux envers nous, mais où j'ai vécu quelques-unes des heures les plus riches de ma vie au service des orphelins et déshérités.
Et ma gratitude pour le Père d'Amour est infinie, Lui qui de toute Éternité, comme pour chacun/ne d'entre nous, nous a choisi et appelé à la Vie, cette vie qui n'a été que joie, au milieu de ceux et celles qui, malgré les plus grandes souffrances possibles, qu'ils supportent avec vaillance, voire héroïsme, ont su m'apprendre non seulement comment habiter la souffrance avec joie, mais avec amour, eux qui les surmontent avec la béatitude promise par Christ, joie débordante souvent, qu'on ne trouve que rarement chez les bien-portants normaux que nous croyons être.
"Celui qui est en Christ est une créature nouvelle...et vit une réalité nouvelle" dit Paul.
Comme d'ailleurs le dit la chanson que je chantonne souvent au petit Broto : "Que chaque jour soit un jour de fête", soit un jour nouveau. Et véritablement, selon les hindous, le passé est irréalité, totalement entre les mains de Dieu, tout comme l'avenir.
Seul le présent compte. Et pour nous, seul l'instant présent. Combien de soucis et de dépressions nous sont épargnés quand on reçoit la grâce de comprendre cela. 'Dieu est', et reste toujours, avant, maintenant et après, le même "Je suis".
Je sais, oh combien, le fardeau des mères et pères de famille est souvent lourd, et parfois à la limite du supportable lorsque les enfants sont malades, handicapés ou, devenus adolescents et ne suivent plus ! Quelle abnégation, quel courage, quelle foi en la vocation familiale ou en Dieu n'est-elle pas nécessaire pour y faire face avec le sourire, hier, aujourd'hui et demain ! Quel héroïsme leur est demandé... alors qu'ils et elles sont si souvent ignorés, voire tournés en dérision. Cela m'a été épargné, bien qu'il m'ait été demandé au fil des années de reconstituer une communauté familiale humaine élargie avec quelques centaines d'enfants et de petits enfants ! Mais quelque soit les soucis rencontrés, il reste et restera toujours l'invitation de Jésus mon Maître bien-aimé renouvelant toujours la promesse faite a ses disciples : "Donne-moi ton si lourd fardeau, et porte-le mien, car il est léger !"
Que je ne sois pas V.D, "Véritable Disciple" comme nous le demandent l'Église et le Prado ne change rien à l'histoire. Que parfois on trouve lourd cet être avec, cette présence permanente au milieu d'hindous et de musulmans qui ne comprennent pas les choses de la même façon que nous chrétiens, ces différentes castes et ethnies, dont le soupçon millénaire entre elles me pèsent, ce milieu de responsables presque entièrement féminin qui apporte tant, mais qui parfois me surprend par ses modalités particulières de s'exprimer, ses jalousies et le fait qu'il faut toujours et éternellement être sur ses gardes, tout en louant le Seigneur pour la beauté de leurs âmes, la bonté que leur présence apporte, le secours de savoir qu'enfin - enfin - ces êtres sensibles par nature, sont souvent encore plus proches que nous de l'Évangile de la Compassion, et que le Bon Samaritain aurait pu être une jeune fille hindoue, une maman musulmane, ou une humble croyante chrétienne ressemblant à Marie-Madeleine pour nous apprendre la réalité de la vraie amitié, et l'amour désintéressé jusqu'au don de toute une vie. Et "Issa bin Mariam", la Marie-mère-de-Jésus du Coran, je l'ai rencontrée en ces modestes et dignes 'piéta' d'environ 40-45 ans, déjà ridées par les souffrances endurées, mais stoïques et souriantes, toujours prêtes à conseiller les jeunes...Je pourrais même reprendre la fameuse remarque de Teilhard de Chardin : "Tout ce que j'ai fait dans ma vie l'a été sous l'inspiration d'une femme", tant s'est avéré exact le mot de Gandhi : "L'Inde ne pourrait survivre sans la qualité de ses femmes". Et dans mes meilleurs amis, je compte deux chrétiennes, quatre musulmanes, cinq hindoues, et à peu près autant d'hommes, mais un seul chrétien...à part mes deux frères. Mes simples amis et amies par contre... ils sont innombrables et j'en ai oublié le nom!
