Hugues du Burkina Faso : "Je n'avais pas de problèmes. Je voulais simplement partir voir ailleurs"
Je reprends les articles de l'Echo de Constantine publié en ce lieu le 10 mars.
« Hugues est un jeune du Burkina Faso. Il est célibataire, majeur et libre. Il a émigré en Algérie et vit en ce moment à Constantine. Hugues est membre de la communauté chrétienne du Bon Pasteur. Il est à l'aise avec les étudiants auxquels il s'associe pour les différentes activités paroissiales ».
Hugues : Je m'appelle Hugues Zigani. Je suis arrivé à Constantine en juin 2016. Je suis maçon et j'aime bien ce travail que je fais en ce moment à Constantine sous l'égide d'un patron qui me respecte et je suis satisfait de ma vie à ses côtés. J'arrive à subvenir à mes besoins. Mon employeur sait que je suis chrétien. Tout se passe bien avec mes collaborateurs aussi. Je ne paie pas de loyer, je me charge juste de mes besoins. Je travaille sans contrat ; la durée est illimitée, et je suis libre de rompre quand je le voudrai. Je travaille tous les jours de 7h à 14h, sauf les vendredis. Je pense retourner au Burkina Faso un jour en paix.
Comment suis-je arrivé en Algérie ?
Ma première aventure d'immigration était en Côte d'Ivoire. Je suis rentré au Burkina et, de là-bas, je me suis rendu au Niger dans le but de venir en Algérie. Nous sommes venus en convoi important de plusieurs nationalités à partir du Niger : Camerounais, Togolais, Nigérians, etc. Un voyage long et éprouvant avec des tracasseries policières au Niger. On y est dépouillé progressivement par les rackets. Du Niger, nous entrons en Algérie par la région de Tamanrasset et nous avons passé une nuit dans le Sahara en plein air. Certains ont pu dormir à même le sable. D'autres comme moi ont veillé à la lumière des pneus usagés que nous brûlions. J'ai fait deux mois à Tamanrasset en un premier temps, ensuite à Tlemcen, Alger et finalement je me suis embarqué pour Constantine. J'ai été accueilli par des Ivoiriens qui m'ont présenté les possibilités de travail. Deux jours après, je commençais la maçonnerie dans les conditions actuelles.
Je n'avais pas de problème particulier dans mon pays et je ne manquais pas de travail non plus. Je voulais seulement partir voir ailleurs. J'ai parlé à ma famille d'un projet de voyage sans donner des précisions pour que personne ne panique ni ne me décourage. Une fois à destination, je les appelle souvent et ma famille respecte mon choix. Nous prions les uns pour les autres pour être un jour réunis dans la paix. Je ne peux terminer mon témoignage sans remercier mon frère Mamoudou Bambara, un tailleur burkinabé qui m'a mis en contact avec Sr Marie Salomé et c'est ainsi que j'ai connu le Bon Pasteur. Je remercie tous les fidèles du Bon Pasteur, les étudiants venus de différents pays, que Dieu les bénisse et mette le pardon dans leur cœur. Je suis très content avec la communauté chrétienne du Bon Pasteur. Que Dieu fasse durer notre joie d'être chrétiens.
Propos recueillis par Rosalie SANON, SAB
28 janvier 2018 - Au Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que les migrations internationales non seulement stimulent la croissance économique, réduisent les inégalités et relient des sociétés diverses, mais aident également à surmonter les vagues démographiques de croissance et de déclin de la population.
« Nous devons maximiser les avantages des migrations ordonnées, tout en éliminant les abus et les préjugés », a-t-il déclaré.