Homélie prononcée à l’issue de la journée récollection vécue à la maison Saint-André du Prado : passer du “je” au “nous”, rencontre d’autrui

Publié le par Michel Durand

Homélie prononcée à l’issue de la journée récollection vécue à la maison Saint-André du Prado : passer du “je” au “nous”, rencontre d’autrui
Photo de ryoji__iwata sur Unsplash

33e dimanche ordinaire année A - AELF

Cette page est à mettre à la suite de celle d'hier

Ses mains travaillent volontiers (Pr 31, 10-13.19-20.30-31)

Heureux qui craint le Seigneur ! (Ps 127)

Que le jour du Seigneur ne vous surprenne pas comme un voleur (1 Th 5, 1-6)

Tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup (Mt 25, 14-30)

 

Nous avons déjà beaucoup échangé au cours de cette journée et je souhaite seulement reprendre ce que nous avons dit et écouté afin de le confronter à la Parole d’Évangile de ce jour. C’est une parabole, une histoire choisie pour inviter à vivre l’essentiel.

Nous avons dit : « sortir » du « je » pour aller vers le « nous ». Être à la rencontre de l’autre. Cette attitude fondamentale comporte quelques risques à prendre. En avons-nous le courage ?

Jésus, avec cette parabole souhaite nous sonder. Ecoutons-le car nous sommes l’un de ses serviteurs à qui il confie ses biens. Seulement, pour bien entendre ce que dit Jésus, il. importe de bien le comprendre.

Abordons le mot « talent », une monnaie. (Voir ce que dit André Sansfaçon) Voir aussi aussi Wikipédia

Dans l’Antiquité, le talent était une monnaie énorme. Elle pesait trente-neuf kilogrammes et équivalait à environ six mille drachmes. À Athènes, un esclave était payé une drachme par jour. Il lui aurait fallu travailler quatre-vingt-neuf ans pour gagner cinq talents. Ce qui lui était impossible. Cinq talents étaient donc, pour l’époque, une somme colossale.

Jésus utilise cette parabole pour grossir la réalité de son propos, pour mieux en faire ressortir sa signification. Les gens à qui il remet ses biens possèdent de grandes capacités. Alors qu’ils agissent en conséquence. Oui, dans cette parabole, le maître avait une telle confiance en ses serviteurs qu’il leur confiait des biens d’une très grande valeur. La tâche de faire fructifier cet argent avait son importance et les serviteurs se devaient d’être des gestionnaires responsables.

Le maître revient. Comment se sont comportés les serviteurs ? Ceux qui avaient travaillé à agrandir le patrimoine ont été louangés. Ils entrent dans la joie de leur maître. Ils ont droit à des félicitations parce qu’ils ont été fidèles en peu de choses. En fait, peu de choses pour le Maître, mais une réalité énorme, non mesurable pour le serviteur.

 

Regardons le serviteur craintif.

L’un des serviteurs, par peur, a mis le talent à l’abri afin de le remettre intact à son maître. Il a été très honnête, mais il a mal évalué la demande de gestion. Ou plutôt, il s’est laissé paralysé par la crainte. Il a manqué d’audace en ne plaçant pas le talent à la banque pour avoir des intérêts. Oui, les banques existaient déjà ! Cet homme n’a pas agi comme le bon gestionnaire de l’époque. Il s’est retiré timidement dans son « moi » égoïste sans porter son attention sur sa responsabilité personnelle engagée dans une action qui concerne le « nous » avec son maître.

Aujourd’hui, disciples du Christ, nous vivons dans l’espérance en attendant la venue du Seigneur. Apôtres, missionnaires, par les actes de toute notre vie nous manifestons, montrons, signifions la gloire de Dieu. Cela nécessite que nous risquions des rencontres avec autrui afin de transmettre ce que le créateur-rédempteur nous a confié. Il est question de faire participer tous les êtres humains à une nouvelle démarche qui consiste à naître en Dieu. Prendre le risque d’annoncer et de vivre la vie de Dieu qui vaut plus que tout l’or du monde, toutes les monnaies lourdes comme les talents ou virtuels comme les bitcoins. 

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