Récit d’une tranche de vie ; voir la main que Dieu pose sur nous afin de tracer l’unique sillon orienté vers son domaine. Suite N° 2 - 1957

Publié le par Michel Durand

Récit d’une tranche de vie ; voir la main que Dieu pose sur nous afin de tracer l’unique sillon orienté vers son domaine. Suite N° 2 - 1957

Le récit que je propose durant plusieurs semaines est d’une banalité évidente. Tellement ordinaire que le temps mis à le saisir sur ordinateur est ostensiblement du temps perdu. Seulement, je m’interroge sur la valeur de ce temps. N’est-ce pas aussi dans les moments sans importance que la main de Dieu modèle l’existence ? Le Créateur creuse en nos vies un unique sillon ; revenir sur le passé, dans le constat des récits qui en montrent les traces, nous en voyons la permanente direction. Parfois, il importe de lire entre les lignes d’un texte qui invite à une rapide lecture. Survol.

Voir la page précédente au 3 septembre 2021.

 

 

Mardi 1er janvier 1957.

On rentre de la soirée à 6h et demi du matin. On se couche. Dans la journée, il y a à Bourbon-Lancy une réunion de famille chez les grands-parents (je pense maternels). Le déjeuner est long.

Mercredi 2 janvier 1957.

Veille de la rentrée en « boite ». C’est ainsi que j’appelle la pension. On essaye de vendre le projecteur de cinéma « Armor » pour un plus complet.

Jeudi 3. 1. 57.

Fin des vacances de Noël. Je rentre à Moulins, le soir à 21 heures par le train.

Vendredi 4. 1. 57.

Reprise des cours le matin à 8 h et demie.

Samedi 5. 1. 57.

Pas de notes de semaine. Il y a des cours.

Dimanche 6. 1. 57.

Ce jour est normal. Au cinéma, à la pension, nous avons : le « Tigre de Colombo ».

7, 8, 9 janvier 57.

Rien de spécial.

Jeudi 10 janvier 57.

Il y a ce soir une réunion des « Chevaliers du Christ ». Étant rédacteur Numéro 2, je lis le rapport de la réunion précédente.

Dimanche 13. 1. 57.

Le jour est normal. Au cinéma, nous avons : « La prisonnière du  Maharaja ».

Jeudi 17. 1. 57.

Je sors dans Moulins avec maman. On visite le musée. Le soir, réunion des Chevaliers du Christ.

Samedi 19 janvier 1957.

Il y a des notes de semaines. Je suis 4e avec 94 sur 200. Ce n’est pas brillant. Je passe la journée de dimanche à Digoin.

Lundi 21. 1. 57.

Je reprends les cours. Cela se passe très bien ; même mieux que la semaine dernière.

Mercredi 23. 1. 57.

Composition d’Anglais et de Chimie. Elles sont à moitié bonnes.

Jeudi 24. 1. 57.

Il y a comme chaque jeudi soir une réunion des Chevaliers du Christ. Je passe, à la suite d’un départ, vice-président.

Samedi 26. 1. 57.

Résultat de la composition d’Anglais. J’ai 10 sur 20. Résultat des notes de la semaine. Je suis 2e avec 106 sur 200.

Dimanche 27. 1. 57.

Mes parents sont partis à Orléans au mariage de Bernard. En passant à Moulins, ils m’ont sorti de la « boîte » et je vais seul au Palace voir « Trois de la Canebière ». À la salle de la pension, je vois « un grain de folie ».

Lundi 28. 1. 57.

Le début de la journée est bon ; mais j’ai une migraine sur le soir. Le travail est impossible.

Mardi 29. 1. 57.

Le début de cette journée est mauvais. J’ai toujours mal à la tête. Le soir, je vois mes parents qui reviennent du mariage.

Jeudi 31. 1. 57.

C’est le jour de mon anniversaire que je fête avec un autre camarade. Nous recevons la sympathie des camarades.

Vendredi 1er février 57.

Je vais le matin à la messe avec toute la pension. Le soir, les dirigeants des Chevaliers du Christ se réunissent. Le temps est beau.

Samedi 2 février 57.

Mes notes sont mauvaises. J’en vois la cause dans ma migraine de mardi. Je suis 10e avec 93,5 sur 200. C’est ma plus basse place. Le temps est beau.

Dimanche 3. 2. 57.

Je passe ce jour à la pension. La journée est mauvaise ; elle est accompagnée cependant d’un temps magnifique. Mes parents sont à Lyon. Ils conduisent Claude (ma sœur) au collège technique de haute couture, place Bellecour.

Lundi 4. 2. 57.

Ce lundi est très peu agréable. J’en ai marre de la boite et je désire être libre. Ma tristesse est au comble. Le temps est beau.

Mardi 5. 2. 57.

J’ignore ce que fait mon professeur de musique. Je n’ai pas pu faire de piano. Ce soir, avant de me coucher, je déclare qu’il est stupide d’avoir le cafard. Il y a beaucoup de vent.

Mercredi 6.

La journée est intérieurement bonne. Extérieurement, il fait un peu froid : il y a moins de vent et le ciel est couvert.

Jeudi 7.

Ayant mal aux dents, j’ai demandé à maman de venir à Moulins. Nous sommes sortis et nous avons vu « Le monde du silence ». Le soir à 5 heures, réunions des Chevaliers du Christ.

Samedi 9.

Je n’ai pas cette semaine ma moyenne. Je dois sortir ; c’est grâce au frère Colin que je peux me rendre à Digoin.

