Par la personne agissante de Jésus de Nazareth que des gens sont venus supplier pour qu’il impose les mains sur un sourd-muet c’est Dieu qui agit

Publié le par Michel Durand

 Jésus guérissant un sourd-muet, Bartholomeus Breenberg vers 1635, transposition, selon la mode du XVIIe siècle, dans des ruines romaines antiques 

Jésus guérissant un sourd-muet, Bartholomeus Breenberg vers 1635, transposition, selon la mode du XVIIe siècle, dans des ruines romaines antiques 

Suite des études d’Évangile dans Marc

 voir par exemple ici :  Marc   -   6,1  -    6   - 7,  

 

Pour prier, Jésus se veut loin des siens et là encore, au milieu des gens, il va faire le bien autour de lui. Marc en parle en voulant montrer dans ce voyage hors de la Galilée un signe annonciateur de l’annonce de l’Évangile à tous. Les païens ont droit à la Parole de Dieu prononcée en Christ.

3,7-8

« Jésus se retira avec ses disciples au bord de la mer. Une grande multitude venue de la Galilée le suivit. Et de la Judée, de Jérusalem, de l'Idumée, d'au-delà du Jourdain, du pays de Tyr et Sidon, une grande multitude vint à lui, à la nouvelle de tout ce qu'il faisait ».

Lire aussi 5,1-20 - voir pages 7-12.

 

Jésus répond encore à une demande de guérison en terre païenne

Guérison d’un sourd-muet

7,31-35

« Jésus quitta le territoire de Tyr et revint par Sidon vers la mer de Galilée en traversant le territoire de la Décapole. On lui amène un sourd qui, de plus, parlait difficilement et on le supplie de lui imposer la main. Le prenant loin de la foule, à l'écart, Jésus lui mit les doigts dans les oreilles, cracha et lui toucha la langue.Puis, levant son regard vers le ciel, il soupira. Et il lui dit: Ephphata, c'est-à-dire: «Ouvre-toi». Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia, et il parlait correctement. »

En précisant les lieux où passent Jésus et ses disciples : Tyr, Sidon, Décapole, Marc, sans tracer d’itinéraire précis, souhaite informer les lecteurs que les événements qui s’accomplissent le sont bien en terre païenne, non juive, hors de l’influence de la Loi de Moïse.

Jésus est connu pour les guérisons qu’il accomplit. Alors des gens, des inconnus (on) lui amènent un sourd qui parlait difficilement.

Marc s’inspire-r-il de ce récit d’Isaïe ? Lisons :

Is 35, 5-6

« Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ; car l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride ».

Marc cite ce passage au verset 7 : « Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets ».

Dans la parole d’Isaïe, c’est Dieu lui-même qui vient sauver les humains en difficulté. Ici de même, par la personne agissante de Jésus de Nazareth que des gens sont venus supplier pour qu’il impose la main, ou les mains, sur un sourd-muet. Citant le prophète Isaïe, Marc signifie le lien entre Jésus et Dieu, le Seigneur. C’est du reste en levant son regard vers le ciel, symbolique lieu divin, que Jésus opère sa guérison. Jésus dit : « ouvre-toi ». Ephphata. Langage usuel des anciennes liturgies du baptême. Et « aussitôt les oreilles du sourd s’ouvrirent ». Il s’en suit logiquement qu’il puisse correctement parler. Je vois dans cet évènement le fait que Jésus parle, annonce la libération et qu’effectivement il donne la libération. Il dit et fait ce qu’il dit : annonce et don de la libération. Il agit dans la perfection ; l’homme parla correctement. L’œuvre accomplie crédibilise parfaitement la Parole entendue.

Pourtant, une attitude ostentatoire n’est pas opportune.

7, 36-37

« Jésus leur recommanda de n'en parler à personne : mais plus il le leur recommandait, plus ceux-ci le proclamaient. Ils étaient très impressionnés et ils disaient: “Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets” ».

Ce qui m’émerveille dans la réponse des gens, c’est la reconnaissance de la qualité du travail de guérison accompli : y a rien à dire, « il a bien fait toutes choses ! » Alors comment est-il possible de ne rien en dire ?

Le secret messianique, indique une note de la TOB, est destiné à être manifesté

1,42-45

« À l'instant, la lèpre le quitta et il fut purifié. S'irritant contre lui, Jésus le renvoya aussitôt. Il lui dit : « Garde-toi de rien dire à personne, mais va te montrer au prêtre et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit : ils auront là un témoignage». Mais une fois parti, il se mit à proclamer bien haut et à répandre la nouvelle, si bien que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais qu'il restait dehors en des endroits déserts. Et l'on venait à lui de toute part. »

De fait, Jésus lui-même dit que ne dot être caché :

4,21-22

« Il leur disait : “Est-ce que la lampe arrive pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour être mise sur son support ? Car il n'y a rien de secret qui ne doive être mis au jour, et rien n'a été caché, qui ne doive venir au grand jour”.

Le secret messianique ne peut qu’être provisoire comme on le voit à propos des miracles. Par exemple, le lépreux guéri proclame bien haut sa guérison (1,45). Il n’annonce, répand cette bonne nouvelle. Il proclame ; il évangélise. Et la foule, tremblante d’impressions évidentes en chœur chante les louanges de Jésus, déjà pressenti comme Seigneur : « Il a bien fait toutes choses ; il fait entendre les sourds et parler les muets ». C’est une anticipation de « la reconnaissance dans la communauté chrétienne de l’œuvre eschatologique de Dieu par Jésus ».

 

 

 

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