S'il vous plaît n’éteignons pas l'espoir dans leurs cœurs ; n'ébranlons pas leurs attentes de paix !
Nous sommes nombreux à implorer de la sorte. La réalité est tout autre. Des jeunes désespèrent au point de se donner la mort.
Lire : Nous pleurons notre filleul Kantra
Serons-nous capable de contraindre les chefs des Etats d’Occident à mettre en pratique les engagements dus au respect de la grandeur de chaque humain ?
Que faire pour que les paroles fondamentales de certains parmi nous soient entendues ?
François : Angelus du 1er janvier 2018 et message de la paix
Journée mondiale de la paix : le Pape invite à l’intégration des migrants et réfugiés
Marie intercède, comme à Cana, consciente qu'en tant que mère, elle peut aussi, elle doit présenter au Fils les besoins des hommes, en particulier les plus faibles et les plus défavorisés. Et c'est précisément à ces personnes qu’est dédié le thème de la Journée mondiale de la paix que nous célébrons aujourd'hui: « Migrants et réfugiés : hommes et femmes en quête de paix », telle est la devise de cette journée. Je voudrais une fois encore me faire la voix de ceux-ci, nos frères et sœurs qui réclament un horizon de paix pour leur avenir. Pour cette paix, qui est le droit de tous, beaucoup d'entre eux sont prêts à risquer leur vie dans un voyage qui, dans la plupart des cas, est long et dangereux; ils sont prêts à faire face aux difficultés et aux souffrances (voir Message pour la Journée mondiale de la paix 2018).
S'il vous plaît n’éteignons pas l'espoir dans leurs cœurs ; n'ébranlons pas leurs attentes de paix ! Il est important que tout le monde, les institutions civiles, les réalités éducatives, sociales et ecclésiales, s'engage à garantir aux réfugiés, aux migrants et à tous un avenir de paix. Que le Seigneur nous accorde de travailler en cette année nouvelle avec générosité, avec générosité, pour créer un monde plus solidaire et accueillant.
Accueillant ?
Les courriels que nous recevons sont loins de l’attitude accueillante. Les informations que nous recevons sont des justifications de la nécessité de renvoyer les jeunes migrants hors de l’Europe.
Ainsi :
Bon anniversaire et bonne année…
Comme cadeau, la Métropole (Service de la MEOMIE-Aide Sociale à l’Enfance) vient d’ordonner à Lamine de quitter sa chambre de la Majo-Parilly mardi 2 janvier, le jour de ses 18 ans, en pleine trêve hivernale! Refus de contrat jeune majeur !
Arrivé seul à Lyon en provenance de Guinée en octobre 2016, Lamine a été pris en charge alors qu’il allait avoir 17 ans, décision d’un juge des enfants à la clé. Accompagnement éducatif minimum pour lui comme pour beaucoup, puisqu’il a stationné quelques 3 ou 4 mois à l’hôtel avant de rejoindre un foyer, et puisqu’il a mis un an avant de pouvoir aller à l’école…
Scolarisé depuis septembre 2017 dans une classe dite « triple A » du lycée Jean Lurçat, ne disposant pas de ressources et de soutien familial suffisants, Lamine a demandé à bénéficier d’une prise en charge de l’ASE jusqu’à ses 21 ans comme le prévoient les articles 112-3 et L. 222-5 du code de l’action sociale et des familles pour les jeunes éprouvant des difficultés d’insertion sociale. Il a besoin de son année scolaire pour se perfectionner dans la maîtrise de la langue française avant de pouvoir être orienté dans une formation professionnelle. Pour mener à bien cette année scolaire et celles qui suivront jusqu’à pouvoir travailler, l’accompagnement de l’ASE prévu dans les textes est pour lui indispensable.
Mais la Métropole ne l’entend pas de cette oreille ! Elle lui a fait savoir qu’il n’aurait pas d’aide jeune majeur et qu’il devait quitter son foyer le 2 janvier.
La Métropole fait actuellement peser une lourde menace sur tous les jeunes qui n’ont pas déjà intégré une filière professionnelle au moment de leur 18ème anniversaire, prétendant leur refuser à tous le bénéfice des aides jeunes majeurs. Cette règle qu’elle cherche à imposer, elle la sort de son chapeau comme un nouveau moyen pour faire des économies en plongeant dans une extrême précarité les jeunes étrangers isolés. Ecarter des aides jeunes majeurs toutes celles et tous ceux qui ne sont pas encore en CAP ou dans toute autre formation professionnelle à 18 ans, c’est sacrifier tous les jeunes étrangers arrivés autour de 17 ans, et même d’autres arrivés plus tôt mais contraints d’attendre de longs mois avant de se voir reconnaître leur droit à la scolarisation. Le risque existe que dans la foulée soient aussi privés d’aide sociale de la Métropole tous les jeunes ayant eu des difficultés à l’école, les dits « décrocheurs » de toute sorte, quelque soit leur nationalité, sans inscription en filière professionnelle au moment de leur 18 ans…
Le 2 janvier, c’est Lamine qui risque la rue. Mais d’autres ont déjà été mis dehors le jour de leurs 18 ans pour des raisons du même genre, comme Ibrahim D. qui avait pourtant commencé un apprentissage, mais à qui la Préfecture a envoyé un refus de séjour à ses 18 ans même… Et ils sont nombreux comme Ibrahim T. et d’autres à craindre le refus de contrat jeune majeur à leur majorité pour la seule raison qu’ils sont en UP2A OU 3A ou en MLDS, des classes passerelles avant le lycée professionnel.
N’acceptons pas que la Métropole de Lyon attaque aussi violemment les jeunes isolés étrangers, les plongeant très jeunes dans la plus grande précarité matérielle et dans la détresse psychologique et morale ! N’acceptons pas qu’elle sabote ainsi le travail d’intégration que font les enseignants des classes de MLDS et d’UP2 ou 3 A ! N’acceptons pas qu’elle sème le trouble et le désespoir dans ces classes où les jeunes cherchent à reprendre pied après des parcours de migration généralement très éprouvants, et où ils y arrivent très généralement avec le concours d’enseignants bienveillants et motivés !
Le médecin Raphaël Pitti rend lésa légion d’honneur : cela n’infléchit pas les politiques d’enferment.