Méprisés par des gouvernances mondiales qui misent sur l’enrichissement des riches que l’on refuse de voir, ils posent des actes odieux
Le film de Ladj Ly dépeint la misère qui lie ses protagonistes et analyse les manquements de l’État français envers ses citoyens les plus vulnérables.
Dans La Croix du 2 novembre 2020, Mgr de Moulins-Beaufort exprime sa conviction : « Nous sommes en guerre contre cette idéologie de l’islamisme ».
Cela est vrai. L’islamisme tel qu’il s’exprime n’est en rien acceptable et nous ne pouvons qu’être en guerre contre lui. L’islamisme n’est pas l’islam. Mes amis et contacts musulmans le disent sans cesse. Azzedine Gaci, par exemple, sur Facebook, le 31 octobre, écrit :
Comment expliquer que cette formule "Allahu akbar", forte de la plus intense des spiritualités est devenue le symbole le plus négatif de l’expression religieuse ?
« "ALLAHU AKBAR"… DIEU EST PLUS GRAND.
On dit "Allah akbar" pour exprimer notre admiration de l’œuvre grandiose de Dieu, notre émerveillement devant la naissance d’un enfant ou notre émotion devant la beauté de la nature.
On dit "ALLAHU akbar" pour surmonter nos peurs, nos peines, nos tristesses et nos souffrances.
On dit "Allahu akbar" pour pouvoir lutter contre nos tentations, nos faiblesses et nos démons intérieurs.
On dit "Allahu akbar" quand on perd un proche ou un travail, quand on fait faillite ou quand on tombe malade.
On dit "Allahu akbar", pour appeler les fidèles à la prière, pour nous incliner ou pour nous prosterner devant Dieu, le plus grand et nous abandonner totalement en confiance à lui.
Comment expliquer que cette formule "Allahu akbar", forte de la plus intense des spiritualités est devenue le symbole le plus négatif de l’expression religieuse?
Je ne peux trouver aucune explication rationnelle à cela, mis à part l'ignorance, la fragilité de l'esprit ou l'imitation aveugle.
Lire les nombreux commentaires qui suivent ce texte donne un bel enseignement : « L'ISLAM est une religion de paix et de pardon. Bravo Mr GACI Azzedine vous avez tout dit ».
Seulement, il ne suffit pas d’être en guerre contre l’islamisme.
Encore faut-il comprendre, chercher à comprendre, les situations qui poussent des personnes, des jeunes, à accomplir de tels gestes ignobles. Je parle de la misère. Misère des pays détruits par la guerre, par des politiques économiques irrespectueuses des petits. Quand l’enrichissement des dirigeants est le seul but poursuivi, on ne peut s’étonner que des révoltés s’engagent dans des actes inacceptables. Certes, il y a l’idéologie tueuse. On peut même évoquer la secte des Assassins.
Mais aujourd’hui qui penserait accomplir de tels actes inhumains sinon les désespérés de la misère, de l’humiliation ? Je pense aux Palestiniens. Un regard politique digne des droits humains fondamentaux, un respect des accords de paix n’apporterait-il pas d’autres comportements qu’un esprit de vengeance propice au terrorisme ?
Être en guerre contre l’idéologie de l’islamisme. Assurément. Seulement pour que cette guerre réussisse, il convient également d’être en guerre contre l’économisme, la mainmise des pouvoirs financiers sur les peuples appauvries par des années de gouvernance coloniale, de mépris des populations pauvres, misérables.
Se mettre à l’école de Victor Hugo, par exemple, pour bien comprendre les drames que vivent les jeunes des banlieues tentés par l’islamisme alors qu’ils ne connaissent pas l’Islam.
Selon Maurice Bellet, « Geneviève de Gaulle disait… qu’après les deux totalitarismes (nazisme et communisme/stalinisme), un troisième était en train de leur succéder : celui de l’argent ». Moins spectaculaire que les précédents, il sait être à sa manière atroce. Invisible. « La perversion majeure est d’abord inconsciente ». (Le Dieu pervers).
Je ne peux terminer qu’en citant Frattelli tutti que les gouvernants devraient lire.
283. Le culte sincère et humble de Dieu « conduit non pas à la discrimination, à la haine et à la violence, mais au respect de la sacralité de la vie, au respect de la dignité et de la liberté des autres, et à l’engagement affectueux pour le bien-être de tous ».[280] En réalité, « celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour » (1Jn 4, 8). C’est pourquoi « le terrorisme détestable qui menace la sécurité des personnes, aussi bien en Orient qu’en Occident, au Nord ou au Sud, répandant panique, terreur ou pessimisme n’est pas dû à la religion – même si les terroristes l’instrumentalisent – mais est dû à l’accumulation d’interprétations erronées des textes religieux, aux politiques de faim, de pauvreté, d’injustice, d’oppression, d’arrogance ; pour cela, il est nécessaire d’interrompre le soutien aux mouvements terroristes par la fourniture d’argent, d’armes, de plans ou de justifications, ainsi que par la couverture médiatique, et de considérer tout cela comme des crimes internationaux qui menacent la sécurité et la paix mondiale. Il faut condamner ce terrorisme sous toutes ses formes et ses manifestations ». Les convictions religieuses sur le sens sacré de la vie humaine nous permettent de « reconnaître les valeurs fondamentales de la commune humanité, valeurs au nom desquelles on peut et on doit collaborer, construire et dialoguer, pardonner et grandir, en permettant à l’ensemble des diverses voix de former un chant noble et harmonieux, au lieu de hurlements fanatiques de haine ».
L’attaque terroriste de Vienne (Autriche) entre dans cette ouverture de la réflexion pour une sortie définitive des conflits terroristes mondiaux.