Il nous reste encore beaucoup à prier, à recevoir l’Esprit de Dieu... Demandons-le les uns pour les autres, ne manquons pas de prier : Viens Esprit saint.
Dans l’accomplissement de notre vocation de disciples-missionnaires, nous n’aurons jamais fini de prendre conscience du travail de l’Esprit saint dans la vie des croyants. Si l’Esprit saint est le protagoniste de la mission, il y a pour le disciple l’exigence de repérer sa présence et son action aussi bien dans sa vie que dans celle des hommes et des femmes qu’il rencontre.
Mais avant tout il faut le demander comme y insistait le Père Chevrier : « Il nous reste encore beaucoup à prier, à recevoir l’Esprit de Dieu... Demandons-le les uns pour les autres, ne manquons pas de réciter tous ensemble le Veni Creator chaque jour pour que nous puissions le recevoir en abondance... » (Antoine Chevrier, Lettre à ses séminaristes, 1877). D’où l’importance de la docilité du disciple à l’Esprit saint comme le diacre Philippe qui rejoint le char de l’eunuque éthiopien : « Mets-toi en marche en direction du sud, prends la route qui descend de Jérusalem à Gaza ; elle est déserte » (Ac 8, 26). Le Saint-Esprit, en effet, nous pré- cède dans le travail de l’évangélisation : «Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 44). Évangéliser dans ce cas signifie rejoindre ceux qui ont déjà été éclairés par la grâce de l’Esprit saint et faire route en- semble.
Le disciple poursuit-il l’œuvre de l’Esprit ?
Le véritable disciple se laisse conduire par l’Esprit du Maître pour aller avec amour et charité à la rencontre de ceux qui sont loin de l’Église et des lieux de rassemblement habituel.
Le père Chevrier faisait déjà remarquer à son époque : « Les gens ne viennent pas, il faut aller les chercher » (Véritable Disciple, p 450). Et il poursuivait : « Aller aux pauvres, parler du Royaume de Dieu aux ouvriers, aux humbles, aux petits, aux délaissés, à tous ceux qui souffrent » (Antoine Chevrier, Écrits spirituels, p 57).
La mission du disciple-missionnaire est perçue dans la continuité du travail de l’Esprit. Cela suppose une conversion permanente de la part du disciple-missionnaire pour ne pas être un obstacle à l’œuvre de l’Esprit.
Au Prado, la pratique du Cahier de vie et du regard de foi sur la vie à la lumière de l’Évangile permet au disciple de contempler la présence de l’Esprit dans son activité apostolique.
Habité par l’Esprit saint, le disciple est appelé à être un témoin, un canal pour transmettre la joie du Christ ressuscité, cette Bonne Nouvelle du salut, à l’instar de Pierre face à l’infirme : « De l’or et de l’argent, je n’en ai pas ; mais au nom de Jésus Christ le Nazôréen, marche ! » (Ac 3, 6) Vivre en témoins du Ressuscité invite à avoir un regard nouveau devant les réalités qui nous entourent.