Sur terre, la gloire de Dieu se voit dans l’amour vécu par les disciples du Christ. Amour, gloire de Dieu rendu visible dans l’acte aimant
Actes 14, 21b-27 : ayant réuni les membres de l'Église, ils leur racontaient tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations païennes la porte de la foi.
Psaume 144 (145) : Mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Apocalypse 21, 1-5a : Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n'existera plus ; et il n'y aura plus de pleurs, de cris, ni de tristesse ; car la première création aura disparu.
Jean 13, 31...35 : Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres.
Dans l’actualité, les actualités, que nous vivons actuellement quel enseignement nous adresse la Parole proclamée ce jour ?
Si nous en avions la possibilité - disons l’habitude - nous échangerions en petits groupes de 6 pour établir une liste de 6 titres : la guerre, le commerce des armes, les dictatures, la paix, le partage des richesses, l’inflation, la pauvreté, le pouvoir d’achat, le climat, les élections… etc. J’ai dépassé les 6 titres !
Et, dans la préparation de l'homélie, je me suis demandé quel enseignement évangélique mettre en pratique pour que vive sur terre l’amour de Dieu. Comment placer ma révision de vie sous le regard du Créateur ?
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Je me suis posé cette question, comment placer ma révision de vie sous le regard du Créateur ? Justement après une conversation téléphonique avec un étudiant en médecine originaire du Congo (RDC) qui cherche des finances, pour se rendre au Canada afin de compléter ses études. Il semblerait qu’une loi de ce pays exige ce règlement monétaire comme préalable à l’inscription universitaire. Discernement !
Comment vivre des relations fraternelles même avec des personnes que l’on ne connait pas ?
Et j’élargis la question : comment situer une vie humaine qui vient de s’achever soit par une mort naturelle, ou suite à la maladie, ou encore mort brutale sous les assauts d’armes meurtrières ? Comment situer la vie face à la gloire divine qui nous est promise ? J’évoque Etty Hillesum, morte à Auschwitz en 1943, à l’âge de 29 ans : une expérience vécue de l’insondable bonté de la vie, malgré toute souffrance, par une amoureuse de Dieu. Un témoignage de l’expérience de communion. Citons aussi Shireen Abu Akleh, journaliste palestinienne tuée malgré son gilet « Presse ».
« Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire, et il la lui donnera bientôt. »
La gloire dans l’Ancien Testament signifiait la richesse, la puissance, la force ou le rayonnement de quelqu’un. Ce sont les rois ou les prophètes qui, dans la littérature, bénéficient de cet attribut glorieux. Moïse est décrit comme rayonnant de splendeur divine.
Les actes des Apôtres évoquent la gloire avec les actions évangélisatrices des premiers disciples du Christ, remis à la grâce de Dieu :
ils descendirent au port d’Attalia, et s’embarquèrent pour Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie.
Je note que dans le Nouveau Testament, l’image de la Gloire se rapporte essentiellement à la manifestation de Dieu en la personne de Jésus. La gloire de Dieu est la lumière manifestée et la sainteté transcendante à laquelle nous sommes appelés et que Jésus nous transmet.
Tout l’Évangile de Jean nous parle de cette transmission. Jésus est venu pour nous dévoiler, révéler Dieu le Père. Il s’exprime en mot humain. Il agit avec les mots des hommes pour accomplir sa mission qui est de communiquer la puissance de Dieu. Dieu, qui est gloire, montre sa gloire en glorifiant le Fils.
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire, et il la lui donnera bientôt ».
Dans la Résurrection, la gloire de Dieu se manifeste totalement et parfaitement suite à la Passion.
« Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu ». ( Ac 14, 21-27)
Jean écrit :
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. »
Entendons (lisons) la suite :
« Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt ».
Notons que d’un verbe au présent on passe au futur.
« Dieu en retour lui donnera sa propre gloire, et il la lui donnera bientôt ».
Relire le début de l’Évangile selon Jean nous aide à comprendre :
« Le verbe fut chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâces et de vérité, il tient du Père ». (Jn 1,14)
Le repas
Entre le présent et le futur, il y a un événement que Jésus prépare avec soin. C’est le dernier repas avec les disciples. Une fête, un bon repas, une grande émotion. Jésus montre son amour pour tous ; même pour Judas dont Jésus avait deviné les intentions cachées. Ainsi, avec le lavement des pieds, il donne un exemple de gouvernance, le service, sans or, ni estrade, ni trône, mais un tablier et une serviette pour essuyer des pieds.
« Comme je vous ai aimés…
Aimer de l’amour de Dieu !
Oui, la gloire de Dieu se voit dans l’amour. Amour, lumière, sainteté de Dieu rendu visible dans l’acte aimant de Jésus qui se développe pleinement dans la Passion et la Résurrection et se prolonge infiniment dans chaque eucharistie. Nous approchons du corps et du sang du Christ pour communier à l’amour qu’il nous communique afin de le transmettre autour de nous. Amour qui rend visible la gloire de Dieu.
« Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »
C’est par l’amour des disciples que les hommes de ce Monde verront la gloire de Dieu. Par l’eucharistie, nous sommes intégrés dans la Gloire.
Regardons encore les conditions qui contribuent à l’accroissement de la gloire divine. Ouvrons la première lettre de Jean au chapitre 3 :
Mes bien-aimés… voici ce que vous avez entendu annoncer
depuis le commencement :
il faut nous aimer les uns les autres.
Ne soyons pas comme Caïn :
il appartenait au Mauvais
et il égorgea son frère.
Et pourquoi l'a-t-il égorgé ?
Parce que ses œuvres étaient mauvaises :
au contraire, celles de son frère étaient justes.
Ne soyez pas étonnés, frères,
si le monde a de la haine contre vous.
Parce que nous aimons nos frères,
nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie.
Celui qui n'aime pas reste dans la mort.