Au lieu de fuir l’air du temps, regardons-le bien en face et prenons comme arme ce qui advient pour couper la route à l’argent idolâtré

Publié le par Michel Durand

Au lieu de fuir l’air du temps, regardons-le bien en face et prenons comme arme ce qui advient pour couper la route à l’argent idolâtré

Je termine la rédaction de cette page alors qu’un ami me téléphone pour s’assurer que je ne suis pas le prêtre sur qui l’on vient de tirer vers les 16 h dans la rue Père Chevrier. Nouveau drame, cette fois à l’encontre de l’Église grecque à Lyon 7ème.

 

Aucun doute possible. La deuxième vague de la pandémie Covid 19 est bien présente. Ne pourrait-on pas en faire une fable du type déluge à la Noé qui oblige à s’enfermer dans un logement/arche en attendant que la terre ne redevienne saine ?

Cela ne serait qu’une parabole pour indiquer, à qui veut bien l’entendre, que l’actuel système de gouvernance mondiale fondé sur l’économisme des banques bute désormais contre un obstacle infranchissable.

Il faut sauver l’économie disent les experts. Oui, si cette économie est au service de l’humain. Non, si l’économie demeure au service d’une économie libérale enrichissant les plus riches au détriment du grand nombre. Que de fois n’a-t-on pas entendu ce raisonnement - sauver l’économie ? Et rien ne produit le changement.

On a dit qu’après l’épidémie rien ne pourra être comme avant. Or, tout concourt pour qu’après tout soit comme avant, voire pire. Triomphe de l’économisme !

Je note toutefois que, dans l’actuelle situation de confinement, une note d’humanité s’est installée. Les Ehpad demeurent ouvrables pour des visites, les prières de sépulture moins confinées et les cimetières ouverts. Sauver des vies (biologiques) ne l’emporterait pas sur respecter la Vie.

Dans ma réflexion ce jour, s’installe encore plus profondément qu’au printemps 2020, l’idée qu’une pandémie mondiale devrait paralyser la vie économique au point de mettre tout le système  libéral à terre (sous terre). Et je rejoins la légende de l’Arche de Noé. Une force étrange contraint tous les humains à changer de système de gouvernance. Une grève générale qui pousse tout citoyen à changer de mode de vie. Utopie ?

Or, en ce jour, à mon sens, nous sommes prêts pour autre chose qu’une vision économiste idolâtrée. Nous pouvons (nous pourrions) œuvrer à la mise en place d’un revenu universel, le meilleur instrument contre la pauvreté. Voir ici. 

 

 

Fraternité et partage.

C’est là que je vois les chrétiens s’organiser pour que, par exemple, les paroles de François, Fratelli tuti, se concrétisent.

 

Conscients de la force de l’Évangile, nous créons des instances de réflexion, des laboratoires pour qu’une gouvernance s’installe réellement au service de l’humain en partant des plus pauvres. Chaque communauté se donne les outils d’une convivialité où personne n’est oublié. Les problèmes sont étudiés à leur racine et les remèdes apportés. Je pense ainsi à la migration. Au lieu de repousser les exilés au-delà des frontières européennes, les moyens politiques sont pris pour traiter le problème sur place dans toutes ses dimensions. Il y aurait alors une prise en compte d’un terrorisme qui demeure l’arme du pauvre.

Finalement, une fois de plus j’en appelle à l’énergie des christiens pour que se mettent en place contre les politiques de croissance économique, un art de vivre humain et fraternel. Seul le dynamisme des disciples de l’Évangile, visible dans les rues et les instances politiques, peut subvertir l’ancestral économisme libéral.

Très concrètement et pour avancer lentement et surement : que des « ateliers », des laboratoires se mettent en place dans chaque paroisse. « bienheureux les artisans de paix ».

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