J’ai commencé à militer quand j’étais au lycée, lors d’une précédente réforme des retraites en 2010, illustre la présidente de la J.O.C.

Publié le par Michel Durand

Au centre, Manès Nadel, représentant du syndicat La Voix lycéenne à Paris, lors de la manifestation contre la reforme des retraites du 7 fevrier 2023.

Au centre, Manès Nadel, représentant du syndicat La Voix lycéenne à Paris, lors de la manifestation contre la reforme des retraites du 7 fevrier 2023.

Source de la photo

J.O.C. = Jeunesse ouvrière chrétienne

 

 

 

Je recopie en ce lieu cet article de La Croix car, dans son dernier paragraphe, il indique l’importance des mouvements d’Action catholique. Ce matin je disais à l’eucharistie que, non seulement, il importait d’acclamer le Christ ressuscité : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ; il fallait aussi montrer par sa vie de chrétiens, (de christiens) qu’il est effectivement vivant, réellement RESSUSCITÉ. La révision de vie de l’Action catholique est, à mon avis, la seule méthode qui permet de discerner si notre vie au quotidien manifeste le Ressuscité.

Que signifie manifester, montrer, exprimer le Ressuscité ?

Tout simplement avoir des modes de vie conforme au message du Christ, à son Évangile, comme l’indique l’envoi en mission de la prière eucharistique (la messe) : « allez en paix, glorifier le Seigneur par votre vie ».

Les manifestations à propos de l’âge de la retraite indiquent un important problème de société. Les gens sont dans la rue parce qu’ils souhaitent que les dirigeants prennent conscience de l’importance de la vie. En reprenant ce qu’il m’arrive de dire souvent, j’affirme que la retraite à 60 ans est tout simplement importante pour vivre et vivre mieux. Il n’importe pas de travailler plus pour gagner plus, mais de travailler moins pour avoir plus de chance de rencontrer autrui. Ceux qui me connaissent savent que c’est un thème existentiel que je développe depuis les années 1980. Michel Clémencin, ancien aumônier étudiant, me le rappelait lors de la rencontre des prêtres à l’eucharistie/messe chrismale.

Or, seule la révision de vie permet de bien discerner si nos modes de vie demeurent conforment à l‘enseignement christique. Il m’est agréable de constater que des responsables de syndicat furent formés à cette pédagogie dans les mouvements de jeunesse d’Action catholique. L’article de La Croix signale dans son dernier paragraphe que des présidents ou secrétaires de syndicat sont passés par la J.O.C. durant la période lycéenne. Soyons attentifs à ce qui se passe avec les lycéens et que ceux-ci trouvent une audience auprès des assemblées eucharistiques dominicales.

 

 

Réforme des retraites 2023 : les lycéens en quête de légitimité

 

Analyse :

Ils sont présents dans les cortèges et sur les plateaux télévisés, gagnant leurs galons de militantisme à l’occasion de l’emblématique combat contre la réforme des retraites. Pourtant, les lycéens sont vite accusés de s’emparer d’un sujet trop éloigné de leurs préoccupations pour être crédibles.

Malgré son visage juvénile, Manès Nadel, 15 ans, représentant du syndicat La Voix lycéenne à Paris, est devenu l’un des visages médiatiques du conflit des retraites. Coqueluche des uns, il hérisse les autres qui crient à l’imposture, soulignant qu’il faut une expérience de la vie et commencer par travailler avant d’avoir un point de vue politique.

« Tous les jours, on nous dit : “Retournez d’abord en cours”, reconnaît le jeune homme. Mais ça ne nous atteint pas, car cela vient de gens qui tentent d’opposer les générations, là où, au contraire, sur le terrain, nous recevons beaucoup de considération de la part des plus âgés. C’est cette unité que je veux retenir. Il se joue quelque chose de très intéressant en termes de solidarité. Il faut que nous gagnions cette bataille sur les retraites pour gagner toutes les autres, y compris nos propres combats de jeunes. Nous les remportons déjà en fait, avec l’annonce de la réforme des bourses et le retrait possible du service national universel obligatoire. »

Selon Colin Champion, président de La Voix lycéenne, la frilosité à l’égard des jeunes se traduit dans les instances institutionnelles. « Nous avons du mal à nous faire reconnaître, y compris par le ministère de l’éducation, illustre-t-il. Par exemple, les élections lycéennes sont très indirectes, et peu représentatives. » Autre illustration d’actualité : les syndicats lycéens, bien qu’officiellement membres de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, n’étaient pas conviés à la réunion avec Élisabeth Borne, mercredi 5 avril.

