Voir les propositions qui s’articulent en un ensemble cohérent, révolutionnaire au sens qui était donné à ce terme par le général de Gaulle
Mercredi dernier, au cercle de silence dans la ville de Lyon qui se tient à proximité de l’Hôtel de Ville, entrée côté est, j’ai rencontré trois lycéens très attentifs à la lecture de nos banderoles de soutient aux migrants. M’imaginant qu’ils pouvaient appartenir au groupe d’identitaires lyonnais, je me suis approché d’eux afin de les sonder. Ma prévision s’est avérée totalement fausse.
En, effet, ce sont des jeunes qui veulent sensibiliser les lycéens à l’importance des questions cruciales qui se posent actuellement (retraite, emplois, avenir…) et ils se rendent à une réunion à ce propos. C’est pour cela qu’ils ne peuvent joindre présentement au cercle de silence tout en disant : « nous sommes entièrement avec vous ». « Les problèmes concernant la retraite, l’Europe, les migrants, les gilets jaunes, ont une source commune : le capitalisme ; oui; tout est lié ». « Nous voulons sensibiliser dans nos lycées aux dangers pour l’avenir des choix économistes où l’humain est ignoré ». « Nous souhaitons plus d’humanité dans les décisions prises par les gouvernements ».
Je leur ai souhaité une bonne réunion. « Nous sommes de cœur avec vous ».
Et je pense à l’Europe.
Pour quelle Europe avons-nous été appelés à voter ? Une Europe humaine, sociale, solidaire, fraternelle ? Une Europe culturelle, poétique, cultivée ? Ou une Europe matérialiste, économique, financière dirigée par des banques qui sont devenues les temples du dieu argent. Une Europe de la finance virtuelle. Lire à ce sujet la page de Gaël Giraud.
Deux pages lues ce matin sur la toile alimentent ma réflexion et méditation. L’une est communiquée par Patrice de Plunkett, l’autre par Denis Chautard.
Patrice de Plunkett donne à lire : de la Résistance à la révolution.
Je partage cette réflexion et je constate qu’elle entre totalement dans le rapide échange que j’ai eu avec les lycéens. Nous nous trouvons sur une même longueur d’onde : « La critique radicale du néo-libéralisme, de l’Union européenne, du capitalisme financier, de l’oligarchie… est en train d’engendrer des propositions qu’il est possible d’articuler en un ensemble cohérent, révolutionnaire au sens qui était donné à ce terme par le général de Gaulle et la France libre », écrit Bertrand Renouvin. Plutôt que de même longueur d’onde, je crois que l’on parlerait aujourd’hui d’un « même logiciel ». J’apporte cette précision, car les lycéens ont émis l’idée que je pourrai de ne pas comprendre leurs tracts pour sensibiliser les lycéens, car il sont écrits dans une langue de jeunes.
Voilà, restons dans le langage des anciens et lisons -ce n’est qu’une invitation que je vous adresse- la page de Bertrand Renouvin.
Denis Chautard, prêtre de la Mission de France apporte une réflexion à situer dans le cadre de l’évangélisation. Il donne à lire un article publié dans Famille chrétienne et rédigé par Clotilde Hamon (Famille Chrétienne N° 2191 du samedi 11 janvier 2020). Elle souligne le fait que l’Église ayant perdu le monde populaire, puis rural est devenue urbaine. « Peut-on se satisfaire d’une Église où seuls les milieux socioculturels les plus élevés ont réussi à rester fidèles au poste et trustent tous les lieux d’engagement ? Comment rester une Église universelle si on ne sait plus cultiver la biodiversité du peuple de Dieu ? Ces questions tenaillent les chrétiens inquiets de se voir réduits à une gangue sociologique, avec des codes culturels autocentrés qui deviennent hors-sol, un langage élitiste qui n’est pas compris, un apostolat en surplomb. »Ainsi : « La fracture entre les élites et les Français des périphéries est devenue abyssale, comme l’a montré le mouvement des Gilets jaunes à ses débuts. Une réalité sociologique qui touche aussi l’Église et doit conduire à repenser l’évangélisation ».
Voilà une réflexion que je ne peux que situer dans la ligne de la conférence-débat que j’organise ce mardi 14 janvier au Prado de Lyon avec Dominique Greiner de La Croix.
Certains chrétiens, dont des évêques, peuvent ne pas aimer que l’on parle de réparer l’Église. En effet, l’Église est sainte ; elle n’a pas besoin d’être réparée. N’empêche que des membres de cette Église sont cabossés, cassés, déviants… Une réparation est désormais absolument nécessaire. Une réparation pour une reconstruction.
Bref, je vous laisse à la lecture proposée par Denis Chautard.