J'ai vécu tout cela jour après jour, et cela a accentué une certaine tristesse de ne pas avoir, peut-être par ma faute, retrouvé cet amour, compassion et compréhension en ma paroisse ou dans les leaders de notre Église (sauf avec l'actuel archevêque de Kolkata), voire dans mes responsables de France qui semblent depuis les tout débuts, s'être résolus à considérer le franc-tireur que j'apparais comme un moindre mal dont il faut respecter l'éloignement, l'originalité, et le silence. Pourtant, le Pape François et le Prado nous invitent à l'incarnation complète dans "les périphéries". Pourquoi alors tant de réticences à l'inculturation de l'être tout à tous de Paul, de l’être-avec réel. Pourquoi ne pourrais-je pas imiter un "Jésus-hors-les-murs" en vivant avec les croyants autrement, tout en restant un fidèle de l'Église ? Et on nous parle de métanoia, de kénosis et de transformation culturelle et spirituelle totale, à la suite de l'hymne aux Philippines 2.5 :
"Ayez les mêmes sentiments que le Christ Jésus",
et on nous demande de prendre un avion coûteux, pour un oui ou pour un non, vacances ou courts meetings ! J'ai choisi, depuis environ 20 ans, et après mûre réflexion avec tous mes amis indiens, de ne plus jamais aller en Europe. Et de me faire enterrer dans les villages (Dieu merci, décision encouragée par mon archevêque). Mais même dans l'incompréhension si évidemment apparente, j'ai choisi de souffrir en silence dans l'acceptation des causes de cette souffrance, et leur sublimation, ce qui n'enlève nullement la joie, puisque finalement la Croix est Résurrection, et la Pentecôte, Joie.
"Car ma joie, jamais, personne, ne pourra me la ravir".
Au bout du compte, je ne suis qu'un laïc consacré, et je ne vais quand même pas me plaindre de la liberté qui m'a été laissée !
Pour compléter l'allégresse de ces 45 ans passés dans ce pays qui est devenu la chair de ma chair, je ne peux oublier le don de mes deux frères aborigènes Ephrem et Marcus qui m'accompagnent à leur façon, humbles, discrets, et toujours au service des plus paumés. Et des quelques centaines de leaders travailleurs sociaux qui ont appris et acceptés, malgré leurs religions si différentes, l'humble message d'amour du pauvre frère chrétien que le Tout Puissant et Miséricordieux leur a envoyé pour les initier à "l'illumination de l'Évangile de la Gloire du Christ" (2 Cor. 4.4) de miséricorde et de compassion que la plupart, même après des dizaines d'années, pratiquent toujours quotidiennement, malgré les innombrables obstacles à surmonter, et parfois l'incompréhension de leurs chefs religieux qui ne voient pas pourquoi ils et elles devraient suivre un autre 'gourou' qu'eux-mêmes. Et grâce à eux, donc grâce à Dieu, se poursuit encore aujourd'hui cette longue aventure d'amour où des dizaines, des centaines de milliers de personnes souffrantes sont consolées et voient leur vie s'améliorer. Je n'y suis pour rien depuis bien longtemps, d'où une Action de grâces encore plus forte, que j'ai chanté en une vieille 'sloka' védique sanscrite au "Temple de la Miséricorde" ce neuf juillet :
"Sarve Bavanti Sukhino. Sarve Bhavanti Niramava": "Que tous les peuples soient dans la joie. Que tous vivent en bonne santé!"...
Je n'atteindrai certainement pas 90 ans, et ne le souhaite nullement, mais je prie pour atteindre la Joie Parfaite de St François d'Assise, celle que je poursuis depuis l'âge de six ans à la suite de Charles de Foucauld. Peut-être qu'en suivant de plus prêt les traces de mon frère aîné le saint Père Chevrier, de notre cher pape et frère François, et en habitant l'Évangile de la grâce de Dieu, de Christ incarné dans le monde indien, y parviendrai-je un jour ? C'est là la plus grande espérance de mes 80 ans. Car finalement, qu'ai-je vraiment achevé en 45 ans ? Quel a été le résultat de ce que d'aucuns appellent mon échec d'évangélisation ? Pas grand-chose : Je suis un Témoin. Ma vie est mon message. Et je n'ai qu'à aimer. Je n'ai rien d'autre à montrer. Et quel message ai-je apporté ? Rien, sinon que tous, chrétiens ou non, avons le Dieu Universel pour Père. Car il est Amour et II nous aime et nous pardonne tout. À tous. C'est pourquoi je l'appelle 'Abba, Papa' comme mon Seigneur Jésus me l'a enseigné. Appelez-Le comme vous voulez. Cela n'a aucune importance : Allah ou Brahman peut aussi bien être Son nom que Yahvé ou Père. Quant à moi, pauvre type choisi à cause de sa misère et élu de toute Éternité comme tout un chacun, je veux rester "louange de Gloire de Sa grâce" et essayer de "devenir conforme à l'image du Fils", (Paul aux Romains 8.29), mais parmi les petits et déshérités, dans l'amour et la tolérance." "Le reste n'est rien" aurait pu conclure, Antoine Chevrier.
Chronique de Gaston Dayanand en date de juillet 2017