« J’ai le souvenir de deux visages qui m’on profondément marqués : Celui du Père Alfred Ancel et celui de Dom Hélder Câmara »

Publié le par Michel Durand

Suite à la page d'avant hier, voir ici, je suis heureux de publier cet entretien avec Bruno Bibollet.

Bruno longuement parlé de son parcours au Brésil. Venir Ici.

« J’ai le souvenir de deux visages qui m’on profondément marqués : Celui du Père Alfred Ancel et celui de Dom Hélder Câmara »

Monseigneur Alfred Ancel

( Lyon 1898-Lyon 1984)

« Le deuxième fondateur du Prado » selon le pape Paul VI

 

 

Naissance à Lyon, 26, place Bellecour, le 22 octobre 1898.

Père : Gustave, industriel soyeux.

Mère : Marie-Joséphine Villet, fille d'industriels, a des ascendants communs avec le saint curé d'Ars

(décédée accidentellement en 1935).

Fratrie de six, dont quatre garçons (trois deviendront prêtres).

 

Scolarité à l'Institut des Chartreux, à la Croix-Rousse.

À pour condisciple Georges Finet, futur fondateur des Foyers de Charité

Brillant baccalauréat ès lettres obtenu en 1915.

Retraite de 1915 à Ars : l'appel inattendu du Seigneur.

 

1915, toujours. Alfred Ancel a 17 ans. La Première Guerre mondiale a éclaté.

Engagement au front, comme « poilu »

Blessé une première fois en juillet 1916, une deuxième fois plus gravement en décembre 1917 en

Italie. Perds son œil droit.

 

Début 1918, en convalescence, lit la biographie de Saint François d'Assise écrite par le poète danois Johannes Joergensen. Un choc.

 

Automne 1918 : Entre au Séminaire français de Rome. Y restera sept années. À pour condisciple et ami Gabriel-Marie Garonne, futur cardinal.

 

Début 1922: découvre la première édition imprimée du « Véritable disciple » que lui a apportée sa mère. Un nouveau choc !

 

Eté1923: prend contact avec le Père Camille Lauzier, alors supérieur du petit-séminaire pradosien

de Notre-Dame de la Roche, futur supérieur général du Prado.

 

Ordonné diacre à Rome (Saint-Jean de Latran) le 26 mai 1923

Ordonné prêtre à Lyon (chapelle du collège des Chartreux) le 8 juillet 1923.

17 mai 1924 : Alfred Ancel, déjà docteur en philosophie, soutient sa thèse de théologie au Musée

lapidaire du Vatican, devant le Pape Pie XI en personne !

 

1925 : entre au noviciat du Prado, à la Guillotière. L'émotion ressentie devant la pauvreté de la

chambre du Père Chevrier.

1925: rencontre déterminante avec le séminariste Antoine Goutagny, très proche des milieux populaires, qui sera par la suite formateur des novices pradosiens, puis aumônier national de l'Action Catholique Ouvrière.

 

1926-1927 : s'occupe de la préparation des enfants à la première communion.

Dès 1928 : chargé de la formation des grands séminaristes du Prado.

En 1929 : initiateur du transfert du grand-séminaire du Prado à Limonest, dans la propriété acquise par le Père Chevrier.

1927 : est présent à la réunion organisée à Lyon, pour les prêtres intéressés, par l'abbé Georges

Guérin, fondateur, en 1926, de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne

 

De 1933 à 1944, il enseigne la métaphysique à l’université catholique de Lyon

25 février 1942 : Alfred Ancel est élu nouveau supérieur général du Prado. Il le sera pendant trente

ans, jusqu'en 1971.

 

Durant la Deuxième Guerre mondiale, il publie « La pauvreté du prêtre », ouvrage majeur tiré de la vie et des écrits du Vénérable Antoine Chevrier.

À la demande du cardinal Pierre-Marie Gerlier, cache des Juifs au Prado.

Soutient de toute sa sollicitude paternelle le père François Marty, pradosien aumônier des prisons de Lyon qui, résistant, sera exécuté par les nazis au camp de Pforzeim le 30 novembre 1944.

 

1947 : Alfred Ancel st nommé évêque auxiliaire de Lyon auprès du cardinal Gerlier qui l'appréciait

beaucoup ( comme l'appréciait énormément le cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris ).

22 octobre 1949 : Alfred Ancel prend la parole à la Bourse du Travail de Saint-Étienne pour parler

de la misère des familles ouvrières.

 

En 1953, favorable à l'expérience des prêtres ouvriers, Alfred Ancel demande au cardinal Gerlier la possibilité d'orienter davantage son apostolat vers le monde ouvrier.

En juin 1954, il fait cette même demande auprès du cardinal Alfredo Ottaviani à Rome.

 

2 octobre 1954 (jour anniversaire de la mort du Père Chevrier) : Alfred Ancel emménage dans un

pauvre appartement du 16, rue Hector-Malot à Gerland, avec le père Jean Guillaume et avec deux

frères du Prado (dont le polytechnicien Jean-François Girette).

 

Du début 1955 à juillet 1959, Alfred Ancel travaille de ses mains à domicile

Cela malgré la « crise des prêtres ouvriers ». Un livre est né de cette aventure : « Cinq ans avec les ouvriers».

 

Supérieur général du Prado, Alfred Ancel :

- Modernise les structures d'accueil de jeune tenues par les pradosiens, fait place à la professionnalisation des éducateurs, puis donne leur indépendance à ces structures éducatives

- Ouvre la famille du Prado à la dimension nationale, puis à la dimension internationale.

 

Participe avec toute son énergie, toutes ses compétences, toutes ses relations dans le Concile

Vatican II.

A été un contributeur important à la Constitution « Gaudium et Spes»

À joué un rôle important dans l'élaboration de la Déclaration sur la liberté religieuse.

À aussi contribué à la dénonciation de l'armement atomique.

 

Au début des années 1970, ouvre un dialogue à la fois exigeant et fraternel avec le Parti Communiste Français.

Cela donnera le livre « Dialogue en vérité. Chrétiens et communistes dans la France d'aujourd'hui »

 

Après avoir abandonné la responsabilité de supérieur du Prado, le Père Alfred Ancel emménage

dans un pauvre appartement du 5, rue Bonnefoi à la Guillotière.

Il a la responsabilité, dans le diocèse de Lyon, de la Pastorale des migrants.

 

30 août 1983 : entre à la Maison des Petites Soeurs des Pauvres, rue Hénon à la Croix-Rousse.

 

11 septembre1984: décès.

14 septembre 1984: funérailles en la cathédrale Saint Jean-Baptiste.

Inhumé au carré des prêtres du cimetière de Loyasse.

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