Actuellement, comment rendre l’Évangile -message christique - recevable dans la diversité culturelle du monde sans trahir le Message divin ?
Le petit groupe de lecture du livre de Christoph Theobald, Le courage de penser l’avenir, s’est retrouvé mardi dernier. Nous avons eu un partage vraiment fructueux qui nous a tous réjoui.
Personnellement j’ai aussi présenté sur ce blogue (voir ici) ma relecture du chapitre XV, relecture intitulée : Que le collège épiscopale soit nécessaire au plus haut niveau de l’Eglise ne supprime pas à sa base l’élément charismatique de l’Eglise.
Et il se trouve que le 10 janvier, j’eu l’idée d’une autre page, beaucoup plus simple à mon avis. Je la donne également à lire ou relire.
Aujourd’hui je dépose en ce lieu deux autres participations qui se présentent comme des « guides », des « orientations », de nos échanges.
A- Le chapitre XV aborde la légitimité des conciles. La question posée est l’enracinement des conciles dans la paradosis ( voir ici = tradition, transmission, remise) et son adaptation face à la mondialisation actuelle, la non référence au monde occidental uniquement.
Aujourd’hui, où l'avenir incertain d'un christianisme œcuménique et mondialisé nous renvoie à son unique source qu'est l'Évangile de Dieu, la question même du principe théologal de l'institution conciliaire est à l’ordre du jour et constitue sans doute notre propre kairos ( = temps opportun)
Karl Rahner propose un principe théologique de périodisation, le conduisant à distinguer trois «grandes époques» (Grossepochen) de l'histoire du christianisme
1. la brève période du judéo-christianisme ;
2. celle de l'Église dans une culture déterminée, l'hellénisme et la civilisation européenne ;
et 3. la phase actuelle où l'espace ecclésial est d'emblée le monde entier.
La thèse de Rahner consiste à donner au concile Vatican II un statut analogue et de le comprendre comme premier concile d'une Église en voie de mondialisation. L’Église acceptera-t-elle de devenir mondiale et de reconnaître l’altérité des autres cultures, en en tirant les conséquences avec un courage paulinien, ou restera-t-elle occidentale, trahissant finalement Vatican II ?
Il est nécessaire de développer une théologie du concile, C'est précisément sur ce terrain du charismatique dans l'Église - et la théologie en fait partie - qu'apparaît l'aspect herméneutique du concile. Mais il situe cette plus haute instance de délibération ecclésiale entre l'Évangile et la mission de l'Église, dans une posture pastorale à la fois herméneutique et pratique.
L'institution conciliaire est située dans la brèche entre cette Église spirituelle (cachée, dira Luther) et les Églises - tous ceux qui (bien que divisés) sont désignés sous le nom de chrétiens -, ayant la lourde charge de les représenter sur la scène de l'histoire
Le caractère infaillible des conciles est conditionné par la sainteté. On oscille entre deux extrêmes : situer la vérité de la foi dans la conscience en laissant de côté l’aspect doctrinal ou chez les catholiques rattacher la vérité de la foi à la Tradition. L’aspect herméneutique surgit au moment de Vatican II en tenant compte de la pluralité historico-culturelle des manières de vivre. C'est donc la créativité herméneutique qui nous conduit désormais vers le principe théologal de l'institution conciliaire
Un risque existe de confondre la paradosis (tradition) avec les périodes exemplaires. La prodigieuse puissance créatrice entre l’Église et les sociétés modernes s’avère finalement le fruit même de l’Évangile. Ce sens de la foi de l’universitas des croyants, qui a été remis en valeur par Vatican II, ne peut s'exprimer que selon une «échelle variable» de synodes qui donnent à la fois la parole aux derniers et réunissent, par moments, toute l’oekuménè des fidèles,
J'ai voulu montrer que l'histoire de l'herméneutique, telle que nous pouvons la lire aujourd'hui, et la mondialisation de l'Église nous obligent à remettre en chantier la théologie même de l'institution conciliaire.
Bernard
B - L’institution de l’Église a été fondée sur la transmission de l’Évangile par les apôtres et par les Pères de l’Église qui l’ont (à leur tout) transmis.
Se pose aujourd’hui avec une Église qui se mondialise, la question de la Révélation et de son adéquation avec les différentes cultures.
Cette Révélation a été interprétée au cours des conciles par le pape et les magistères qui l’ont dite infaillible. Maintenant avec la mondialisation de l’Église, conciles et synodes peuvent-ils aider à intégrer l’altérité des autres cultures et ses conséquences ?
Conciles : convocation divine ou humaine ?
Vérité ancienne éternellement valable et en même temps Révélation chrétienne repensée, formulée en fonction de l’homme d’aujourd’hui. Église mondiale et plurielle. Il faut voir le fond et la forme.
Problématique : comment rendre l’Évangile recevable dans la diversité culturelle du monde sans trahir le Message.
Monique et Jean-Marc