Vous ne rejetez pas la fleur qui n’est plus belle, ce crime de la terre au ciel est pardonné, Vous ne maudirez pas votre enfant infidèle

Publié le par Michel Durand

Vous ne rejetez pas la fleur qui n’est plus belle, ce crime de la terre au ciel est pardonné, Vous ne maudirez pas votre enfant infidèle
Vous ne rejetez pas la fleur qui n’est plus belle, ce crime de la terre au ciel est pardonné, Vous ne maudirez pas votre enfant infidèle

Hier, jeudi 24 octobre, j’étais invité à présider l’eucharistie pour la prière de sépulture de Marc Bertrand qui quitta le domaine de la terre dans sa 97e année. C’est son fils, rencontré au sein de l’Église Saint-Polycarpe, qui me sollicitait pour accompagner sa famille et les amis dans cette prière du grand départ.

À l’issue de la cérémonie, j’ai rencontré Jacques André, son éditeur lyonnais.

« Marc Bertrand, professeur émérite des Universités, a enseigné la stylistique à l'Université Stendhal de Grenoble. Mais il a surtout consacré l'essentiel de sa carrière et de sa recherche à Marceline Desbordes-Valmore. Le présent ouvrage est l'aboutissement de ce travail, avec plus de 700 poèmes en vers ou en prose, connus ou inédits, expression quasi-parfaite de l'art de la versification romantique.

Une écriture vibrante qui ne cache pas l'émotion d'une femme révoltée par l'injustice sociale, atteinte au plus profond de sa chair par les désarrois de l'amour et les difficultés de l'existence; une oeuvre resplendissante, reflet de la vie sombre d'une poétesse qui se voulait libre et fière ».

Marc témoigna tout au long de sa vie d’un fort désir de véritable justice, d’humanité, de vérité. Il n’acceptait le comportement d’une Église qui ne pouvait s’abstenir de soutenir les puissants de ce monde. Par exemple Franco. En écoutant un bref exposé de sa vie, j’ai repensé à Georges Bernanos. Les grands cimetières sous la lune.

 

Messe d’au revoir

Afin de me préparer à ce temps de prière -accompagnement du dernier adieu- j’ai repris quelques notes d’une méditation cherchant à voir comment obtenir la béatitude éternelle de la vie en Dieu dans le Royaume.

Toute mort naturelle est une invitation à bien voir en face les limites, la limite de tous les humains

Parler de retraite professionnelle pour cause d’âge, vivre le vieillissement et méditer à ce propos, se tourner en même temps vers l’Évangile… sans cesse revient à mon esprit la réalité du Royaume.

Le Royaume = ?

Cette tranche d’existence dont nous ne pouvons rien en dire, car elle demeure la grande inconnue. Et pourtant, vivre dans la perspective du Royaume demeure la pointe essentielle de notre existence marquée par le Christ  : la communion en Dieu dans la gloire de son amour.

Mt 25, 31-40, le jugement  dernier . Tel fut le texte choisi pour proclamer l’Évangile la Bonne Nouvelle de Dieu adressée à tous les hommes (hommes et femmes).

Il y eut auparavant : Actes des Apôtres (17, 22-28)

et ce poème : La couronne effeuillée (Marceline Desbordes-Valmore)

J’irai, j’irai porter ma couronne effeuillée

Au jardin de mon père où revit toute fleur ;

J’y répandrai longtemps mon âme agenouillée :

Mon père a des secrets pour vaincre la douleur.

J’irai, j’irai lui dire, au moins avec mes larmes :

« Regardez, j’ai souffert… » il me regardera,

Et sous mes jours changés, sous mes pâleurs sans charmes,

Parce qu’il est mon père il me reconnaîtra.

 

Il dira : « C’est donc vous, chère âme désolée !

La terre manque-t-elle à vos pas égarés ?

Chère âme, je suis Dieu : ne soyez plus troublée ;

Voici votre maison, voici mon cœur, entrez ! »

Ô clémence ! ô douceur ! ô saint refuge ! ô Père

Votre enfant qui pleurait vous l’avez entendu !

Je vous obtiens déjà puisque je vous espère

Et vous possédez déjà tout ce que j’ai perdu !

Vous ne rejetez pas la fleur qui n’est plus belle,

Ce crime de la terre au ciel est pardonné,

Vous ne maudirez pas votre enfant infidèle

Non d’avoir rien vendu mais d’avoir tout donné.

 

Ô clémence ! ô douceur ! ô saint refuge ! ô Père

 

Nombreux sont les textes et prières, récits qui en appellent à l’union au Créateur de toutes choses. Constante invitation à la prière, à la méditation.

- Dieu éternel et tout-puissant, augmente en nous la foi, l'espérance et la charité ; et pour que nous puissions obtenir ce que tu promets, fais-nous aimer ce que tu commandes (Office des heures).

  • Frères, redoublez d’efforts pour confirmer l’appel et le choix dont vous avez bénéficié ; en agissant ainsi, vous ne risquez pas de tomber. C'est ainsi que vous sera généreusement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (2 P 1, 10-11).

Comment devenir de simple disciple ? Ce crime de la terre au ciel est pardonné…

La vie du disciple du Christ est entièrement orientée par l’obtention de la béatitude éternelle de la vie en Dieu dans le Royaume.

La vie humaine est entièrement orientée vers le lendemain d’une vie terrestre. Être lucide dans sa vie quotidienne notre agir Mt 25…

La sobriété d’une existence, la pauvreté volontaire, l’acceptation des limites, l’objection de croissance sont autant de portes ouvertes sur le Royaume.

Jésus leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. Il se demandait : “Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.” Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.” Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?” Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. » Matthieu 12, 16-21.

Le royaume ?

Être riche en vue de Dieu richesse humaine, spirituelle et non matérielle.

 

Mystère de la vie avec le Ressuscité

 

J’aime bien ce qu’Irénée à écrit au IIe siècle :

« Voir la lumière, c’est être dans la lumière et se sentir tout pénétré de sa clarté : ainsi ceux qui voient Dieu sont au dedans de Dieu même et tout pénétrés de ses clartés infinies : cet éclat divin est la vie même divine dont on se remplit en voyant Dieu. »

Et saint Jérôme :

« L’homme ne peut voir maintenant Dieu lui-même. Les anges des plus petits dans l’Église voient toujours la face de Dieu : maintenant nous voyons dans l’image et dans l’énigme ; mais pour lors nous verrons face à face, quand d’hommes que nous étions, nous serons devenus des anges ».

Saint Jean-Chrysostôme :

Que sera-ce quand la vérité même des choses sera présente ? Quant au milieu de son palais ouvert il sera permis de contempler le roi lui-même, non plus dans l’ombre et dans l’énigme ; mais face à face ; non plus par la foi, mais par la vision et dans la réalité même ? »

 

La mort, porte de la Vie

Sachant tout cela, comment pouvons-nous craindre la mort ?

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22,34-40.

Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements. »

 

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I
Merci, je viens de m'abonner et ces méditations inspirées m'inspirent. Même si je ne suis pas sur le même chemin. Mais tous les chemins ascendants mènent au sommet de la montagne.
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M
Merci pour votre prise de parole. <br /> Les chemins sont divers. Chacun(e) creuse son propre sillon. Et nous pouvons nous entraider pour atteindre le (les) sommet (s).