Lundi 11. 2. 57.

La journée d’hier fut bonne. Le soir dans le train du retour, j’ai appris la mort du père de Michel Conte. Le lundi se passe assez bien. Je prépare à fond les examens. Le temps est beau.

Mardi 12. 2. 57.

Monsieur Gand, professeur de musique, a quitté la pension. Son départ est presque une fuite. Je ne peux plus prendre de leçons de piano.

Jeudi 14. 2. 57.

Examen de Carnaval. Nous faisons la dictée puis la rédaction. Ces compositions sont mauvaises. Le soir je vais chez le dentiste puis au Chevaliers du Christ.

Vendredi 15.

Les compositions de cette journée m’ont découragé. Je commence à être fatigué. Le temps est froid.

Samedi 16.

Les examens se terminent aujourd’hui. Je suis complètement fatigué et découragé. « Un examen de plus de loupé », me dis-je.

Dimanche 17.

J’ai essayé de partir le samedi soir. Je n’ai pas pu et heureusement, car je croyais que Claude venait alors qu’elle ne venait pas.

Lundi 18.

J’ai le cafard et je suis las, de plus le travail ne me dit plus.

Mardi 19.

Il n’y a toujours pas de piano. Monsieur Gand ne vient vraiment plus. Sa fuite reste incomprise.

Mardi 20.

J’ai toujours le cafard ; je suis fatigué, mais cela va mieux ;

Vendredi 22.

Jour très mauvais. Je m’aperçois que mes compositions sont mauvaises. Je suis énervé et fatigué.

Samedi 23.

Alors que je devais sortir, le frère Fournier me l’a empêché pour je ne sais quelle raison. Vers 7 heures du soir, mes parents ont tenu à voir ce professeur. Celui-ci fut très incorrect ; il se fit attendre et durant l’entrevue, il fixa constamment le sol. Il n’a pas jeté un regard sur mes parents. Je sors tout de même. Papa trouve vraiment désagréable ce religieux.

Lundi 25. 2. 57.

J’ai vu hier « Notre-Dame de Paris ». C’était bien. Aujourd’hui mes parents m’ont ramené à Saint-Gilles. Je suis rétabli et je reprends du courage.

Mardi 26.

Je ne travaille plus guère, car je n’en ai plus envie. Vivement les vacances ! Les cours sont ennuyeux.

Jeudi 28.

Je le passe à « beau-rivage » (terrain à proximité de Moulins) où je m’amuse beaucoup. Le soir il y a une réunion des Chevaliers du Christ. Je me suis rendu au paravent chez le dentiste.

Vendredi 1. (mars)

C’est la sortir pour les vacances de Carnaval. Je suis heureux.

Samedi 2.

Nous partons sur la Côte d’Azur. Nous passons à Lyon à 11 heures ; puis à Aix à 20 heures. On couche ici.

Dimanche 3 mars 57.

Je passe à Saint-Raphaël, à Sainte-Maxime. On trouve une villa dans cette dernière ville. Le temps est beau ; la journée est bonne.

Lundi 4 mars 1957.

Je passe au Lavandou et l’on déjeune à la Rade. Le soir, nous prenons une chambre d’hôtel à Arles.

Mardi 5 mars 1957.

Nous visitons Arles puis les Baux-en-Provence. La région est très bizarre. C’est la première fois que je vois des champs de riz. Nous rentrons le soir à 22 heures.

Jeudi 7 mars.

Les vacances de Carnaval sont terminées. Je rentre à 8 heures à Saint-Gilles. Les quelques jours sur la Côte d’Azur et en Provence m’ont beaucoup dérangé dans les études. Je veux travailler, mais je ne peux pas. Je suis triste.

Lundi 11 mars 1957.

Je commence cette semaine avec la forte conviction qu’il faut travailler. Ma récitation de Math est défectueuse. Aurai-je ma moyenne en fin de semaine ?

Mercredi 13.

Je reçois une lettre des parents qui m’apprennent que je sors demain et qu’on m’achètera un complet.

Du vendredi 15 mars au mardi 7 mai, j’ai perdu (égaré) mon carnet.

Pas de notes personnelles.

Mercredi 8 mai 57.

La communion solennelle se déroule à  Saint-Gilles avec un temps merveilleux. Je reçois une lettre et un coup de téléphone des parents qui me disent que l’E.N.E.T. a répondu. (Il doit être question de l’école d’enseignement technique à Cluny – Arts et métiers).

Jeudi 9.

Je sors avec maman ; on flâne dans les rues et on s’ennuie un peu. Papa est venu chercher maman. Avant de rentrer à Digoin, il va voir Monsieur Paris (un professeur, je pense, de français) qui me rapportera demain la conversation.

Lundi 13.

Hier mes parents étaient à Lyon ; je suis donc resté à la boite. Le travail est à son comble.

Samedi 25.

Cette semaine, mon classement est bon. 4e avec 101 sur 200. J’enverrai demain des vœux pour la fête des Mères.

Mercredi 29.

Je fabrique avec la permission du frère Colomb un billard japonais. Cette tâche m’occupe tous les jours.

Jeudi 30 mai.

Je vais à Bourbon-Lancy chez les grands-parents. Je vais le soir à Robinson où je danse un peu. Très bonne journée.

 

Le journal de cette année 1957 (année scolaire) se termine ici. Il n’y a que des actions extérieures. Je ne sais pas trop quoi mettre d’autres. Il me manque du courage pour en écrire plus. Il fait chaud en juin.

 

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