Comment le visage dévoile une bonté intérieure, un cœur ouvert à toute rencontre sans tendance à la possession. Aucune jalousie
Jean-Marie Delthil
Réveil
Ce matin, une femme est passée devant ma maison, devant mon domicile ; rien de bien extraordinaire à cela, me direz-vous.
Soixante-dix ans peut-être, son visage soigneusement coiffé en chignon - une belle chevelure poivre et sel.
Et comme le temps n’est rien, je me suis immédiatement vu et retrouvé à Fontaine, en Isère : dans mon quartier d'alors, j'avais en effet parfois l'occasion de croiser de temps en temps une autre dame, à peu près du même âge, à la même et belle allure - mais/et surtout une dame éminemment bonne, profondément aimable et altruiste ; on ne sait pas pourquoi, mais lorsqu'une personne est bienveillante à votre égard (et pour tout le monde, finalement !) eh bien vous le ressentez, et bien avant les mots...
Bref, nous échangions alors juste un bonjour, pas plus... un léger mouvement de tête... des personnes de cet acabit, on a l'impression de les avoir toujours connues, mais sans aucune routine, sans aucune usure, sans aucun épuisement qui serait venu se loger au sein de la relation - non, bien au contraire : elles sont fraîches et belles, tout simplement pour vous, et pour le reste du monde - je le répète.
Il y a Unité.
Aucune jalousie, ni possessivité, ni tiraillement d'aucune sorte.
Non… Unité ; rencontre.
La vie - nos vies, toutes nos vies - à compter que nous soyons réellement (r)éveillés, se trouve ponctuée de ces heureux et joyeux événements.
C'est un pavage remarquable et discret sur lequel nous marchons et où nous sommes élevés…
Jean-Marie Delthil. Bonny-sur-Loire, le 23 juillet 2018