« Vous êtes la CGT » est devenu viral sur les réseaux sociaux

Autre soupçon : les jeunes seraient instrumentalisés par les adultes, qu’ils soient ou non favorables au pouvoir en place. En 2020, une polémique était née autour du syndicat Avenir lycéen, suspecté d’être manipulé en sous-main par le ministère. Aujourd’hui, la gauche et l’extrême gauche seraient à la manœuvre. La viralité sur le réseau social TikTok, plébiscité par les adolescents, de l’hymne « Vous êtes la CGT » en serait une preuve.

Autre exemple, le député LFI Louis Boyard a organisé un concours de photos de blocages de lycées et de facs, sur TikTok toujours. Prix à gagner : une visite de l’Assemblée nationale en sa compagnie.

Une partie des adultes a donc du mal à croire tout à fait à l’implication spontanée des jeunes, mais Colin Champion n’hésite pas, lui, à parler d’« adultisme ». Ce concept, issu des sciences sociales, dénonce des politiques pensées du seul point de vue des adultes. De ce fait, comme les femmes ou les minorités raciales, les jeunes seraient mal représentés, accuse le président de La Voix lycéenne.

Marches pour le climat

En tout état de cause, l’histoire récente du mouvement lycéen montre que le dossier des retraites est très éloigné des sujets de contestation traditionnels. « Au fil de son histoire, le mouvement lycéen s’est construit surtout contre les politiques de l’éducation », expose le sociologue Olivier Galland, qui appelle, au passage, à relativiser la mobilisation actuelle. « Elle n’a rien à voir avec ce que l’on a connu, par exemple, au moment du contrat première embauche en 2006. Il y avait alors 100 000 jeunes dans les rues de Paris. »

Depuis, même les marches pour le climat n’auraient pas suffi à changer la donne. Perçues comme une forme de militantisme jeune, « elles faisaient écho à une angoisse partagée par les adultes qui les ont acceptées d’autant plus qu’elles n’ont pas donné lieu à des débordements », complète-t-il.

De façon similaire, la légitimité de la mobilisation actuelle des jeunes pourrait se nicher dans la force très particulière de la solidarité intergénérationnelle en France, précise Olivier Galland. « La France se caractérise par l’aide très forte apportée par les parents lors du passage à la vie adulte de leurs enfants. Il est très possible qu’aujourd’hui ceux-ci se sentent le besoin d’exprimer quelque chose qui est de l’ordre du retour. »

« Un déni de démocratie »

Présidente de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), Chloé Corvée abonde : « Les jeunes ont, en fait, commencé à manifester massivement après l’usage du 49.3. Beaucoup y ont vu un déni de démocratie et c’est cela qui les a incités à sortir dans la rue. Ce n’est donc pas tant une mobilisation catégorielle autour d’une question sociale qu’un conflit qui touche jeunes et vieux, autour de valeurs politiques. »

Ce sursaut lycéen sera très important pour l’avenir syndical, ajoute-t-elle, estimant que les lycéens sont à l’école de l’engagement et constitueront le vivier des cadres de demain. « J’ai moi-même commencé à militer quand j’étais au lycée, lors d’une précédente réforme des retraites en 2010 », illustre la présidente de la JOC, qui compte 6 000 membres et d’illustres anciens. À commencer par Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, et Laurent Berger, le patron de la CFDT, tous deux passés par la JOC pendant leurs années lycée.

 

Emmanuelle Lucas, le 06/04/202, La Croix

 

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