Que le retirement soit un paisible moment où, face à soi-même et au Christ un puissant attrait pour l’Éternel créateur dynamise nos jours.
Et nous voilà bien repartis dans un second confinement. On parle de reconfinement.
Les personnes fragiles, surtout elles, doivent rester à la maison.
Voir, ici, les conditions d’un « rester chez soi ».
Ceci dit, ce qui me parait indispensable pour une situation où l’obligation de rester à la maison est inévitable c’est ceci : avoir un règlement personnel. Se faire un règlement et le respecter. C’est, en effet l’unique facteur d’équilibre et d’occupation de son temps libre pour que celui-ci ne soit pas vide. Dans ce climat régulé, le confinement deviendra ermitage, retraite, retirement habillé de saveurs spirituelles. L’ennui sera alors évacué.
J’ose rappeler le règlement que je me donne. Voir ici pour le mois de mars 2020.
Et aujourd’hui ?
6h 30 - 7h 30 / 8 h = réveil en douceur
En fait, ma journée commence sous des auspices plutôt païens. Je n’adresse pas mon premier regard à Dieu-Père, mais au monde environnant et à mon confort personnel : écoute des informations, petits déjeuners, lectures du journal et toilette du corps.
8h 30 : Méditation de l’Évangile du jour = prière du matin : office de Laudes et office des lectures
10h : lecture des courriels et « travail de bureau ».
11 h 30 : parfois - pour l’instant, pas de prière eucharistique, mais une méditation sur les textes du jour. Je ne conçois la prière de « la messe » comme un acte individuel, une dévotion isolée.
12h 30 : repas
13h : repos, information, sieste
14 h 30 : lecture d’un ouvrage théologique ou de cet ordre
17 h : travail de bureau, réaction de textes, lectures de revues de presse
18 h 30 : office du soir et lectures diverses sur l’ordi (par ex. Site du Vatican
19 h 15 : repas du soir
20 h : information Fr 2, Arte… , diverses émissions
22 h : office des complies.
Je pense que le confinement ne peut pas être plus complet. II est inévitablement interrompu par d’inévitables sorties hors appartement selon les besoins :alimentaires, administratifs, ou de santé. En fait, surtout avec le repos que je dois respecter pendant quelques semaines, c’est comme si je me trouvais en Ehpad, nécessairement surveillé par une administration covidesque.
Souvenirs de pèlerinage près d’Assise
Dans un ermitage (Monte Casale) avec François, Antoine, Bonaventure.
Ici trois brigands impies ont vécu comme des saints.
Ici des frères vénérables moururent dans le Seigneur.
C’est pourquoi heureux ceux qui habitent cette maison qui est à toi, Seigneur ! »
L’amour est plus puissant que « la mort » ; que la patience, l’humilité et la charité viennent à bout de bien des maux.
« Venez frères brigands, nous sommes des frères et nous vous apportons du bon pain et du bon vin ! … Quelque temps plus tard ‘Par la miséricorde de Dieu et grâce à l’humilité et à la charité que leur avaient témoignées les frères, les uns entrèrent dans l’Ordre, les autres se convertirent à la pénitence’… » (Légende de Pérouse 90)
Ermitage de l’Alverne :
« Qui es-tu Seigneur ? » et « Qui suis-je ? »… « Toi si bon et si grand !... et moi si pauvre et si petit !... » Confronté à la force des éléments qui l’entourent, il mesure ici, plus intensément encore, sa petitesse et sa fragilité. Dieu se révèle à lui plus que jamais, ce Dieu tout-puissant en amour et en miséricorde !
« Mon Seigneur Jésus-Christ, je te prie de m’accorder deux grâces avant que je meure : La première est que, durant ma vie, je sente, autant qu’il est possible, cette douleur d’âme que toi, ô doux Jésus, tu as enduré à l’heure de ta très cruelle Passion. La seconde est que je sente dans mon cœur, autant qu’il est possible, cet amour sans mesure dont toi, Fils de Dieu, tu étais embrasé et qui te conduisait à endurer volontiers une telle passion pour nous, pécheurs. »