La colonisation est une violation de l'ordre du monde. Le colonisateur doit reconnaître ses responsabilités. On s'en éloigne de plus en plus.

Publié le par Michel Durand

L'affaire du "Prado" 1958 et 60e anniversaire des accords d'Evian

L'affaire du "Prado" 1958 et 60e anniversaire des accords d'Evian

Alors que je lis dans LA CroixL'Hebdo, numéro spécial 42263 : France-Algérie, Surmonter les blessures - 60e anniversaire des accords d’Evian, je pense à informer d’une conférence que Christian Delorme, prêtre à Lyon, donnera en mai. Quel soutien des catholiques français avaient-ils dans ce contexte de guerre d’Algérie ?

 

Je recopie en ce lieu en extrait d’un entretien avec Waqqyla Tanzali (page 20) :

 

Dans La Tristesse est un mur entre deux jardins, vous dites que la colonisation a enfreint l'ordre du monde. Expliquez-nous…

Quand on conquiert un pays, quand on établit une hiérarchie entre les races, on enfreint l’ordre du monde. C’est ce qui me fait dire que les Algériens n'ont que faire d’excuses ou de réparations. C’est trop tard. Il ne fallait tout simplement pas venir. Ils veulent entendre que la colonisation est une violation de l'ordre du monde. Que par cette énonciation, le colonisateur reconnaisse ses responsabilités. On s'en éloigne de plus en plus.

 

Pacifier la relation entre la France et l'Algérie, c'est l'objectif du rapport remis au président Macron en janvier 2021 par l’historien Benjamin Stora. Rapport que vous qualifiez de « pétard mouillé ». Que lui reprochez-vous?

Benjamin Stora est passé à côté de l’essentiel. Il explique avoir fait un exercice pratique, loin des slogans idéologiques tels que la repentance. Il épouse la politique des petits pas, confiant que le temps finira par faire son œuvre. Mais rien ne pourra advenir sans avoir au préalable énoncé une position éthique sur l’histoire. Lorsqu'en 2017, le candidat Macron est venu à Alger dire que la colonisation était un crime contre l'humanité, il avait raison. C'était limpide et clair. Les Algériens attendent cette reconnaissance d'un président, à l'instar de celle de Jacques Chirac lorsqu'il a reconnu la responsabilité de la France dans la déportation des juifs sous Vichy.

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