Proche des gens, Jésus assume sa double mission :faire le bien autour de soi autant que possible et annoncer la venue du Royaume de Dieu : la Lumière

Publié le par Michel Durand

Jésus enseignant, évangéliaire du 10e siècle

Jésus enseignant, évangéliaire du 10e siècle

Alors que j’accompagne à la maison Saint-André du Prado une retraite pour laïcs, j’ai, tenant compte de ce que disent les uns et les autres, prononcé cette homélie. L’évangile à l’eucharistie du lundi 5 juillet est en Matthieu 9, 18-26. Je suis heureux de partager ma méditation en ce lieu.

C’est en lisant ce récit dans Luc 8, 40 que nous découvrons que ce notable s’appelle Jaïros et qu’il est chef de la Synagogue. C’est un membre éminent de la communauté.

Jésus est alors en dialogue avec les disciples de Jean le Baptiseur. Autour de Jean s’était formé un groupe de croyants. Des gens fidèles à la lecture de la Parole de Dieu, psaumes, prophètes et Loi, des gens qui trouvaient que les juifs des grandes villes, dont ceux du Temple de Jérusalem, risquaient de ne pas être fidèles à l’authentique volonté de Dieu. Nous pouvons penser à la communauté des Esséniens installée dans une région désertique, loin de Jérusalem. Jean baptisait dans le Jourdain et invitait à la conversion. « Convertissez-vous, le Règne des Cieux s’est approché » (Mt 3, 2).

Ceci dit, il importe de voir ce que nous enseigne cet évangile alors que nous avons le souci de nous-mêmes et du monde actuel, celui dans lequel nous vivons ; le monde tel qu’il est ; l’actuelle humanité. Un historien lyonnais, Paul Choplin à une conférence du mardi dans la salle du Prado à Lyon, a présenté les pradosiens en disant d’eux qu’ils rencontraient les gens tels qu’ils étaient sans attendre qu’ils deviennent ce que l’on aimerait qu’il soit. Je trouve que c’est une bien juste présentation.

Dans l’échange avec le groupe des disciples de Jean-Baptiste étaient abordées des questions religieuses, ainsi sur le respect du jeûne selon la Loi. Les disciples de Jean Baptiste jeunent, les disciples de Jésus ne jeunent pas.

Jésus enseigne. Il n’enseigne pas en développant des principes tirés de l’Écriture. Il enseigne en partant d’un exemple très concret : «  les invités à la noce peuvent-ils être en deuil tant que l’époux est avec eux ? » Nous avons là l’invitation à être l’ami de Jésus. L’invitation à suivre Jésus avec foi, amour et générosité. Aimer Jésus, l’envoyé de Dieu, le Créateur. Aimer, c’est-à-dire se sentir bien en sa compagnie. Se savoir dans l’obscurité, l’incompréhension et attendre de lui toute la lumière. Entrer, comme le dit François de Rome dans le temps qui est un temps pour changer. Changer le monde et, pour cela se changer. Conversion permanente. Tout le travail d’une retraite où, prenant conscience de ses propres impuissances et des blocages du monde dans lequel nous vivons, nous nous tournons vers le Seigneur pour qu’il œuvre à l’intérieur de nous-mêmes, nous donnant les grâces nécessaires afin que nous puissions nous sanctifier, devenant  plus sensible à entendre le cri de la terre, le cri des pauvres.

Nous rencontrons alors le second évènement de l’évangile de ce jour.

« Or une femme, souffrant d’hémorragie s’approcha par derrière et toucha la frange de son vêtement ». Cette dame est inconnue. Les évangélistes ne connaissent pas son nom. Elle est craintive et en même temps audacieuse. Elle est prudente. Toucher seulement la frange du vêtement n’aura aucune conséquence. Il y a tellement de monde que personne ne s’en apercevra. Avec Luc, nous entendons Jésus dire : Quelqu’un m’a touché ; j’ai senti une force sortir de moi.

La femme est guérie et elle s’en aperçoit tout de suite. « Confiance ma fille, ta foi t’a sauvée ». Il n’y a qu’elle qui constate la guérison produite.

La jeune fille de Jaïros retrouvera aussi la vie dans la plus totale discrétion. Jésus accepte que l’on se moque de lui lorsqu’il dit : « elle n’est pas morte, elle dort ».

Nous voyons donc Jésus enseigner l’arrivée du Royaume et accepter d’interrompre son enseignement pour faire le bien autour de lui. Guérir.

Son service auprès de la population est double : parler de Dieu, le Créateur de toute chose afin que les humains suivent son Amour plus qu’une loi écrite par des hommes et servir son peuple avec qui il vit. Dans le constat de nos impuissances, nous voilà invités à ne pas désespérer, en mettant, ami de l’époux, notre confiance en Lui, Jésus qui nous parle du Père.

Rendons grâce pour les lumières qui nous viennent du Fils, de l’Esprit, du Père.

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article