L’écologie intégrale sera réelle quand les usages des ressources naturelles, les modes de développement engendrant la pauvreté ne seront plus

Publié le par Michel Durand

Dominique Bourg (La Croix du 11 juin)

Dominique Bourg (La Croix du 11 juin)

L’intervention de Dominique Bourg dont parle le quotidien La Croix d’hier (mardi 11 juin) me donne l’occasion de prolonger ma page du 10 juin.

Les sondages indiquent que les catholiques votent majoritairement à la droite de l’éventail politique. Ils manifestent leur opposition au capitalisme quand celui-ci est un capitalisme d’État (socialiste, communiste), mais ils demeurent silencieux quand ils observent les libres initiatives des individus. Liberté des entrepreneurs dans le domaine de la propreté privée et de la liberté d’entreprendre. Une prétendue main invisible régulant tout ce qui se présente sans qu’une intervention de l’État soit nécessaire. Alors ces catholiques de droite n’hésiteront pas à s’opposer  un pape qui ose s’exprimer avec cette image : l’argent est le fumier du diable.

 

Dominique Bourg (souvent cité dans ce blogue) a voulu se présenter aux élections pour le parlement européen. Il aurait mieux agi en s’unissant à Europe Ecologie Les Verts. D’où vient cette tendance à se replier sur son propre petit groupe ? Je comprends d’autant moins qu’il vient d’exprimer dans Marianne l’importance d’unir les forces pour soutenir une orientation commune.

Il appelle à une alliance des formations écologiques et souligne que les questions d’immigration disposent d’un arrière-fond écologique. L’accueil de l’étranger ! Encore un sujet que les droites européennes ne sont pas aptes à aborder.

 

Bref, Dominique Bourg a fait savoir que, même s’il n’y a plus (dit-on) ni droite ni gauche dans la société à venir, que certaines rencontres devenaient des compromissions mensongères. Selon La Croix,

 

« le philosophe avait été invité à intervenir à l’université d’été du « collectif citoyen pour une écologie intégrale » qui doit se tenir du 19 au 23 août à Notre Dame de L’Ouÿe, dans l’Essonne. Il a préféré décliner, après avoir initialement donné son accord.

En cause ? La présence, parmi les intervenants, du directeur d’Alliance Vita, Tugdual Derville, connu pour son engagement au sein de la « Manif pour tous » et son combat contre l’avortement. Et la crainte, en se plaçant sous la bannière de l’« écologie intégrale », d’être assimilé à certains courants réactionnaires.

« On ne débat pas de n’importe quoi »

« L’expression est désormais piégée », déplore Dominique Bourg, qui redoute la confusion entre « intégral » et « intégriste » et l’instrumentalisation du concept par les tenants « d’une naturalisation des rapports sociaux », aux antipodes de ses positions. Il n’assimile pas les organisateurs à cette mouvance, notamment Louise Roblin, membre du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras) et Martin Choutet, travailleur social à Paris  ; mais il regrette une certaine « naïveté » dans leur volonté de dialogue. « On ne débat pas de n’importe quoi avec n’importe qui », estime l’universitaire dans un tweet, le 8 juin. (Lire la suite)

 

 

Je signale enfin que le pape François invite à une « conversion » à « l’écologie intégrale »

Rencontrant les membres de la Fondation Centesimus annus, qui travaille sur la doctrine sociale, le pape a invité, samedi 8 juin, à une « vision éthique renouvelée, qui sache mettre la personne au centre » pour « ne laisser personne aux marges de la vie ».

 

Le pape François a rappelé samedi 8 juin matin que son encyclique Laudato si’, « non une encyclique verte, mais une encyclique sociale », est un appel « à une conversion des mentalités et des cœurs, afin que le développement d’une écologie intégrale devienne toujours plus une priorité au niveau international, national et individuel ». Heureusement, souligne François, existe vraiment une prise de conscience croissante du « besoin de prendre soin de notre maison commune ». Mais, n’est-ce pas un appel adressé à tous et particulièrement aux catholiques d’en faire vraiment plus ?

 

« Des problèmes persistent, notamment quand «une mauvaise utilisation des ressources naturelles et des modèles de développement non-inclusifs et non-durables continuent à avoir des effets négatifs sur la pauvreté, sur la croissance et sur la justice sociale», a rappelé François en précisant que Laudato si’ «n’est pas une encyclique verte, mais une encyclique sociale». Une économie pleinement humaine ne peut pas se focaliser sur la seule «satisfaction des désirs immédiats», mais doit aussi rechercher «le bien-être des générations futures», en surmontant le découragement lié à un certain conditionnement psychologique et social imposé aux êtres humains.

 

Voir ici

Discours en italien.

 

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