Jésus de Nazareth, on le connaît bien. Il est l’un des nôtres et ne peut donc pas faire ce qu’il dit. Oui nul n’est prophète dans son pays !

Publié le par Michel Durand

Georges de La Tour, Joseph Charpentier

Georges de La Tour, Joseph Charpentier

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À Nazareth avec ses disciples Jésus organise la mission : faire du bien autour de soi et annoncer le Royaume

 

6,1

« Jésus partit de là. Il vient dans sa patrie et ses disciples le suivent. »

Il semble être sur la rive occidentale de la mer de Galilée, encore appelée lac de Tibériade ou de Kinneret ou encore lac de Génézareth.

 

Avec le Christ, nous cheminons autour de cette étendue d’eau qui n’est profonde que de 50 m, mais qui se trouve à 212 m au-dessous du niveau de la mer.  Voir ici.

 

Jésus commence son séjour en ce lieu par l’enseignement. On retrouve l’ambiance du chapitre 3, versets 20 à 35 où l’on voit Jésus enseigne à la maison, celle de Pierre, alors qu’il est contesté par des scribes venus de Jérusalem. Ceux-ci disent :

« Il a Béelzéboul en lui ». C'est par le chef des démons qu'il chasse les démons».

Par ailleurs, sa mère et ses frères s’inquiètent de lui (3,31). A-t-il perdu la tête ? Les gens de son pays le connaissent bien. Ils estiment qu’il y a vraiment un problème de le voir ainsi vivre et s’exprimer. Ce n’est pas son habitude de parler ainsi dans la synagogue et en tout lieu.

 

6,2-6

« Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Frappés d'étonnement, de nombreux auditeurs disaient : «D'où cela lui vient-il ? Et quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, si bien que même des miracles se font par ses mains ? N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de Josès, de Jude et de Simon ? et ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous» ? Et il était pour eux une occasion de chute.

Jésus leur disait : « Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison ». Et il ne pouvait faire là aucun miracle, pourtant il guérit quelques malades en leur imposant les mains. Et il s'étonnait de ce qu'ils ne croyaient pas.

Il parcourait les villages des environs en enseignant. »

 

Jésus est surpris de voir la méfiance de ses compatriotes. Il interrompt son enseignement. Toutefois, malgré le manque de foi, de confiance en lui, il continue à faire le bien autour de lui en guérissant quelques malades par imposition des mains. Ces miracles ne sont pas présentés avec les mêmes répercussions que ceux du chapitre précédent.

N'est-ce pas le charpentier ? Le mot grec, ο τεκτων, explique la note de la TOB, peut désigner un ouvrier qui travaille sur le bois, la pierre ou le métal. Il est possible de penser à un constructeur de maisons. L‘absence de mention du père est étonnante dans la culture juive. Mais, il est possible de penser que Marc souligne ainsi que Dieu est le père de Jésus.

À propos des frères de Jésus, rappelons que dans la Bible, comme aujourd’hui en Orient, le mot frère désigne autant les fils de la même mère que les proches parents. Il en va ainsi pour le mot sœurs.

Comme Jésus ne correspond pas à l’idée que les gens de Nazareth s’en font, il est pour eux une occasion de chute, un scandale, une sorte de pierre d’achoppement contre laquelle butent ceux qui ne sortent pas de leur image de l’enfant de Marie et de Joseph, le gars du pays, du quartier. Parce qu’on n’a pas de lui une connaissance profonde, le prophète est méprisé dans sa patrie, ses parents et dans sa propre maison. En effet, Jésus est tellement homme qu’il ne peut échapper à la pression psychologique de l’entourage, comme l’exprime le dicton : « nul n’est prophète dans son pays ». Voir ici.

Alors, n’insistons pas semble penser Jésus. Vu leur manque de confiance, manque de foi, même si cela est étonnant, allons voir ailleurs et organisons-nous pour que change cette méfiance.

Organiser la mission, ce sera pour la prochaine page.

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