C'est en repérant les styles d'obéissance qu'on se donne les moyens d'étudier, d'inventer, de provoquer de nouvelles formes de désobéissance

Publié le par Michel Durand

Libération : le philosophe Frédéric Gros analyse les ressorts de notre passivité. Le citoyen se soumet par peur, conformisme social, ou plaisir.

Libération : le philosophe Frédéric Gros analyse les ressorts de notre passivité. Le citoyen se soumet par peur, conformisme social, ou plaisir.

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Il y a, je pense, plus de 15 ans quand je commençais à me questionner concrètement sur le devoir de ne pas obéir sans discernement. Au nom de la conscience personnelle, il y a des actes que nous ne pouvons pas poser. Et, l’Évangile est là pour affiner notre conscience.

À cette époque je n’avais jamais entendu parler de Henry David Thoreau.

Il est aujourd’hui cité en permanence dans les milieux que je fréquente.

Je peux en dire autant de Frédéric Gros qui publia en septembre 2017, Désobéir.

 

Le monde va mal. L’argent demeure « le fumier du diable ». Il l’est même de plus en plus. Au nom de nos convictions et options fondamentales, nous ne pouvons que résister à défaut de trouver le chemin d’une conversion qui s’apparente à Révolution. À savoir, un changement profond (metanoia). Cette pensée longuement méditée se retrouvera assurément dans mon homélie de dimanche prochain.

Résistance, dissidence, désobéissance… voilà vraiment les devoirs qui nous incombent quand nous nous trouvons au sein d’une population qui s’enfonce dans une aveugle obéissance.

Dans la présentation de l’étude de Frédéric Gros, Désobéir nous lisons : « Ce monde va de travers, à tel point que lui désobéir devrait être une urgence partagée et brûlante. Dans cet essai intempestif, Frédéric Gros réinterroge les racines de l'obéissance politique. Conformisme social, soumission économique, respect des autorités, consentement républicain ? C'est en repérant les styles d'obéissance qu'on se donne les moyens d'étudier, d'inventer, de provoquer de nouvelles formes de désobéissance : la dissidence civique, la transgression lyrique... Rien ne doit aller de soi : ni les certitudes apprises, ni les conventions sociales, ni les injustices économiques, ni les convictions morales.

La pensée philosophique, en même temps qu'elle nous enjoint de ne jamais céder aux évidences et aux généralités, nous fait retrouver le sens de la responsabilité politique. À l'heure où les décisions des experts se présentent comme le résultat de statistiques glacées et de calculs anonymes, désobéir devient une affirmation d’humanité .

Philosopher, c'est désobéir. Ce livre en appelle à la démocratie critique et à la résistance éthique ».

 

Alors je vous souhaite une bonne lecture de Désobéir.

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