La sensibilité pour le patrimoine cultuel dépasse le nombre des chrétiens pratiquants. Les créations culturelles se placent au sein du culte

Publié le par Michel Durand

La sensibilité pour le patrimoine cultuel dépasse le nombre des chrétiens pratiquants. Les créations culturelles se placent au sein du culte

Dans le cadre des conférences de la Biennale d’art sacré actuel, j’ai eu le bonheur de rencontrer hier soir, Isabelle Saint-Martin présente à l’Espace Saint-Ignace à Lyon pour sa conférence : enseigner les faits religieux l’école : l’approche par les arts.

Je me suis retrouvé à 100 % dans son engagement. J’ai pu constater les progrès accomplis depuis les années 80. À cette époque avec l’aumônerie étudiante proche de LYON II / III, j’entreprenais les cours Art et Bible. Ceux-ci se sont développés par la suite avec le service catholique de la pastorale des réalités du tourisme et des Loisirs (ou du temps libre).

Dominique PonneauRégis Debray traçaient les chemins de l’enseignement du fait religieux dans les écoles publiques. Les revues de Confluences/Résurgences en ont souvent parlé.

 

Un article de La Croix en date du 13 mai 2016 rend bien compte de ce que je pense.

Isabelle Saint-Martin exprime que si les chrétiens « ne viennent plus à la messe, cela ne veut pas dire qu’ils ne vont plus dans les églises ! La visite de monuments historiques est une des pratiques culturelles les plus répandues chez les Français, et l’une des moins discriminantes socialement. D’autant que la visite d’une église est gratuite. La sensibilité pour le patrimoine cultuel dépasse donc le nombre de pratiquants. Mais, il n’y a pas de frontière étanche entre touristes et fidèles ou pèlerins : le pèlerinage croise depuis toujours une part de tourisme et rien n’interdit au touriste d’avoir, dans sa visite, un temps de silence ou de recueillement ».

Avec ma façon de parler, j’ai souvent dit qu’il n’y a pas de frontière étanche entre culte et culture. L’homme est UN. Charnel et spirituel. Aussi je regrette que des cadres de l’Église aient pu se mettre du côté d’élus laïcards qui exigeaient l’arrêt de manifestations culturelles (concert, exposition) dans une église d’avant 1905, sous peine de voir retirer l’affectation au culte. « L’église est strictement affectée à l’exercice du culte. Il ne peut y avoir d’événements culturels ».

Isabelle Saint-Martin souligne l’attachement culturel patrimonial des citoyens à l’église de leur lieu de vie. « Dès les années 1830, écrit-elle,  des écrivains comme Victor Hugo ou Mérimée s’inquiètent, dans un souci esthétique, des destructions d’églises. Des anticléricaux partagent alors des préoccupations qui dépassent le monde des catholiques pratiquants. On retrouve ce double aspect tout au long du XIXe siècle et encore au lendemain de la séparation des Églises et de l’État quand Maurice Barrès, avec La Grande Pitié des églises de France, lance un vaste mouvement qui contribue au vote de la loi de 1913 sur les monuments historiques. Aussi dans la France laïque, les églises et les cathédrales antérieures à 1905, devenues propriété des communes ou de l’État, bénéficient d’une protection du patrimoine très spécifique, alors que l’Église en reste l’affectataire exclusif. » Nous ne sommes pas loin du débat de l’enseignement du fait religieux dans les établissements scolaires privés ou publics.

 

Isabelle Saint-Martin a également parlé de son étude : Sainte Face - visage de Dieu, visage de l’homme dans l’art contemporain faisant ainsi le lien avec la BASA 2019, Visage de l’invisible.

 

Remerciant Franck Castany, commissaire avec Philippe Joannard de la BASA 2019 qui nous ont donné l’occasion de rencontrer Isabelle Saint-Martin, je vous invite à regarder cette vidéo.

Cette vidéo peut aussi vous intéresser. Université de Caen. 

COLLOQUE INTERNATIONAL ENSEIGNEMENT DES FAITS RELIGIEUX & ÉDUCATION À LA LAÏCITÉ – DES PRINCIPES AUX PRATIQUES – 9 & 10 JANV. 2019 – ESPE CAEN

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