L’Europe est plurielle. L’un des enjeux de l’Union est d’articuler sa grande diversité avec une vision commune de son avenir, ouverte à tous

Publié le par Michel Durand

L’Europe est plurielle. L’un des enjeux de l’Union est d’articuler sa grande diversité avec une vision commune de son avenir, ouverte à tous

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La nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen va devoir se justifier au Parlement de Strasbourg sur l'intitulé du portefeuille d'un commissaire liant migration et "protection du mode de vie européen", cible des critiques d'eurodéputés et même de son prédécesseur Jean-Claude Juncker.

 

 

La Croix - Migrations et humanisme  13/9/2019

Editorial : Un commissaire européen serait chargé de la « protection de notre mode de vie ».

Jean-Christophe Ploquin, le 12/09/2019 à 18:40

 

La question migratoire s’est d’emblée imposée comme un sujet sensible pour la nouvelle Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen. Celle-ci a présenté mardi 10 septembre la liste des vingt-six autres membres de l’exécutif, qui devront à présent passer par le gril des auditions au Parlement européen avant un vote d’investiture prévu le 22 octobre. Le portefeuille attribué au Grec Margaritis ­Schinas a particulièrement retenu l’attention. Celui-ci sera chargé des migrations et de la « protection de notre mode de vie européen ».

Cet intitulé a fait bondir des élus de gauche au Parlement européen et des associations d’aide aux migrants, qui y voient une concession aux partis souverainistes. L’énoncé, il est vrai, paraît maladroit. Il est défensif et semble considérer qu’un mode de vie unique, uniforme, intangible règne sur le continent. Au contraire, l’Europe est plurielle et l’un des enjeux de l’Union européenne est d’articuler cette grande diversité avec une vision commune de son avenir, ouverte au monde et à son voisinage.

Il faudra donc changer cette expression, la rendre plus audacieuse, mais sans renoncer pour autant à questionner le fait migratoire et à réfléchir sur ce qui fait société aujourd’hui. Tous les gouvernements perçoivent l’inquiétude de leurs administrés face à ce phénomène durable. La plupart se refusent à verrouiller leurs frontières, mais ils s’interrogent sur le contrat qui lierait les sociétés d’accueil et les nouveaux arrivants. De façon pertinente, la Commission estime pouvoir jouer un rôle. Peut-être comme un lieu de concertation sur les droits et devoirs qui accompagneraient, dans la continuité de l’humanisme européen, les mutations culturelles qui s’annoncent.

La Croix

 

 

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