Par notre baptême et comme disciples missionnaires, nous ne pouvons que durer dans l’appel à proclamer que Dieu est venu habité parmi nous
8 juillet 2021. Je reprends la dernière phrase de l’Évangile qu’Alain (diacre) vient de proclamer : « Amen, en vérité, je vous le déclare : au jour du jugement (tel est le contexte d’apocalypse dont il est question pendant cette retraite : du temps de la Création jusqu’au temps du Royaume, des moments d’obscurité jusqu’à la pleine Lumière), au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité avec moins de rigueur que cette ville ». L’image historique, biblique de ces deux villes est suffisamment présente en nos mémoires pour qu’il ne soit pas utile d’en dire plus que de pointer la force du péché de l’égoïsme. Pour rejoindre plus d’actualité, il est encore possible d’évoquer les Gay Pride, les marches des fiertés, Lesbian & Gay fierté gay et lesbienne, LGBTQ+ Pride. Voilà, j’ai tracé le tableau, je n’en dirai pas plus. En vérité, Sodome sera traité avec moins de rigueur que cette ville.
Je souligne cela pour parler de Miséricorde. Miséricorde absolue, entière. À mon avis, cela ne va pas de soi. Comment saisir cette attitude d’immense pardon de ce qui représente un mal avéré vis-à-vis de la maison ou de la ville qui refuse ostensiblement d’écouter les paroles du Seigneur ? J’avoue ne pas avoir de réponse à ma question alors que je constate ne pas pouvoir l’évacuer.
Je me contente de reconnaître que, par notre baptême et ayant voulu nous maintenir dans la situation de disciples missionnaires, nous ne pouvons que durer dans la vocation, l’appel à proclamer que Dieu est venu habité parmi nous. Le dire et prouver la vérité de nos paroles en les rendant crédibles par nos actes, nos modes de vie.
C’est en ce domaine que les crises rencontrées ont ouvert de nouvelles prises de conscience. La crise écologique montre l’urgence de ne pas courir à toujours plus de biens. La crise pandémique dévoile de nouvelles formes de solidarité, de sagesse de justice, d’entraide. Le ramassage des ordures, par exemple, est désormais perçu comme une tâche essentielle qu’il faudrait mieux appréciée à sa juste valeur. Les métiers d’aide à la personne sont reconnus comme indispensables et devraient être mieux considérés sur le chemin de l’attention aux personnes, aux plus petits. Paix à cette maison et à ses habitants !
Que le chrétien, le disciple missionnaire par sa mission soit un homme, une femme de la fraternité notamment au moment où nous nous trouvons invités à accompagner une personne dans sa propre mort physique, terrestre.
J’ai à ce propos un fait de vie que je souhaite vous partager. Il est question de l’accueil des étrangers dans la ville de Lyon, plus exactement dans le quartier de la Croix-Rousse connu depuis le XIXe siècle pour ses engagements en faveur des travailleurs, des canuts et des plus pauvres qu’eux, les nouveaux ouvriers récemment arrivés dans les périphéries de la ville de la soie.
Au XXIe, des habitants de la Croix-Rousse se sont unis pour venir en aide aux migrants, aux jeunes mineurs étrangers isolés. Dans la revue Quelqu’un parmi nous, il en est question dans un numéro où les militants d’une équipe d’ACO témoignent comment ils ont d’une façon ou d’une autre amélioré la présence, la vie de ces exilés vivants dans le squat de l’ex-collège Maurice Scève. Un journal a titré un article à ce propos en affirmant que, d’une façon improbable, inattendue des libertaires et des chrétiens de gauche se sont uni pour répondre aux attentes et besoins des jeunes demandeurs d’asile. Ils ont travaillé ensemble pour plus d’humanité, pour un authentique respect des droits humains fondamentaux.
Le chrétien est un faiseur d’humanité.
Il proclame cette bonne nouvelle et, en même temps il agit pour que cela se réalise, se concrétise. C’est son action qui prouve la vérité de ses paroles.
Dans le domaine de l’écologie, nous avons le même constat. Le disciple du Christ qui sait alléger ses modes de vie, qui se contente d’une seule tunique prouve la justesse de ses déclarations affirmant l’importance d’une vie sobre, pauvre, parce que située hors de la misère.
Pour terminer j’indique de nouveau que la révision de vie est le principal outil qui montre, discerne si le chemin emprunté est le bon.